Novembre 401 avant notre ère, nord de Babylone.
Dix mille mercenaires armés comme les trois cents des Thermopyles. Tous leurs chefs ont été massacrés par les Perses. Isolés au coeur de l'empire perse, ils décident de survivre à tout prix. Pour cela, ils vont devoir s'ouvrir un chemin au travers de territoires hostiles, harcelés par des ennemis dix fois plus nombreux, du nord de l'Irak à l'Arménie, pour rejoindre la mer Noire, à mille cinq cents kilomètres de là. Ces « hommes de bronze » avancent dans la neige, transis de froid, avec leurs équipages et leurs concubines. Ils n'ont cependant aucun mépris pour leurs adversaires : ils découvrent, émerveillés, les richesses de cette immense contrée.
Le récit héroïque de leur expédition prend ainsi l'allure d'une épopée mais aussi d'un extraordinaire voyage d'exploration et de découverte. Élu général par ceux qu'on appelle désormais les Dix-Mille, magistral écrivain d'action, Xénophon livre le premier reportage de guerre au Moyen-Orient, doublé d'un récit ethnographique.
Pour cette aventure initiatique, aux séquences quasi cinématographiques et à l'adrénaline puissante, il fallait une traduction moderne et dynamique pour une édition de référence avec tous les éclaircissements historiques et géographiques, dont un répertoire complet de tous les noms propres.
La Cyropédie ou Éducation de Cyrus, dont le titre ne convient tout à fait qu'à une partie du premier livre, est une oeuvre difficile à définir et à classer, ainsi qu'en témoigne la diversité des appellations qui lui ont été données : histoire, histoire romancée ou roman historique, biographie romancée, roman philosophique ou moral, roman didactique, traité d'éducation, institution militaire, ouvrage socratique, éloge. En fait, elle est tout cela. Elle se présente comme la Somme des idées sur l'éducation, la politique, la morale, l'art militaire, la chasse, l'équitation, que Xénophon avait déjà exprimées ou qu'il exprimera plus tard - c'est là affaire de dates - dans ses autres écrits, notamment dans ses traités plus courts et plus spécialisés.
Une certaine tradition a voulu cantonner xénophon dans un rôle secondaire de chroniqueur et de mémorialiste ; c'est, en réalité, un philosophe et un homme d'action qui, bien qu'il soit un des plus proches disciples de socrate, n'en a pas moins développé des réflexions originales sur la morale et la conduite des affaires politiques, sur l'économie et la guerre (il a été le héros de l'anabase, la retraite des dix mille en perse), et il n'a pas craint de réfuter, dans son banquet, le célèbre dialogue de platon, en y développant un autre discours sur l'amour.
L'influence exercée par ce dialogue mérite d'être soulignée: montesquieu n'a-t-il pas succombé aux charmes de ce texte dont il a repris une partie dans l'esprit des lois?
L'apologie de socrate présente son maître face à ses juges, mais en introduisant tant de différences par rapport à celle de platon qu'il faut tenir compte des deux textes pour approcher davantage la figure fondatrice de la philosophie.
composée autour de 370 avant j.
-c. , l'economique est une source importante pour l'histoire sociale et intellectuelle d'athènes à l'époque classique et a introduit un terme d'avenir dans la pensée occidentale. dans ce traité socratique, xénophon imagine un dialogue entre socrate et l'un de ses disciples, critobule. ce dernier souhaite savoir comment gérer le domaine (oikos) qu'il a hérité de son père, car il lui faut faire face à des dépenses considérables au service de la cité.
socrate, qui ne possède qu'un bien fort modeste, lui rapporte alors la conversation qu'il a eue avec un certain ischomaque, un grand propriétaire terrien qui fait travailler sur ses terres de nombreux esclaves. ischomaque, en effet, lui a enseigné les raisons de ses succès de gestionnaire : d'abord l'éducation qu'il a donnée à son épouse, puis la manière de traiter les esclaves pour en obtenir le meilleur rendement, enfin les diverses opérations que doit accomplir un bon agriculteur.
l'essentiel, c'est de faire preuve des qualités d'organisateur qui sont aussi celles du bon chef de guerre ou encore du roi des perses. l'oikonomikè, l'art de bien gérer un domaine , est ainsi l'un des aspects de l'art de commander.
Les Mémorables constituent le document le plus fiable et le plus autorisé sur la vie et la pensée de Socrate.
Après en avoir donné une édition critique en trois volumes pour la C.U.F. assortie d'une introduction de plus de 290 pages ayant valeur de véritable essai, Louis-André Dorion propose ici sa traduction seule des Mémorables, accompagnée des notes essentielles et d'une introduction rédigée à l'attention d'un public moins spécialiste.
L'Anabase de Xénophon, chronique et premier récit autobiographique, raconte le périple des Dix-Mille, mercenaires levés par Cyrus pour détrôner son frère, le roi de Perse. Ce récit constitue une source essentielle sur la Perse, les peuples du plateau anatolien et la Grèce des Ve-IVe siècles avant Jésus-Christ.
Dans le Hiéron, qui se présente comme un dialogue socratique, le tyran Hiéron et le poète Simonide se demandent laquelle, de la vie du tyran ou de celle du simple particulier, est la plus agréable et la plus enviable. L'une des principales difficultés que soulève ce dialogue est la question de savoir si Simonide peut être considéré comme un porte-parole et un substitut de Socrate. En ce qui concerne l'établissement du texte, on attendait une nouvelle édition critique depuis 1933. Cette édition se fonde pour la première fois sur un examen complet de la tradition manuscrite, et utilise six témoins primaires dont quatre pour la première fois. La tradition indirecte a été elle aussi recueillie et utilisée plus largement que dans les éditions antérieures.
Dans toutes ses oeuvres (Anabase, Helléniques, Cyropédie, etc.), Xénophon (env. 428 - env. 355 av. J.-C.), Athénien mais Spartiate de coeur, n'a cessé de poser la question de la forme et de l'exercice du pouvoir et de dessiner la figure du chef. Les trois ouvrages ici traduits (pour la première fois en français depuis 1930) expriment l'admiration pour Sparte telle que le législateur légendaire l'a organisée (Constitution des Lacédémoniens), pour un grand roi et général spartiate (Agésilas, à la fois biographie et éloge), enfin pour une éventuelle " bonne " tyrannie (Hiéron, dialogue à la mode socratique). On a ajouté la traduction de la Constitution des Athéniens, pamphlet anti-démocratique qui est joint dans la tradition manuscrite au corpus des oeuvres de Xénophon et qui, daté du milieu du Ve siècle av. J.-C., est en réalité l'oeuvre d'un " Vieil Oligarque ", comme disent les historiens.
Je conseille de ne jamais choisir pour cheval de bataille, un cheval fougueux. A l'égard du cheval mou, j'exhorterai seulement à le traiter d'une manière toute opposée à celle qui convient au cheval ardent. Si on veut avoir un cheval de guerre qui, en même temps, soit agréable et brillant, on doit ménager sa bouche avec soin, et ne pas l'endurcir dans les aides du talon et de la gaule ; c'est le seul moyen de lui conserver du brillant. Lorsque l'on fait porter le nez au vent à un cheval, on l'empêche de voir son chemin, ce qu'il aurait fait sans cela ; et à force de le frapper et de l'exciter avec les talons, on lui trouble la tête, et il va se précipiter dans les dangers. C'est pourtant ce qui arrive à ceux qui ne sont point dressés, qui sont mal placés, et qui n'ont point connaissance des aides. Si quelqu'un cherche à mener un cheval avec une main très légère et avec liberté, en sorte qu'il place bien sa tête, et qu'il soit relevé comme un coq, qu'il s'attache à demander à son cheval des actions qui soient dans la nature : voici à quoi l'on verra qu'il y prend plaisir.
Les Helléniques de Xénophon donnent une suite à l'histoire de la Guerre du Péloponnèse, que Thucydide n'avait pu mener à son terme. La première partie couvre donc la période qui va de l'automne 411 jusqu'à la chute d'Athènes en 404. Puis l'auteur entreprend de raconter les événements marquants de l'histoire de la Grèce jusqu'à la bataille de Mantinée (362) qui consacra à la fois l'abaissement définitif de Sparte et la ruine des ambitions thé- baines. Il s'agit d'une présentation unique de cette dernière période où les cités grecques furent encore maîtresses de leur destin, sous l'arbitrage de la Perse. Cette histoire animée par une violence généralisée, la recherche vaine d'une paix commune et les tensions entre désir d'autonomie et tendance au fédéralisme, fait écho à notre propre histoire.
Socrate est sans conteste le philosophe le plus célèbre du monde et cependant il n'a rien écrit.
Nous connaissons la finesse de sa dialectique bien sur par le témoignage de son disciple le grand Platon qui a fait de son maître le principal acteur de la plupart de ses dialogues. D'autres sources existent néanmoins : Les Nuées d'Aristophane sur le mode de la comédie, les quelques pages que Diogène Laërce lui consacre dans Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres, mais aussi et surtout les Mémorables de Xénophon (v.
426- v. 355 av. J.-C.), l'auteur de l'Anabase et des Hellléniques. Les Mémorables se présentent sous la forme de dialogues socratiques. Mélange entre le traité philosophique et livre de souvenirs. Socrate considéré comme un des pères de la philosophie occidentale et l'un des inventeurs de la philosophie morale, a exercé une grande influence sur l'esprit de Xénophon qui passa plusieurs années à le suivre et à l'écouter s'entretenir avec toutes sortes de personnes sur toutes sortes de sujets.
C'est ce texte fondamental, non disponible dans une version courante et à un prix accessible que Nietzsche n'hésitait pas qualifier en 1879 de : « livre le plus attirant de la littérature grecque » que les éditions Manucius ont choisi de republier, préfacé par Jean-François Mattéi spécialiste entre autre de Platon et de la philosophie grecque.
Eclipsés par les oeuvres homonymes de Platon, Le Banquet et l'Apologie de Socrate forment cependant un témoignage de premier ordre sur la vie du célèbre maître de Socrate et de Platon. A Athènes, par un bel été, en 422, les Panathénées battent leur plein. Callias croise dans la rue Socrate et ses « disciples », Critobule, Hermogène, Antisthène et Charmide, et les invite pour le soir-même au banquet qu'il donne pour célébrer la victoire au pancrace d'Autolycos, son amant. Le soir, après les réjouissances, les convives discutent de l'amour. Non seulement le type de récit, mais aussi les thèmes de réflexions sont les mêmes que dans le fameux dialogue de Platon. Il en va de même pour l'Apologie de Socrate, qui relate le procès et les derniers moments du maître. Outre le vif intérêt historique de ces deux textes qui livrent un portrait pittoresque de la « jeunesse dorée » de l'Athènes classique, la comparaison avec les dialogues platoniciens est des plus féconde : le lecteur découvre dans ces lignes un Socrate parfois joyeux, souvent bourru, en tous les cas profondément humain, et peut-être plus véridique que l'impeccable maître spirituel que Platon a voulu laisser dans nos mémoires.Notre édition rassemble en un volume, l'Apologie de Socrate et Le Banquet. Chaque texte est précédé d'une notice qui lui est propre : celle-ci replace le dialogue dans l'oeuvre de Xénophon et offre de judicieux points de comparaison, non seulement avec les autres textes « socratiques » de Xénophon, mais aussi avec le corpus platonicien. Des notes accompagnent la lecture et sont développées, en fin d'ouvrage, par des notes complémentaires.
Xénophon a écrit dans les«Helléniques»le récit des événements qui se sont déroulés en Grèce et en Asie Mineure depuis l'automne de l'année 411 jusqu'à la bataille de Mantinée en juin 361.
La Cyropédie ou Éducation de Cyrus, dont le titre ne convient tout à fait qu'à une partie du premier livre, est une oeuvre difficile à définir et à classer, ainsi qu'en témoigne la diversité des appellations qui lui ont été données : histoire, histoire romancée ou roman historique, biographie romancée, roman philosophique ou moral, roman didactique, traité d'éducation, institution militaire, ouvrage socratique, éloge. En fait, elle est tout cela. Elle se présente comme la Somme des idées sur l'éducation, la politique, la morale, l'art militaire, la chasse, l'équitation, que Xénophon avait déjà exprimées ou qu'il exprimera plus tard c'est là affaire de dates dans ses autres écrits, notamment dans ses traités plus courts et plus spécialisés.
La Cyropédie ou Éducation de Cyrus, dont le titre ne convient tout à fait qu'à une partie du premier livre, est une oeuvre difficile à définir et à classer, ainsi qu'en témoigne la diversité des appellations qui lui ont été données : histoire, histoire romancée ou roman historique, biographie romancée, roman philosophique ou moral, roman didactique, traité d'éducation, institution militaire, ouvrage socratique, éloge. En fait, elle est tout cela. Elle se présente comme la Somme des idées sur l'éducation, la politique, la morale, l'art militaire, la chasse, l'équitation, que Xénophon avait déjà exprimées ou qu'il exprimera plus tard c'est là affaire de dates dans ses autres écrits, notamment dans ses traités plus courts et plus spécialisés.
La Cyropédie ou Éducation de Cyrus, dont le titre ne convient tout à fait qu'à une partie du premier livre, est une oeuvre difficile à définir et à classer, ainsi qu'en témoigne la diversité des appellations qui lui ont été données : histoire, histoire romancée ou roman historique, biographie romancée, roman philosophique ou moral, roman didactique, traité d'éducation, institution militaire, ouvrage socratique, éloge. En fait, elle est tout cela. Elle se présente comme la Somme des idées sur l'éducation, la politique, la morale, l'art militaire, la chasse, l'équitation, que Xénophon avait déjà exprimées ou qu'il exprimera plus tard c'est là affaire de dates dans ses autres écrits, notamment dans ses traités plus courts et plus spécialisés.
Près de dix ans après la publication du premier volume, très remarqué par la critique aussi bien pour la qualité de son texte grec (on peut dire qu'il s'agissait de la première édition du texte des Mémorables enfin critique, où tous les manuscrits ont été pris en compte et traités selon leur valeur) que pour l'abondance et la nouveauté de son commentaire, nous avons le plaisir de présenter, enfin, l'important volume en deux tomes qui marque l'achèvement de cette édition. Les principes d'édition sont demeurés inchangés : un texte grec sobrement établi sur la base d'une connaissance directe de toute la tradition (pour la première fois dans l'histoire de l'édition de ce texte) ; une traduction très soignée, beaucoup plus précise que les précédentes ; un commentaire considérable, où toute la littérature « socratique » est prise soigneusement en compte. On sait la thèse de L. A. Dorion : le Socrate de Xénophon est radicalement différent de celui de Platon, et il ne sert de rien de tenter de diminuer les différences entre les deux représentations pour tenter de produire un personnage composite, censé représenter le personnage historique de Platon. Le commentaire des trois derniers livres se poursuit sur cette ligne et débusque impitoyablement toutes les solutions « concordistes ».
Ce deuxième et dernier volume est complété d'une bibliographie de tous les travaux récents où est discuté le témoignage de Socrate, et de très abondants index rerum, nominum qui permettront de retrouver aisément les richesses de cette édition exceptionnelle.
La collaboration avec M. Bandini se poursuivra par la réalisation d'autres éditions de textes de Xénophon.