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« Peut-être que je veux la paix avec beaucoup de naïveté, peut-être que je veux la paix comme les jeunes qui ne connaissent rien à la vie, comme les artistes perchés, comme les déconnectés de la réalité, comme ceux qui ont été épargnés par la souffrance, qui l'ont vécue d'assez loin pour ne pas disjoncter, ceux qui ne connaissent pas assez le monde pour savoir que ça ne marche pas comme ça, que c'est trop simple de vouloir la paix, qu'il faut choisir un camp, que sinon on lutte dans le vent. Mais je m'en fous, tu vois. L'avantage d'avoir vingt et un ans, c'est qu'on peut penser ce qu'on veut, et même le bien, qu'on peut se battre pour toutes les vies, même les petites, qu'on peut lutter pour l'idéal qu'on a dans la tête, même si ça paraît impossible ; on nous le pardonnera. »
Le 7 octobre 2023, une étudiante juive se réveille à Paris au bruit de la guerre. Shabbat noir est le roman de sa journée qui en contient mille autres. Le roman d'une jeunesse dont la furieuse envie de vivre se heurte au fracas du monde. -
Un si beau siècle : la poésie contre les écrans
Olivier Frébourg
- Des Equateurs
- Litterature
- 2 Juin 2021
- 9782382840849
« Je connais de l'intérieur cet univers totalitaire, exterminateur. Je suis un naufragé, entouré d'ordinateurs. Je m'accroche à ce poème de Charles Juliet qui me laisse un peu d'espoir : « si tu n'as pas/ connu/le naufrage/impossible/de gagner/la haute mer/le naufrage première porte de la connaissance » Je suis devenu dépendant de mon smartphone, mon bras armé, ma croix, ma brûlure intérieure. Je me sens un exilé. Je ne joue pas Victor Hugo persécuté par l'empereur, prenant la route de Jersey puis de Guernesey. Mais je choisis la force océanique contre le nuage informatique. Nous vivons désormais en territoire occupé. J'ai l'impression d'être un collabo, un criminel envers mes enfants : je les ai laissés se faire contaminer. J'aurais dû leur apprendre ce que nous pouvons faire de nos mains et nous contenter du grec, du latin car depuis rien de nouveau sous le soleil. Tout clic informatique est une pulsion de mort. Et moi, je choisis la vie.
Nous savons qu'un complot mortifère sape nos sociétés.
Je dis et redis à mes enfants : les écrans ce n'est pas la vie. Ils détruisent le plus beau divertissement, l'ennui, le temps perdu, la rêverie. Le numérique ce n'est pas un changement technique, c'est le global deshumanisé. Il y a comme un hic. Où sont les siestes dans la chaleur grésillante de l'été et le blé en herbe, les yeux vers le grand ciel ? » Dans cet essai d'humeur, ce pamphlet contre le totalitarisme des écrans, Olivier Frébourg oppose le temps de la poésie, la beauté et la lenteur pour sortir de l'accélération du temps et de l'enfer des écrans.