Annette Wieviorka
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Retraçant l'itinéraire libre et personnel d'une grande historienne, ce livre nous fait visiter, dans les pas d'Annette Wieviorka, une multitude de lieux emblématiques qu'elle a fréquentés, qui lui sont familiers, qui ont laissé leur empreinte, d'une manière ou d'une autre, dans sa mémoire.
Cette mémoire est notamment celle de la Shoah, à laquelle l'historienne a consacré de nombreux ouvrages et qui est donnée à lire cette fois sous un jour intime. Au gré du flux de souvenirs, nous voyageons à Auschwitz, où les siens furent assassinés, dans la ville de New York, où elle apprit le yiddish sur les traces de son aïeul, nous poussons les portes de l'hôtel Lutetia à Paris, qui accueillit des survivants de la déportation, nous parcourons le Centre de documentation juive contemporaine du Mémorial de la Shoah, où elle fit ses premières armes, Varsovie, et son ghetto, qu'elle découvrit d'abord à travers ses lectures de jeunesse.
Au détour de ces pérégrinations et de quelques chemins de traverse, nous croisons la route de toute une galerie de personnages historiques disparus, rescapés des camps, historiens, hommes politiques, écrivains, penseurs, artistes, que l'autrice a bien connus, admirés, dont elle s'est inspirée, et sur lesquels elle a beaucoup écrit.
Cette déambulation au côté d'Annette Wieviorka dans les méandres de sa mémoire nous offre alors une formidable feuille de route pour traverser toute l'histoire du xxe siècle.
Directrice de recherche honoraire au CNRS et vice-présidente du Conseil supérieur des Archives, spécialiste de l'histoire des Juifs au xxe siècle, Annette Wieviorka est l'autrice de très nombreux ouvrages, dont, chez Albin Michel, Juifs et Polonais (avec Jean-Charles Szurek, 2009), L'Heure d'exactitude. Histoire, mémoire, témoignage (entretiens avec Séverine Nikel, 2011). -
Ils étaient juifs, résistants, communistes
Annette Wieviorka
- Tempus / Perrin
- Tempus
- 23 Janvier 2025
- 9782262109905
Un portrait de groupe saisissant de jeunesse et de courage, aux prises avec une histoire tragique où rôde une mort presque certaine.
Ils s'appelaient Victor Zigelman et Henri Krasucki, Sophie Szwarc et Yanina Soschaczewska, Jacquot Szmulewicz et Etienne Raczymow, Paulette Shlivka et Esther Rozencwajg. Le plus jeune, en 1940, avait 14 ans, le plus âgé moins de 30. Eux ou leurs parents, nés en Pologne ou en Roumanie, étaient venus en France chercher du pain et la liberté, la sécurité aussi croyaient-ils, car tous étaient juifs, et tous étaient ou devinrent communistes, et Résistants organisés dans la Main d'oeuvre Immigrée (M.O.I.), branche dissoute peu après la guerre d'un PCF dont le fonctionnement relève du secret. Aussi l'histoire de ces quelques centaines de jeunes gens, enfants de Belleville ou de la banlieue lyonnaise, est-elle restée largement méconnue. Pourtant, son importance est déterminante pour la communauté juive elle-même, mais aussi pour l'histoire de la Résistance et de celle, si discutée, du PCF pendant l'Occupation -qu'on pense à l'Affiche rouge, tant exploitée et détournée. L'oubli, voire l'occultation qui les a frappés, est d'autant plus surprenante qu'ils payèrent leur action d'un prix démesuré. Seule une minorité en réchappa. De quel poids pesa leur identité juive, qui faisait planer sur eux une menace absolue et permanente, par rapport à leur engagement communiste, qui subordonnait tout à la défense de l'Union soviétique ? Ce dilemme fut dramatique pour beaucoup d'entre eux, y compris pour la sulfureuse Lucienne Goldfarb, dites " la Rouquine ", dont un destin extraordinaire fit après la guerre une tenancière de maison close amoureuse de l'opéra.
Alternant récits oraux de personnages attachants et parfois sublimes, aujourd'hui disparus, et analyse de la politique qu'ils furent conduits à suivre, voire à subir, cet ouvrage, édition récrite, augmentée et mise à jour d'un livre paru en 1985, éclaire une page trouble, héroïque et polémique des années noires, qui continuent de hanter la mémoire collective. -
L'univers concentrationnaire
David Rousset
- Éditions de Minuit
- Minuit Double
- 3 Octobre 2024
- 9782707355416
« Le bref essai de David Rousset est en rupture avec tous les autres témoignages, fussent-ils ceux de militants politiques attentifs au système des camps. Son titre d'abord, avec l'invention de l'adjectif «concentrationnaire» qui deviendra un substantif. Il permet de distinguer les camps qui font système, différents d'autres camps comme ceux de prisonniers de guerre, de réfugiés ou d'internement et l'idée qu'ils forment un «univers à part, totalement clos, étrange royaume d'une fatalité singulière».
De cet univers, David Rousset offre un tableau saisissant, combinant la puissance de l'analyse à la beauté et la violence de la langue. »
Annette Wieviorka
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Le 21 février 2024 Missak Manouchian entre au Panthéon, avec son épouse, Mélinée. L'histoire des Arméniens mérite d'être connue et reconnue. Missak, le militant, le résistant est une figure digne d'être honorée. Mais je suis saisie par un double sentiment, celui d'une injustice à l'égard des 21 autres résistants étrangers fusillés en même temps que lui par les nazis et d'Olga Bancic guillotinée ; celui d'un malaise devant un récit historique qui distord les faits pour construire une légende. Or, à l'époque des « vérités alternatives », si on souhaite donne une leçon d'histoire, la moindre des précautions est de l'établir.
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Déportation et génocide : Entre la mémoire et l'oubli
Annette Wieviorka
- Plon
- 7 Mai 2025
- 9782259322690
Recouverts par le nom emblématique d'Auschwitz, camps de concentration et centres d'extermination ont souvent été confondus par la mémoire collective, sans que soit nettement reconnue la spécificité du sort des juifs. Un travail de la mémoire effectué dans une démarche pionnière utilisant des archives et témoignages largement inexplorés.
Durant l'Occupation et surtout à partir de 1942, environ 140 000 personnes furent déportées de France vers les camps nazis, dont 75 000 juifs. Seuls 2 500 d'entre eux figurent au nombre des 40 000 survivants.
Ces terribles statistiques montrent à quel point la déportation et le génocide sont à la fois liés et distincts. Pourtant, recouverts par le nom emblématique d'Auschwitz, camps de concentration et centres d'extermination ont souvent été confondus par la mémoire collective, sans que soit nettement reconnue la spécificité du sort des juifs.
C'est à reconstituer ce travail de la mémoire, tissé d'oublis, de stéréotypes et d'amalgames, que s'attache, dans une démarche pionnière, Annette Wieviorka, utilisant des archives largement inexplorées, ainsi que la masse de témoignages livrés à leur retour par les rescapés. -
Tombeaux : Autobiographie de ma famille, précédé de L'historien et ses morts
Annette Wieviorka
- Points
- Points Recit
- 17 Janvier 2025
- 9791041420773
Annette Wieviorka retrace la vie de sa famille juive malmenée par les drames de l'histoire : un récit intime en forme de sépultures.
Lors du décès d'une tante sans descendance, Annette Wieviorka réfléchit aux traces laissées par tous les êtres disparus qui constituent sa famille, une famille juive malmenée par l'Histoire. Il y a le côté Wieviorka et le côté Perelman. Wolf, l'intellectuel yiddish précaire, et Chaskiel, le tailleur taiseux. L'un écrit, l'autre coud. Ils sont arrivés de Pologne à Paris au début des années 1920. Leurs femmes, Hawa et Guitele, assument la vie matérielle et celle de leurs enfants.
L'historienne plonge dans les archives, les généalogies, les souvenirs. Par ces vies et ces destins recueillis, on traverse un siècle cabossé, puis tragique : la difficile installation de ces immigrés, les années politiques, la guerre, Auschwitz et son lot de morts, le difficile retour à la vie marqué par un autre drame. Un récit en forme de tombeaux de papier qui font oeuvre de sépultures. -
« Nous avons entre nos mains le testament des morts. II nous incombe de parler d'eux. »
Allemande et juive, brillante allergologue et pédiatre, Lucie Adelsberger est déportée en 1943 à Auschwitz. Elle est alors affectée à l'infirmerie du camp, avant d'être transférée à Ravensbrück. Dans ses Mémoires, rassemblées après son installation à New York, elle raconte l'ensemble de ses bouleversements : le climat angoissant du Berlin de 1938-1943, sa déportation, sa survie dans l'enfer d'Auschwitz. Par petites touches, elle décrit les méthodes nazies de déshumanisation des Juifs et des autres victimes de la Shoah, les privant de leur liberté, de leur dignité, puis de leur vie. Près de quatre-vingts ans après la libération des camps, son poignant témoignage résonne comme un appel à ne jamais oublier. -
Tombeaux : autobiographie de ma famille
Annette Wieviorka
- Points
- Points Recit
- 15 Septembre 2023
- 9791041412921
Lors du décès d'une tante sans descendance, Annette Wieviorka réfléchit aux traces laissées par tous les êtres disparus qui constituent sa famille, une famille juive malmenée par l'Histoire. Il y a le côté Wieviorka et le côté Perelman. Wolf, l'intellectuel yiddish précaire, et Chaskiel, le tailleur taiseux. L'un écrit, l'autre coud. Ils sont arrivés de Pologne à Paris au début des années 1920. Leurs femmes, Hawa et Guitele, assument la vie matérielle et celle de leurs enfants.
L'historienne plonge dans les archives, les généalogies, les souvenirs. Par ces vies et ces destins recueillis, on traverse un siècle cabossé, puis tragique : la difficile installation de ces immigrés, les années politiques, la guerre, Auschwitz et son lot de morts, le difficile retour à la vie marqué par un autre drame. Un récit en forme de tombeaux de papier qui font oeuvre de sépulture. -
Spécialiste de l'histoire du génocide et de la construction de la mémoire, Annette Wieviorka développe dans ce livre les relations entre le témoignage et l'histoire, distinguant trois phases dans l'histoire du témoignage. Durant les premières années d'après-guerre, les témoins veulent rappeler ce qui s'est passé, mais ne sont guère entendus. À partir du procès Eichmann, les témoignages sont au contraire sollicités, dans une perspective judiciaire. Enfin, à l'ère du témoin, le témoignage relève d'un véritable impératif social et non plus d'une nécessité intérieure.
Analysant avec beaucoup de finesse ces variations dans le statut du témoignage sur le destin des juifs d'Europe, l'auteur met en lumière un débat dont la portée est plus générale, car il concerne la possibilité même d'écrire l'histoire. Annette Wieviorka plaide néanmoins pour une écriture de l'histoire lucide, afin que coexistent témoignages et oeuvres historiques. -
« Je suis partie en Chine à l'aube des années 1970 parce que je croyais au maoïsme, et donc à la Révolution culturelle. Nous sommes partis sans savoir si nous allions revenir. Seuls Français à Canton à l'époque, nous sommes devenus des soldats de Mao. Que s'est-il passé durant ces années chinoises ? Qu'ai-je voulu quitter ? Ai-je voulu devenir une autre ? Oublier ? Dans ce livre, je tente de faire le point sur cette tache aveugle de ma propre vie, à la fois en historienne et en ancienne militante.
Je suis revenue en Chine, aux endroits où j'avais vécu. Ce récit au pays de ma mémoire est aussi une réflexion sur le devenir de la Chine aujourd'hui. » -
Peut-on " expliquer " à un enfant ce qui demeure, en partie, énigmatique ? comment faire comprendre à une jeune fille d'aujourd'hui que les nazis dépensèrent tant d'énergie pour aller chercher aux quatre coins de l'europe et exterminer des millions d'hommes, de femmes et d'enfants, simplement parce qu'ils étaient juifs ?
Sur cette immense question de la shoah, sur l'énigme du mal absolu, une historienne reconnue répond aux questions, très directes, de sa propre fille.
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Allemagne, octobre 1945. Les Alliés, vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, s'apprêtent à juger les crimes commis par le IIIe Reich. Durant un an, sous les yeux attentifs de la presse du monde entier, une vingtaine de hauts dignitaires du régime nazi vont devoir répondre de leurs actes devant les magistrats du Tribunal militaire international. S'appuyant sur les nombreuses archives et les témoignages consignés, Annette Wieviorka raconte le procès de Nuremberg, cet événement majeur du xxe siècle, depuis sa genèse, au début de la guerre, jusqu'à ses répercussions lointaines sur la mise en oeuvre d'une justice internationale.
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Vivre
Ken Krimstein, Gaia Maniquant-Rogozyk
- Christian Bourgois
- Littérature Étrangère
- 11 Janvier 2024
- 9782267050295
Effrontée, déterminée, passionnée, inventive et transgressive: telle est la jeunesse intemporelle qui se dessine en Europe de l'Est d'avant-guerre, juste avant d'être tragiquement brisée par la Shoah.
Vivre nous révèle les confidences de six adolescents, qui ont écrit leurs autobiographies pour un concours d'écriture en yiddish organisé dans les années trente. Perdues dans le tumulte de l'Histoire et récemment retrouvées dans le sous[1]sol d'une église à Vilnius, ces archives ont ému l'auteur Ken Krimstein, qui en a réalisé une adaptation graphique.
Ces témoignages du passé s'animent sous la plume tendre et le trait vif de l'auteur, qui compose ainsi un remarquable travail de mémoire et un hommage vibrant à la jeunesse du Yiddishland. Ces récits drôles, poignants et spontanés recomposent la richesse et la diversité d'un monde anéanti par la barbarie nazie. -
Correspondants de guerre, deux hommes sont parmi les premiers à entrer dans les camps de concentration nazis. Le premier s'appelle Meyer Levin. Il est américain, écrivain et journaliste. Le second est un Français : Éric Schwab est photographe de l'AFP. Tous deux circulent à bord d'une jeep aux côtés de l'armée américaine. Tous deux sont juifs. Tous deux sont animés par une quête obsédante : le premier recherche ce qui reste du monde juif, le second recherche sa mère déportée.
À leurs côtés, nous vivons les premiers moments de cet événement immense dont l'onde de choc n'a cessé d'ébranler la conscience mondiale.
Avec la reproduction des photographies d'Éric Schwab.
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Les rencontres de la laïcité Tome 8 : histoire, mémoire et démocratie
Annette Wieviorka
- Privat
- Les Rencontres De La Laicite
- 11 Mai 2023
- 9782708902657
Après Abdennour Bidar, Gilles Kepel, Pierre Rosanvallon, Michel Wieviorka, Gérard Noiriel, Fatiha Agag-Boudjahlat, Frédérique de La Morena, Georges Bringuier et Patrick Weil, c'est au tour de la grande spécialiste de l'histoire du génocide et de la construction de la mémoire, Annette Wieviorka, d'être invitée par le conseil départemental de la Haute-Garonne dans le cadre des « Rencontres de la laïcité ». Elle aborde lors d'une conférence, en décembre 2022, le thème de la mémoire et de l'histoire, pour nous offrir des outils pour (re)penser la démocratie. Elle y retrace notamment sa propre histoire et celle de sa famille mais également dessine les contours d'une biographie collective de ce monde qui a connu l'impensable ; ce livre en est la transcription intégrale, revue et augmentée par l'autrice, pour qui « commémorer la Shoah a toujours revêtu une signification particulière : au souvenir des millions de victimes se superpose un discours d'opposition à l'antisémitisme aujourd'hui ».
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Auschwitz, qui résume en un lieu et en un nom la criminalité du régime nazi, est aujourd'hui illisible: il est devenu un écran où individus et collectivités projettent leurs cauchemars ou leurs rêves. Visites de représentants de l'Eglise, d'hommes d'Etat, d'individus sur les traces d'un proche : il semble que tous ces pèlerinages, ces discours, ces commémorations ont blasé nos contemporains et brouillé la réalité du camp d'Auschwitz-Birkenau, déconnecté de son histoire pour devenir un concept, un symbole ou le tremplin d'une conscience européenne. Rendre Auschwitz à l'Histoire c'est le rendre à sa réalité, reconstituer ce qu'il fut, ce que fut son évolution, mais aussi, par là même, comprendre les enjeux des polémiques qui naissent autour de sa mémoire. C'est encore donner un sens au camp-musée qu'il est devenu en interrogeant et en restituant précisément l'histoire des vestiges autour duquel il a été conçu : la construction de l'énorme complexe de destruction de Birkenau où un million de Juifs furent assassinés, puis la découverte du camp par les soldats de l'armée Rouge. Ce livre d'Annette Wieviorka est le premier ouvrage français retraçant l'histoire des camps d'Auschwitz.
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Tristes grossesses ; l'affaire des époux Bac (1953-1956)
Danièle Voldman, Annette Wieviorka
- Points
- Points Histoire
- 4 Juin 2020
- 9782757884270
Parce qu'ils avaient laissé mourir faute de soins leur quatrième enfant, Ginette et Claude Bac furent condamnés à sept ans de réclusion en juin 1954. Cassé pour vice de forme, le jugement fut finalement ramené à deux années. La gynécologue Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé témoigna en leur faveur, avant de fonder la Maternité heureuse, qui devint le Mouvement pour le planning familial.
L'affaire Bac, citée comme étant à l'origine des mouvements en faveur de la contraception, restait pourtant méconnue. Les auteures racontent le drame de ce jeune couple ouvrier de Saint-Ouen, des « gens sans importance » que des grossesses rapprochées ont accablé. Elles montrent comment ce désolant fait divers, repris par les partisans de la légalisation de la contraception, a brisé un tabou et mis au jour la souffrance des femmes. Le débat public ouvert à cette occasion ne s'est refermé qu'en 1967, avec la loi Neuwirth.
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À l'intérieur du camp de Drancy
Annette Wieviorka
- Tempus / Perrin
- Tempus
- 23 Avril 2015
- 9782262050283
La vie et la mort quotidiennes dans un camp dont le nom, aujourd'hui encore, suscite l'effroi.
Entre 1941 et 1944, près de 80 000 Juifs transitèrent à Drancy, un camp commandé par les Allemands, gardé et administré par des Français. Des sources souvent inédites permettent pour la première fois de reconstituer l'existence des internés, avec son organisation, ses solidarités, ses violences et sa misère, sous la menace permanente et insupportable de la déportation.
" Cette enquête, aussi minutieuse qu'implacable, est indispensable pour comprendre, encore et toujours, ce que furent les régimes de haine. " Télérama
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Maurice et Jeannette. Biographie du couple Thorez
Annette Wieviorka
- Tempus / Perrin
- Tempus
- 18 Février 2016
- 9782262041977
En 1934, Maurice Thorez, secrétaire général du PCF, dit à Jeannette Vermeersch, jeune militante : « Je vais chez toi. Pour toujours. » Leur intense vie commune ne prendra fin qu'avec la mort de Maurice, en 1964. Annette Wieviorka, grâce à des archives souvent inédites, retrace le destin exceptionnel de deux enfants du Nord, aux prises avec les grands drames du XXe siècle. Elle raconte leurs parcours immergés dans l'idéologie où s'entremêle vie familiale et militante dans un enfermement partisan, que ce soit en France ou au pays des Soviets. Elle éclaire des épisodes controversés, comme la désertion de 1939. Elle montre aussi leur ouverture à l'art, ainsi que leurs positions réactionnaires en matière de moeurs. Un livre puissamment original sur un couple en politique comme l'histoire en compte peu.
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Le 11 avril 1961, a` Je´rusalem, s'ouvre le proce`s d'un ancien dignitaire nazi : Adolf Eichmann, responsable logistique de la « Solution finale », retrouve´ l'anne´e pre´ce´dente en Argentine et enleve´ par les services secrets israe´liens. Au-dela` d'un « Nuremberg du peuple juif », il s'agit pour Israe¨l de donner au monde une lec¸on d'histoire.
E´tait-il le´gitime d'enlever Eichmann ? Devait-il e^tre juge´ par un tribunal israe´lien ? Ses droits fondamentaux furent-ils bafoue´s ? Quelles furent ses responsabilite´s re´elles dans le ge´nocide des Juifs ? Et sa vraie personnalite´ : haut fonctionnaire loyal, antise´mite fanatique, exe´cutant discipline´, ou simple rouage de la « banalite´ du mal », comme l'a sugge´re´ Hannah Arendt ?
De l'arrestation d'Eichmann, en mai 1960, jusqu'a` son exe´cution dans la prison de Ramla, le 31 mars 1962, Annette Wieviorka retrace les phases essentielles d'un e´ve´nement qui fit entrer la Shoah dans l'Histoire. Elle examine aussi les pole´miques qui s'ensuivirent quant a` l'appre´ciation des degre´s de responsabilite´ dans la ne´buleuse administrative nazie.
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Le moment Eichmann
Collectif
- Albin Michel
- Bibliotheque Albin Michel De L'histoire
- 6 Janvier 2016
- 9782226315021
Seuls deux procès du nazisme peuvent prétendre au statut de lieu de mémoire : celui de Nuremberg et celui d'Adolf Eichmann.
C'est ce dernier procès qui constitue le génocide des Juifs en événement distinct, le détourant de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, jusqu'à effacer le contexte même dans lequel il se déroula, pour l'inscrire dans la seule histoire des Juifs.
Le procès Eichmann fut l'un des tout premiers événements médiatiques mondiaux. Cet ouvrage collectif analyse pour la première fois la façon dont il fut raconté par la presse, la radio, la télévision ainsi que la postérité de ces premiers récits.
Une pensée politique forte, un récit raconté de façon puissante par les témoins et une médiatisation bien pensée font de ce procès un événement fondateur. Il y eut bien un « moment Eichmann » qui délimita un avant et un après.
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Le 27 janvier 2005 seront commémorés les soixante ans de l'ouverture du camp d'Auschwitz par l'Armée rouge.
Auschwitz, qui résume en un lieu et en un nom la criminalité du régime nazi, est aujourd'hui illisible: il est devenu une sorte d'écran où individus et collectivités projettent leurs cauchemars ou leurs rêves. Visites de représentants de l'Église, d'hommes d'État, d'individus sur les traces d'un proche: il semble que tous ces pèlerinages, ces discours, ces commémorations ont blasé nos contemporains et brouillé la réalité du camp d'Auschwitz-Birkenau, déconnecté de son histoire pour devenir un concept, un symbole ou le tremplin d'une conscience européenne. Rendre Auschwitz à l'Histoire c'est, loin de le ranger dans un tiroir, le rendre à sa réalité, reconstituer ce qu'il fut, ce que fut son évolution, mais aussi, par là même, comprendre les enjeux des polémiques qui naissent autour de sa mémoire. C'est encore donner un sens au camp-musée qu'il est devenu en interrogeant et en restituant précisément l'histoire des vestiges autour duquel il a été conçu: la découverte du camp par les soldats de l'Armée rouge, sa construction en fonction de la population à laquelle il a d'abord été destiné, celle de l'énorme complexe de destruction de Birkenau où un million de Juifs furent assassinés, la signification du numéro matricule tatoué, etc.Alors qu'abondent les études évoquant tel ou tel aspect de la Shoah, que les témoignages de survivants se multiplient, ce livre d'Annette Wieviorka est le premier ouvrage français retraçant l'histoire du complexe de camps d'Auschwitz. -
Nouvelles perspectives sur la Shoah
Annette Wieviorka, Ivan Jablonka
- PUF
- Laviedesidees.fr
- 15 Février 2013
- 9782130619277
Si l' " ère du témoin " s'achève, ce n'est pas simplement parce que les rescapés meurent les uns après les autres ; c'est aussi parce que les formes mêmes du témoignage s'épuisent. Par ailleurs, la génération des Poliakov, des Hilberg, des Klarsfeld, des Friedländer a érigé la Shoah en discipline historique et fixé le cadre général de toute étude : leur héritage est devenu un socle. Mais déjà d'autres formes, d'autres sources, d'autres questionnements émergent : comparatisme, histoire économique, micro-histoire, enquête familiale, etc. Le champ d'études que constitue la Shoah se caractérise aujourd'hui par son ouverture et son dynamisme. Ce livre présente les nouvelles tendances de l'historiographie et le renouvellement de la mémoire qu'elles impliquent.
Avec des contributions de Annette Wieviorka, Ivan Jablonka et Tal Bruttmann.
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Corsetée par l'idéologie communiste, la mémoire du sort des Juifs en Pologne - la destruction de trois millions d'entre eux et l'assassinat de ceux qui y avaient été acheminés - fut comme frappée d'amnésie jusqu'aux années 1980. Récemment, ce passé a ressurgi dans le débat public. La découverte du massacre de Jedwabne, bourgade de l'est du pays où, en juillet 1941, la population juive fut assassinée par la population polonaise, a suscité une introspection historiographique, politique et morale comparable au débat sur le régime de Vichy ou à la querelle des historiens allemands.
Ce livre se fait l'écho des interrogations qui ont fait du « témoin polonais » une figure centrale dans la réflexion sur l'extermination des Juifs. Le témoin polonais assiste aux massacres perpétrés par l'armée allemande, informe les Alliés du génocide, prodigue de l'aide aux Juifs en fuite. Parfois il profite de leur situation, pour dépouiller, dénoncer ou assassiner.
Issues de plusieurs rencontres franco-polonaises, les contributions de ce livre, notamment celles des historiens polonais, abordent, à partir d'archives rarement exploitées, des questions difficiles : la délation, le chantage, l'amertume des Justes, les assassinats de Juifs après la guerre et leur destin dans la Pologne populaire.