La diversité ethnoculturelle n'est pas nouvelle : c'est une donnée de base de l'histoire humaine. La nouveauté réside dans l'idée d'une nécessaire prise en compte par l'État de cette diversité qui caractérise la population. Dans un monde globalisé, le besoin de réévaluer le lien entre liberté individuelle et culture d'appartenance se fait pressant. Mais comment prendre en compte les différences sans induire des inégalités ? Parce qu'il engage les conceptions et les pratiques contemporaines de la citoyenneté, le modèle multiculturaliste d'intégration correspond bien à un véritable changement de paradigme dont il faut apprécier le sens, la portée, la valeur et les risques. Au travers de la question du multiculturalisme, c'est en fait le devenir de l'État démocratique qui est interrogé.
Dans une langue précise, mais sans jargon et portée par une attention constante aux problèmes concrets, ce dictionnaire explore les valeurs qui forment nos idéaux de justice et les aspirations parfois contradictoires qui les guident, ainsi que les mécanismes, les comportements et dispositifs générateurs d'injustices, et les moyens, éprouvés ou plus exploratoires, d'y remédier. Face aux évolutions multiples que connaissent nos sociétés et aux processus qui accompagnent la mondialisation, la nécessité d'un tel instrument, transdisciplinaire et aussi exhaustif que possible, est devenue flagrante. Proposant environ 250 entrées rédigées par près de 150 chercheurs, français et étrangers, issus de tous les domaines (philosophie, économie, s ociologie, psychologie sociale, géographie, sciences politiques, littérature, histoire de l'art, etc.), ce dictionnaire, inédit par le souci d'associer intimement l'analyse normative et la connaissance des faits sociaux, restitue le vaste champ des thèmes, des questions et des approches susceptibles de répondre aux attentes de toute lectrice et de tout lecteur animé par la volonté de comprendre ce qu'est et où en est la justice sociale.
La diversité ethnoculturelle n'est pas nouvelle : c'est une donnée de base de l'histoire humaine. La nouveauté réside dans l'idée d'une nécessaire prise en compte par l'Etat de cette diversité qui caractérise la population. Dans un monde globalisé, le besoin de réévaluer le lien entre liberté individuelle et culture d'appartenance se fait pressant. Mais comment prendre en compte les différences sans induire des inégalités ? Parce qu'il engage les conceptions et les pratiques contemporaines de la citoyenneté, le modèle multiculturaliste d'intégration correspond bien à un véritable changement de paradigme dont il faut apprécier le sens, la portée, la valeur et les risques. Au travers de la question du multiculturalisme, c'est en fait le devenir de l'Etat démocratique qui est interrogé.
La diversité ethnoculturelle n'est pas nouvelle : c'est une donnée de base de l'histoire humaine. La nouveauté réside dans l'idée d'une nécessaire prise en compte par l'État de la diversité culturelle qui caractérise la population. Dans un monde globalisé, le besoin de réévaluer le lien entre liberté individuelle et culture d'appartenance se fait pressant. En valorisant la différence, le multiculturalisme est-il la réponse à ce besoin? Est-il compatible avec le principe d'égalité inscrit au coeur de nos sociétés démocratiques ? Parce qu'il engage les conceptions et les pratiques contemporaines de la citoyenneté, le modèle multiculturaliste d'intégration correspond bien à un véritable changement de paradigme dont il faut apprécier le sens, la portée, la valeur et les risques. Au travers de la question du multiculturalisme, c'est en fait le devenir de l'État démocratique qui est interrogé.
Patrick Savidan est maître de conférences à l'Université Paris IV. Il est également Président de l'Observatoire des inégalités, rédacteur en chef de la revue de philosophie Raison publique et directeur de la collection "Mondes vécus" chez Grasset. Il a codirigé, aux PUF, le Dictionnaire des sciences humaines (2006).
Il existe, en France, un immense consensus sur les questions de justice sociale, toutes tendances politiques et toutes situations sociales confondues. Études après études, chercheurs et instituts de sondage le confirment : une écrasante majorité souhaite plus de justice et plus d'égalité.
Ces mêmes recherches montrent aussi que nous en savons plus qu'auparavant sur l'augmentation et la nature des inégalités, que nous en parlons davantage et que nous nous en inquiétons plus encore. Reste que, pour les réduire, nous n'en faisons manifestement pas assez.
Faut-il voir dans cette contradiction une forme d'hypocrisie sociale ?
Serions-nous passés maîtres dans l'art de ne pas tirer de conséquences de ce que nous savons ? Serions-nous, individuellement et collectivement, victimes d'une irrépressible faiblesse de la volonté ?
Plutôt que de supprimer le problème à bon compte, il est temps de comprendre cet étrange paradoxe qui consiste aujourd'hui, pour nous, à creuser les inégalités que nous n'avons pourtant de cesse de dénoncer.
Le numéro 11 de Raison publique est composé d'un dossier sur l'ontologie de la chose publique : comment, de l'antiquité latine jusqu'à nos jours, a-t-on compris la république, c'est-à-dire littéralement la « res publica », la chose publique ? Suit un long article de Saskia Sassen sur les nouveaux assemblages de droits et de territoires qui naissent à la frontière du national et du mondial, qui offre un nouveau regard sur les dynamiques de la mondialisation. Puis trois articles sur l'éducation à la citoyenneté et la parité, le clonage, et l'éthique de la vulnérabilité. La section « Littérature, arts et culture » regroupe huit articles autour du thème des séries télévisées. Le numéro se clôt par une série de recensions d'ouvrages récents.
Est-ce prendre un risque exagéré de dire, aujourd'hui, que la souveraineté n'est plus ce qu'elle était ? Nous ne le pensons pas.
Le caractère supranational des risques et des problèmes auxquels s'affrontent les populations du monde ne fait plus guère de doute. L'économie, la communication, les catastrophes environnementales et humanitaires, certaines formes de violence et de criminalité organisée s'affranchissent toutes des frontières nationales. Il arrive même que la prise de décision politique, le droit ou l'" opinion publique " se fassent supranationaux.
Et pourtant, le discours de la souveraineté reste omniprésent qu'il s'agisse de décrire la souveraineté d'un État ou celle d'un peuple. Quelle est cependant cette souveraineté ? À quelles métamorphoses est-elle en proie ? Ce discours de la souveraineté a-t-il encore un sens dans le contexte de la mondialisation et de sociétés toujours plus complexes ? Sommes-nous sur le point de voir s'achever l'âge des Etats-nations qu'avait fait naître la Révolution française ? Ou bien est-ce la souveraineté qui est en passe de se réinventer sous nos yeux ?
De quel mal souffre aujourd'hui l'Union européenne ? Le désarroi qui caractérise non pas tant le fonctionnement des institutions communautaires que le sens du projet européen lui-même, a, depuis le double " non français et néerlandais du printemps 2005 au traité qui devait donner une constitution à l'Europe, fait l'objet d'un large travail d'interprétation. Plusieurs éléments d'explication ont été avancés dont l'incertitude concernant les modèles économiques et sociaux dans certains Etats membres dans un contexte de mondialisation de l'économie et de mise en question de l'Etat-providence ou le développement d'interrogations identitaires sur la nature même de " l'Europe " élargie. Mais, ces différentes interprétations ne fournissent qu'une lecture partielle et inachevée de la situation européenne actuelle. Ne faut-il pas en effet y ajouter le sentiment, éprouvé par un nombre grandissant de citoyens, de n'avoir aucune prise - directe ou indirecte - non seulement sur les décisions prises au quotidien par l'Union, mais aussi, et peut-être, surtout sur les orientations d'ensemble assignées à la construction européenne. Le mal-être européen ne tient-il pas d'abord et avant tout à un déficit de légitimité démocratique, c'est-à-dire à une crise de justification liée aussi au " manque de sens " du projet européen. Comment renouer le double fil de la confiance et de la motivation, conditions préalables pour penser la poursuite de cette aventure unique qu'est la construction de l'Union européenne ? Telles sont les questions soulevées ici.
Face à une réalité sociale qui, se transformant en profondeur, résiste toujours davantage à nos grilles d'analyse traditionnel et rend ainsi opaques des univers que l'on croyait jusque là familiers, chacun ressent intimement le besoin de faire à nouveau le pointeur ce que nous savons de l'être humain et de la société. C'est pour relever le défi de la compréhension du temps présent que nous avons voulu forger cet outil inédit, né de l'articulation et du croisement des différentes sciences humaines. (Sylvie Mesure, Patrick Savidan) Anthropologie, sociologie, psychologie, psychanalyse, droit, économie, linguistique, histoire, géographie, démographie, science politique, philosophie... toutes ces disciplines constituent et construisent les sciences humaines. Pour conduire cette vaste enquête et décrypter notre monde contemporain, 350 auteurs français et étrangers se sont mobilisés. Ils ont rédigé 565 articles, monographies, essais ou synthèses, qui reflètent les orientations et les enjeux, mais aussi la fécondité des travaux actuels. Des corrélats, pour chaque article, structurent un véritable logiciel de navigation qui conduit le lecteur dans un parcours de mémoire et d'aventure, introduisent des relations suggérant ainsi des approches inhabituelles. Deux index, l'un concernant plus de 2000 notions, l'autre plus de 1000 noms, enrichissent ce " Dictionnaire des sciences humaines ", passionnante interrogation, vivant témoignage " sur ce que nous sommes devenus, ce que nous cherchons à être ".
Depuis les années 1990, un pan important de la recherche contemporaine et une part non moins significative des discours relayés ou construits par la littérature, l'art et les médias ont appréhendé l'injustice sociale à travers te prisme de la misère et de l'exclusion.
Sans contester la pertinence de cette perspective, cet ouvrage s'efforce d'en élargir le spectre : plutôt que la seule catégorie de l'exclusion, c'est la notion d'inégalité qui permet ici d'interroger les manières de figurer le caractère juste ou injuste de l'ordre social pris dans son ensemble. Plutôt que la figuration de l'opprimé en tant qu'exclu du champ social, ce sont les représentations de l'écart, de la cohabitation, des misères de position, qui se trouvent au centre de la réflexion.
L'ambition est ici de saisir et de questionner, dans l'écriture et la forme elles-mêmes, telle que celles-ci se déploient en philosophie, en littérature, en art et dans le champ des sciences humaines, la diction de l'inégalité et le répertoire des perceptions, émotions, sentiments, représentations, arguments et idéaux à travers lesquels elle se constitue comme injustice et comme violence.
Ne pas juger les désirs d'autrui, ne pas nuire aux autres, tels sont les préceptes fondamentaux de l'éthique minimale patiemment élaborée par le philosophe Ruwen Ogien (1949-2017). Il fallait une certaine audace, le combat étant très inégal et les rangs du camp minimaliste plus que clairsemés. Mais jamais Ruwen Ogien ne rechigna à entrer dans l'arène publique pour en porter les couleurs.Convaincu que ce que l'on fait de soi-même, pour autant que l'on ne nuit à personne, est moralement indifférent, il s'est courageusement lancé à l'assaut de bien des idées reçues sur des sujets brûlants : euthanasie, GPA, libertés sexuelles, pornographie, prostitution, etc. Toujours pour prendre le parti de celles et ceux qui revendiquent leur droit d'être libres. Cet ouvrage, qui se veut aussi hommage, présente un long article inédit de Ruwen Ogien, La Morale introuvable , et rassemble les contributions d'une vingtaine de philosophes discutant tel ou tel aspect de l'oeuvre léguée par celui qui fut et demeure l'un des philosophes moraux les plus marquants de sa génération.L'ensemble peut ainsi constituer une sorte d'introduction au minimalisme moral, tel que l'entendait et le défendait avec brio Ruwen Ogien.