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Max Baitinger
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Durant la guerre de Trente Ans, Sibylla Schwarz et son père se barricadent à l'approche des troupes suédoises qui souhaitent occuper la Poméranie. Cette guerre, Sibylla n'en verra pas la fin puisqu'elle meurt de dysenterie en 1638 à l'âge de 17 ans. Malgré cette courte existence, elle écrit plus d'une centaine de poèmes baroques qui dénotent d'une grande puissance lyrique. La jeune prodige, privée d'amitié et d'amour, n'aura pourtant connu qu'un monde de poésie dominé par les hommes.
On estime son poème « Une chanson contre l'envie » comme « probablement le premier poème sans compromis féministe de la littérature mondiale ». Pendant près de deux siècles, Sibylla Schwarz était considérée comme une figure littéraire de premier ordre avant de tomber dans l'oubli.
Pour les 400 ans de la Sibylla, Max Baitinger s'est donné pour mission d'exhumer l'histoire de cette poétesse visionnaire. Avec ce récit, qui mêle théâtralité et expérimentations formelles, l'auteur de Rohner conjugue la vie et l'oeuvre de Sibylla Schwarz à ses propres problématiques de créateur. Il nous offre ainsi une biographie insolite de cette personnalité germanique, méconnue et atypique. -
P. est un solitaire, il doit vivre avec ses névroses. Ainsi tous les aspects de son existence sont réglés au millimètre près. Tout est à sa place, en ordre et bien rangé. Son café, surtout, doit être chaud et bien filtré. Son petit confort personnel repose sur des rituels séquencés. Tout se passait pour le mieux jusqu'à l'arrivée de Röhner. Lorsque cette lointaine connaissance débarque à la maison, son quotidien se transforme en véritable enfer.
Le pire, c'est que ce squatteur un peu balourd ne semble pas vouloir partir de si tôt. P. conçoit en conséquence tous les scénarios possibles et imaginables pour se débarrasser une fois pour toutes de ce convive indésirable. La réalité se distord dès lors au rythme de ses funestes fantasmes. La ligne claire, schématique et géométrique, qui colle parfaitement à l'univers du protagoniste, se tinte alors épisodiquement de formes plus abstraites et expressionnistes.
Max Baitinger, dont Röhner est le premier livre traduit en français, pratique l'art délicat de l'humour pince-sans-rire et truffe son récit de trouvailles graphiques et narratives audacieuses. Il compte parmi les quelques jeunes auteurs qui insufflent un vent de renouveau dans le monde la bande dessinée allemande.
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Dans Happy Place, Max Baitinger propose une série de récits autour de la recherche d'harmonie dans une vie quotidienne pleine d'absurdités. Qu'il s'agisse de prouver à son ordinateur que l'on n'est pas un robot, de payer à un prix exorbitant un abonnement à un club de gym ou de faire face à des clients mécontents, le monde déployé dans ce recueil est souvent trompeusement pastel. Le personnage de Happy Place semble être en caoutchouc. Longilignes, ses jambes souples se tordent et se transforment en arabesques, avant de se rigidifier quelques pages plus loin en de longs bâtons. Son corps malléable fait écho à la typographie des titres de chapitres ou à la silhouette filiforme d'une cigarette. Faisant preuve d'élasticité et d'adaptabilité, notre bonhomme artiste s'arque en une étrange danse : de la lassitude, il passe au soulagement, s'affale sur sa chaise, se laisse tourmenter par des machines de sport, obéit avec attention aux demandes de son ordinateur. Le dessin de Maxi Baitinguer se fait ainsi tantôt pictogramme, tantôt guimauve, teintant les récits de Happy Place d'un surréalisme joueur.
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Heimdall voit tout assis sur son toit en Asenheim. Au-dessous de lui dans le Walhalla, les braves Einherjar font la fête puis s'en retournent combattre. Heimdall a un cor, Gjallarhorn. Quand Fenrir, le loup géant, dévorera le soleil, Heimdall fera résonner son instrument. Les braves au-dessous de lui attendant cela aussi. Heimdall a peu de raisons mais beaucoup de temps pour penser. Au-dessous de lui les braves font la fête au Valhalla.