Nous y sommes enfin : Roman que l'on appelait familièrement Romek serait bien content, les textes sont sortis, édités. Il me les avait confiés il y a une quinzaine d'années. Tous les élèves de « Notre école » seraient contents eux-aussi, mes amis qui ont survécu, aujourd'hui disparus, ou ceux qui ont été broyés. Je pense infiniment à eux. Ces textes ont été écrits par Roman Freund, Marian Weintraub, Jurek Nadel, moi-même Isabelle Strauch Choko et Irka Malowist. Avec Marysia Mazur, nous avons été les rescapés d'une école pilote, et notre enfance s'est trouvée séparée d'une vie normale dès septembre 1939 par des barbelés, des peurs, des exactions sans nom. Nous racontons ici une part de notre périple.
La libération des soldats anglais marque sa renaissance et le début de sa deuxième vie. Ma deuxième vie est le temps de sa reconstruction physique et psychologique dans le Paris d'après guerre. Femme blessée, elle trouve néanmoins en elle la force de continuer à vivre. Elle mène de front sa vie de famille et sa carrière. Elle sera championne de France d'échecs puis réussira dans le monde de l'art en tant qu'expert. Aujourd'hui elle poursuit son cycle de témoignage pour la mémoire.
En avril 1945, Isabelle Choko, alors Izabela Sztrauch, a 16 ans et ne pèse que 25 kilos. Dans l'hôpital de fortune établi par l'armée anglaise après la libération du camp de Bergen-Belsen, on la surnommait « la jeune fille aux yeux bleus ». Ses yeux qui avaient vu l'horreur n'avaient rien perdu de leur beauté. Izabela est née en Pologne dans une famille aimante et généreuse. En 1940, comme tous les Juifs de Lodz, les Sztrauch sont contraints de s'installer dans le ghetto mis en place par les nazis. Izabela n'a que 11 ans. Enfermés, ils souffrent de la faim et des maladies ; le père d'Izabela y succombera. La jeune fille et sa mère, une femme de tête et de coeur, parviennent à échapper aux rafles jusqu'à la liquidation du ghetto en 1944. Déportées à Auschwitz-Birkenau, elles sont transférées au camp de travail forcé de Waldeslust, un camp annexe de Bergen-Belsen où elles seront évacuées cinq mois plus tard. Les conditions épouvantables qui règnent alors à Bergen-Belsen auront raison de la mère d'Izabela. Elle mourra aux côtés de sa fille. L'adolescente trouvera la force de survivre en venant en aide à ses codétenues. Izabela construira en France une nouvelle vie, forte des valeurs humanistes de ses parents. Fidèle à leurs engagements, elle s'attache à honorer leur mémoire et celle des millions de Juifs exterminés dans la Shoah..
En septembre 1939, les Allemands envahissent la Pologne. Izabela Sztrauch, qui survivra et deviendra Isabelle Choko, a 11 ans. Son enfance s'arrête du jour au lendemain lorsqu'elle est envoyée dans le ghetto de Lódz avec ses parents. Elle y perd son père de malnutrition et de mauvais traitements. A 15 ans, elle est déportée à Auschwitz, puis à Waldeslust et Bergen-Belsen.
La peur et la nudité. Le travail forcé, le froid, les coups, la promiscuité, la faim. La maladie et la mort, partout. Mais aussi les quelques moments de grâce et de fraternité. Le courage d'un prisonnier de guerre qui prend tous les risques pour la garder en vie. Et l'amour qu'Izabela porte à sa mère, qu'elle tient dans ses bras jusqu'à son dernier souffle - sur le sol noir de Bergen-Belsen. Elle revient de l'enfer seule. Par une force hors du commun, elle guérit du typhus dans un hospice en Suède et voyage jusqu'en France, avec pour unique bagage, son appétit de vivre, son humour et son intelligence. Défiant le destin, quelques années plus tard, elle est sacrée championne de France d'échecs et fonde une famille.
Aujourd'hui, Isabelle Choko raconte ce qu'elle a connu sous le régime nazi, d'abord dans le ghetto de Lódz en Pologne et puis dans les camps d'extermination - Auschwitz-Birkenau et Bergen-Belsen. Son livre est l'histoire de sa vie, un récit douloureux et passionnant pour que tous nous n'oublions pas ce que fut la Shoah.