Cicéron Angledroit est détective privé en banlieue parisienne. Quand il ne croule pas sous les affaires, ce qui est régulièrement le cas, il partage son temps entre sa fille et ses maîtresses. Mais voilà, tout à coup il se retrouve avec deux dossiers sur le dos. D´un côté, une sombre histoire de policiers pas très honnêtes, de l´autre, un mystère autour d´une naissance... Avec son flegme et son humour légendaires, Cicéron mène l´enquête.
Mais qu'est-ce qu'il lui prend, à la mère Costa, de me demander d'enquêter sur la mort de son mari enterré depuis dix ans ? Si j'accepte, c'est bien parce que j'ai besoin de sous. Et puis il y a cette histoire de truands de banlieue qui explosent à chaque coin de rue. Et ces SDF qui n'en sont pas. Ajoutez une ou deux femmes mariées, un Yorkshire. Mélangez le tout et dégustez ! Mais c'est qui qui tue ? Pour le savoir il va falloir me suivre, moi Cicéron Angledroit, jusqu'au bout de cette histoire. Sacrément séducteur, non moins nonchalant et caustique, Cicéron Angledroit est un détective comme on les aime : irrévérencieux, un peu voyou, travaillant dans les marges. Un personnage qui s'inscrit dans la lignée des San Antonio et Burma, qui, à travers son regard décalé et impertinent, nous entraîne dans les noires arcanes d'une famille en apparence bien sous tout rapport. et qui livrera ses secrets d'une manière pour le moins déconcertante.
« Je veux juste que tu me retrouves la famille Elédan. Que tu me les situes. Je veux juste les empêcher de continuer leurs trafics. J'ai pas envie de m'en prendre à eux, ça me retomberait sur le nez, mais je veux juste leur pourrir leur bisness. Je ne tolère pas qu'ils s'en sortent et continuent de prospérer dans la région. Maria m'a souvent fait ton éloge. Elle m'a dit aussi que tu étais pote, c'est pas le terme qu'elle employait, avec le commissaire. Je voudrais que tu agisses de deux manières différentes et complémentaires. Un, que tu trouves où se planque Vaclav pour qu'on le gêne dans ses combines et, deux, que tu informes et influences les flics pour que de leur côté aussi ils le tannent. Tu vois, rien de bien illégal ni de très compliqué pour un détective comme toi. »
« Quant à Françoise, celle-ci écoute aussi avec une grande attention ces propos fort politiques et s'efforce de comprendre, comme elle en a pris l'habitude, à la fois le sens de ces échanges et le monde particulier qui en est le lieu, celui du pouvoir, de la loi, des institutions du royaume. Sa vive intelligence et sa curiosité naturelle se conjuguent heureusement depuis le temps de son arrivée chez les Duchesne de Denant pour lui avoir permis d'acquérir très naturellement beaucoup plus qu'un "vernis" de connaissances dans les domaines qui sont quotidiennement abordés dans ce milieu de la grande bourgeoisie provinciale à Fontenay-le-Comte. » Orpheline vendéenne issue d'un milieu modeste, la jeune Françoise Gandriau devient à dix ans la servante de la plus jeune fille du baron Duchesne du Mesnil de Denant. Adolescente, elle aura la chance de pouvoir aller à l'école de l'Union chrétienne et de découvrir la douceur et la délicatesse des manières de la bourgeoisie. Alors qu'elle rêve de devenir enseignante, elle sera rattrapée par la tourmente de l'Histoire... S'étalant de 1782 jusqu'à la veille des États Généraux de 1789, ce premier volet retrace les espoirs de celle qu'on appellera « la petite Émigrée », avant que la guerre de Vendée ne la rattrape. À travers cette fresque ambitieuse, au plus près de la réalité historique, l'auteur entremêle le destin authentique d'une jeune fille de Fontenay-le-Comte à la chronique d'une époque en plein bouleversement. Dépeignant avec soin les prémices de la Révolution, porté par une recherche documentaire minutieuse, l'ouvrage de Claude Olivier Beaurain s'impose sans mal comme un livre de référence.
Les malédictions s'ancrent souvent dans les amours contrariées. Celle qui devait frapper Armand de Milly, destiné à prendre la tête du navire fantôme. Le Brézé, n'échappe pas à la règle. Son pacte avec le Diable s'enracine ainsi dans son impossible mariage avec Senta, fille de l'armateur Erik Laksen, promise dont il est séparé après sa chute au sein d'un traquenard. En raison d'une accusation de meurtre et de viles tractations qui le propulsent du statut de capitaine à celui, nettement moins noble, de galérien. Un contrat qu'il passe avec Satan, in extremis, après son échappée et sa montée sur Le Brézé pris en pleine tempête, afin de sauver sa vie et celle de son équipage. Un contrat qui se moquera du temps et des générations qui passent, et que son lointain descendant, Marc, se verra contraint de lever ou relever.
- Quel moyen avons-nous pour lutter contre ces abus, dans nos quartiers ? Qu'en est-il de ce que l'on appelle le "social" ? Passé à la trappe par l'argent ? David a toujours apporté aux autres son savoir pédagogique, construit avec Célestin Freinet. De retour à Paris après avoir enseigné à La Réunion et Madagascar, il crée un centre de formation d'animateurs pour permettre aux jeunes en décrochage scolaire d'acquérir une formation et un travail. Bien que cela ne soit pas son milieu de prédilection, il s'est laissé emporter par le défi : aller à la rencontre de ces jeunes des banlieues, dont on a souvent des images très négatives et violentes. Il réussit ensuite à travailler avec les porteurs d'innovations et de nouvelles approches dans leur domaine : tels que Lainé, les frères Oury, Deligny, Augusto Boal, Jacquard, Debord et Vainegem... et d'autres encore, tous des personnalités qui ont apporté une respiration dans ce siècle, déjà perverti par l'argent. Et maintenant, pourquoi ne les connait-on pas ? Du moins, pourquoi leurs propositions sont-elles enfouies dans l'histoire ? Qui connaît ces personnages, dans le public et même dans des formations professionnelles ? Le travail, le soin, les handicaps, l'éducation populaire... n'ont pas résisté à la fougue capitaliste et à l'abandon de l'histoire ! De belles rencontres, le quatrième volume de la saga de David, évoque avec justesse les différentes méthodes de pédagogie pour les enfants en difficulté. Alain Gaba nous offre ici un témoignage essentiel de son temps, tout en nous transmettant son savoir et en luttant contre des idées reçues.
« Un silence de quelques secondes suit l'intervention de Françoise ; tous semblent méditer ce que la jeune fille vient de dire. C'est le baron Dominique qui rompt ce silence inhabituel tandis que la jeune Françoise baisse la tête, pleine de confusion, attendant un verdict réprobateur en réponse à sa hardiesse peut-être trop aventureuse dans le propos ! » La suite attendue d'Une jeune fille de Fontenay-le-Comte dans la Tourmente révolutionnaire de Claude Olivier Beaurain débute un certain 5 mai 1789. Nos héros, illustres ou inconnus, tels que Louis XVI, Marie-Antoinette ou encore François Bouron et le baron Duchesne de Denant, se retrouvent à l'occasion de l'ouverture des états généraux de Versailles. Le second volume de cette épopée nous fait revivre le destin chaotique de la France, en passant par la prise de la Bastille ou La Terreur. Notre Petite Émigrée de Lassay se retrouvera une nouvelle au coeur de ses événements. Connaîtra-t-elle enfin la paix ? Toujours aussi complet et minutieux, le roman de Claude Olivier Beaurain est une lecture essentielle pour tous les amoureux d'Histoire et d'aventures.
« C'est la première fois de ma carrière, pourtant déjà longue et entièrement déroulée dans des quartiers guère privilégiés côté sécurité, que je suis confronté à une telle violence que je ne comprends pas. Je n'arrive qu'à articuler un "pourquoi ?". - Les deux vieux ont vu des choses qu'ils n'auraient pas dû voir. - Quelles choses ? m'étonné-je. - Le paquet de fric, le lieu où il a été découvert et la tête de ceux qui sont venus le récupérer. » Lorsqu'un couple de quidams se retrouve en possession du butin de trafiquants de drogue, ce n'est pas vers la police qu'il se tourne, mais vers un détective bien moins regardant : l'inénarrable Cicéron Angledroit. Et cette fois-ci, le privé, loin de se douter où il met les pieds en acceptant l'affaire, en perdrait presque son flegme légendaire. Cavale, faux semblants, meurtres... Le puzzle est tordu et riche en surprises, tour à tour grave et décalé : irrésistible, à l'image de notre héros.
Voici un village presque imaginaire. Un endroit inconnu que tout le monde connaît. Où les grands-mères ont l'oreille absolue, où les coqs sont ténors, les instituteurs communistes, les cyclomotoristes dégingandés. Où les fous sont au volant, où les agriculteurs se croisent, où les chiens sont de faïence, les curés toujours prêts, et le cimetière, sous la pluie. Les nuages de ce petit recoin du nord sont à la démesure des accords de Richard Strauss ou de Gustav Mahler. Être chef d´orchestre, c'est organiser les sonorités. Celles d´autrefois, celles d´Outrebois, semblent avoir suscité cette musique...
Vienne, un soir d'avril 1938. Alors que les Nazis viennent d'envahir la ville et d'imposer un sévère couvre-feu, Elsa Fridenberg, la célèbre Directrice de l'Académie des beaux-arts, attend en secret une vieille amie qui doit échapper aux rafles. Piégée par la Gestapo, Fridenberg semble perdue... jusqu'au moment où un mystérieux balayeur veut lui venir en aide. "Un texte fort (...) Une montée en tension admirable" (toutelaculture.com)
Au sortir de la guerre en 1945, Jeanne, fille d'une riche famille parisienne, est destinée à épouser un bon parti. Cependant, malgré l'assurance d'un futur prospère, la jeune aristocrate refuse de suivre la voie tracée pour elle par ses parents. Jeanne devient enseignante, se lance dans l'écriture et milite pour le droit des femmes. Cette insoumise est bien décidée à jouer un rôle plus important que celui que la société veut bien lui donner. Pourtant, rien ne la satisfait vraiment, rien n'est jamais suffisant et rien n'est à la hauteur de ses espérances. Jeanne a tout pour être heureuse, mais tout ne suffit pas. Parce qu'elle est incapable d'échapper à ce qu'elle est, Jeanne s'obstine, pour devenir un jour la femme qu'elle a toujours voulu être.
« Charlotte arriva dans la résidence 15 minutes après le départ des techniciens. En pénétrant dans le hall de l'immeuble elle y décela une infime odeur de parfum qui flottait dans l'air, une odeur agréable, florale, légère et sucrée, mais dont l'origine restait encore floue. Ayant suffisamment marché pour la journée, elle offrit à ses jambes un voyage en ascenseur jusqu'au 2e étage. Dans la cabine l'odeur du mystérieux parfum s'amplifia, Charlotte en inspira une longue bouffée par les narines, ferma les yeux, puis tenta d'éveiller sa mémoire. Mais l'énigme demeura sans réponses. » Mathieu, technicien, voit sa vie bousculée par la rencontre d'une femme, Charlotte. En découvrant l'agenda de cette dernière sous l'ascenseur, il était loin d'imaginer rencontrer l'amour. La routine laisse place à un jeu de hasard où les deux protagonistes se croisent et usent de moyens détournés pour en apprendre davantage sur l'autre. Avec humour et légèreté, l'auteur donne à son récit tous les ingrédients pour le rendre irrésistible. Un coup de foudre original plein de fraîcheur !
Une même histoire pour deux traitements différents. Neuf films et huit romans qui les ont inspirés sont analysés et comparés dans ce livre : "L'Ange Bleu" (H. Mann - Sternberg), "Dr Jekyll et Mr Hyde" (Stevenson - Mamoulian et Fleming), "Pépé le Moko" (Ashelbé - Duvivier), "Panique" (Simenon - Duvivier), "Les Forbans de la nuit" (Kersh - Dassin), "L'Inconnu du Nord-Express" (Highsmith - Hitchcock), "Touchez pas au grisbi" (Simonin - Becker), "À l'est d'Éden" (Steinbeck - Kazan). Des oeuvres qui, selon la formule de Malraux, "rusent avec le mythe". Difficile, souvent dépréciée, parfois acclamée, l'adaptation cinématographique reste fascinante. En étudiant les rapports et les divergences qui se créent entre la littérature et son passage à l'écran, André Nolat se livre à une analyse aussi passionnée que passionnante de la démarche créatrice et narrative. D'un art à l'autre, d'un conteur à l'autre, il nous embarque pour un voyage à travers des classiques de l'âge d'or qui ravira à la fois lecteurs et spectateurs.
« Vous avez voulu vous effacer, les filles ; moi, j'ai besoin de vous restituer. Par les mots d'abord. Limités, donc insuffisants. Les drames exacerbent l'émotion et la sensibilité. Mon coeur est au bord des larmes, souvent. Une note de musique, une odeur, une silhouette furtive, et l'épais livre des souvenirs me rappelle à l'ordre du chapitre, de la page, où la moindre sensation vécue avec vous est définitivement consignée. En même temps, je crains de trahir l'exactitude des faits par un mot en deçà, par des souvenirs mouillés, des pensées embrumées. Plus la situation est paroxystique, plus le mot doit être autopsié. Sinon, tu. » Faisant suite à "Dans la peau d'Anne", "L'Âme à l'envers" poursuit l'entreprise de deuil d'une mère qui a vu ses deux filles décéder dans des circonstances à la fois insoutenables et incompréhensibles. Toute la tâche de B. Gardin consiste ainsi à tenter de donner sens à deux destinées féminines rongées et annihilées par la destruction, la désespérance, le mal de vivre... Démarche qui passe ici par un double voyage vers les lieux de souvenirs et de douleurs, vécu dans cette atmosphère sourde et ouateuse que connaissent les endeuillés, et où s'exprime une réflexion douce-amère sur la maternité, la survivance et la maladie.
Depuis plus de deux siècles, la légende et les rumeurs consacrées à la terrible bête du Vivarais vont bon train. Si pour la plupart des habitants de l'Ardèche il s'agit là d'un mythe, les esprits commencent à s'échauffer lorsqu'une nuit, un crime mystérieux a lieu dans une grotte de la région. Sauvé in extremis, Charles prétend avoir été attaqué par un monstre. Au même moment, dans le Massachusetts, deux témoins sont formels: ils ont vu la bête rôder et affirment en avoir la preuve filmée. Des deux côtés de l'Atlantique, tous s'unissent pour mener l'enquête. De révélations incroyables en événements inattendus, Nicolas, Bob et leurs compagnons s'aventurent au-delà des sentiers battus. au péril de leur vie.
Ce roman mêlant enquête policière et événements mystérieux nous plonge dans un univers à mi-chemin entre la réalité et la magie. Grâce à un style très agréable et à une trame bien menée, Édouard Pailhès parvient à tenir le lecteur en haleine jusqu'à la dernière page. De rebondissements en révélations des plus incroyables, le voile est peu à peu levé sur les secrets régnant autour de la terrible bête du Vivarais. Un moment de lecture intense qui fait parfois froid dans le dos!
Un panorama de l'histoire (passée et contemporaine) spirituelle de l'humanité : tel est l'objet de l'essai de J.-P. Bilski. Décrivant les religions de par le monde et au fil des siècles, les croyances et dogmes sur lesquels elles s'appuient, les phases glorieuses ou ténébreuses qu'elles ont connues, les tiraillements idéologiques qui les caractérisent, l'auteur met en évidence, parallèlement aux espérances portées par toute foi, les risques que cette dernière recèle quand elle prend de l'ampleur et s'institutionnalise. Car, s'il ne saurait être question de remettre en cause la liberté de croire pour l'essayiste, il faut toujours défendre la liberté en son sens le plus large, le plus absolu, le plus raisonné partout où se trouve un homme ou une femme, c'est-à-dire un citoyen ou une citoyenne. Se démarquant des charges virulentes et caricaturales contre la religion, refusant de dénigrer les croyants ou de les aborder avec condescendance, J.-P. Bilski choisit de penser les faits religieux et leurs dangers avec pondération, mesure, intelligence, relativisme, calme, tolérance mais non moins intransigeance, guidé qu'il est par un esprit laïc. Ces intentions et la tonalité de cet ouvrage permettent ainsi de dépassionner un débat qui doit être soulevé sereinement car, que nous soyons fidèle ou athée, il nous concerne tous.
La campagne présidentielle de 2007 a marqué un tournant, une « rupture », dans la logique de communication intrinsèque à la politique. Certes, Nicolas Sarkozy n'est pas l'instigateur de l'étroitesse des relations entre politique et médias. Tous deux ont toujours entretenu des relations passionnelles, tantôt assujetti l'un par l'autre, tantôt instrument de détestation ou encore générateur de fascination. Perversion, abus de pouvoir, diffamation, connivence, autant de termes capables de rendre compte de l'opacité dans la politique de communication et dans l'information politique. Ce qui marque ce renversement, cette modification structurelle, est la stratégie communicationnelle elle-même du nouveau Président. Nous avons tous constaté, spectateurs, beaucoup ont dénoncé, journalistes, l'omniprésence médiatique du chef de l'Etat. Pour autant tous ont relayé et suivi. Vacances en famille, jogging, .. Tout ce que le Président a bien voulu donné, jusque dans les moments les plus intimes de sa vie, a accaparé la presse française. Communication brillante, justement dosée, le chef de l'Etat a su se positionner en tête d'affiche, au point de rendre les médias avides des moindres faits de sa quotidienneté. Une stratégie : occuper le vide du quotidien et l'espace médiatique. Mais alors, quel regard porté sur cette relation entre un Président dirigiste et une presse complaisante ? Et ainsi, quelles conséquences tirées quant à l'analyse de l'information véhiculée par cette dernière ? La presse serait-elle instrumentalisée, asservie au chef de l'Etat lui-même ? Peut-on encore parler de médias dans ces conditions ? Et enfin, Nicolas Sarkozy ne serait-il, au fond, qu'un admirable sophiste, au verbe malicieux et séducteur, maniant l'art de discourir à des fins prosélytes ? Dans une démocratie comme la nôtre, régie par des principes tels que la séparation des pouvoirs et la liberté de la presse, comment analyser la connivence actuelle entre un chef de l'Etat omniprésent et des médias complaisants ? C'est à cette question que l'auteur, avec son oeil avisé, se propose de répondre. Une analyse fine et bien conduite qui décrypte les logiques de communication politiques de Nicolas Sarkozy. L'auteur parvient à nous éclairer sur des enjeux qui, de loin, nous dépassent, sans tomber dans la facilité d'une caricature hyperbolique et mystifiée d'un chef de l'Etat trop souvent dépeint comme une incarnation maléfique. Cet ouvrage nous permet également, au regard du sacerdoce originel de la presse, de mieux comprendre quelle est sa mission, et aujourd'hui quelles sont ses erreurs.
Découvrez Géopolitique et migrations en Haïti - Essai sur les causes de l'émigration haïtienne et sur l'utilisation des migrants, le livre de Romain Cruse. À quelle cause lier la massive émigration haïtienne ? Faut-il la circonscrire à des facteurs économiques (l?on est pauvre, donc on part vivre ailleurs) ? Ou faut-il en chercher aussi les racines dans une histoire marquée, depuis l?indépendance, par le chaos politique, la spoliation des grandes puissances, le quasi-racket, la violence, et un abysse entre l?État et le peuple ? Très certainement faut-il toujours croiser ces deux perspectives pour comprendre les motifs qui ont poussé et poussent des milliers d?hommes et de femmes à s?expatrier, avec les risques que cela comporte, avec les conditions de vie souvent dramatiques qui les attendent à l?étranger. Ce que propose Romain Cruse au cours de cet essai qui va au-delà des discours lisses en soulevant les questions de la représentation de son pays par le migrant haïtien, de la condition, souvent intolérable, des membres de la « nasyon mawon », des responsabilités des politiques nationaux et étrangers, trop souvent hypocrites et manipulateurs, pour expliquer l?importance d?une diaspora qui parvient, tout de même et à distance, à maintenir Haïti et ceux restés au pays à fleur d?eau. Au cours de cette étude choc sur l?émigration haïtienne, sur ses sources et sur l?existence réservée aux migrants, Romain Cruse souligne avec force le sort réservé à des Haïtiens toujours soumis aux conflits, aux enjeux géopolitiques, à une mainmise à peine voilée de la part des grandes puissances, mais encore aux paradoxes de pays d?accueil qui acceptent de les recevoir en raison de la main-d??uvre peu onéreuse qu?ils constituent, tout en les stigmatisant et en les désignant comme parfait boucs émissaires. Une analyse nécessairement dérangeante, qui renverse toutes les illusions de l?Occident européen et américain et qui a valeur de plaidoyer !
Dans cet essai philosophique de Christian Thys, où il est question des rapports entre la philosophie et le nazisme, l'auteur cherche à répondre à deux questions fondamentales : tout d'abord dans quelle mesure la philosophie du nazisme, et la philosophie en général ont-elles été amenées à s'influencer mutuellement ? Ensuite, quel substrat a été nécessaire afin que la philosophie du nazisme ait pu émerger au sein d'un pays "civilisé" ? C'est à partir de cette problématique que l'auteur traite la question de l'Allemagne d'un point de vue à la fois historique et philosophique. Cinq questions pour comprendre les liens entre philosophie et nazisme : Christian Thys réussit au cours de cet essai philosophique à définir clairement la problématique, et les enjeux du rapport entre deux concepts que l'on voudrait inconciliables. Parfaitement maîtrisé, l'essai met en valeur le travail de l'école de Francfort, exprime le clivage gauche-droite au sujet du nazisme, recense et synthétise les pensées des différents protagonistes, et pose la querelle des historiens et des philosophes qui en découle.
Qui peut prétendre connaître le vrai visage de l'Albanie ? Un pays longtemps abstrait, marqué par son histoire. Une terre montagneuse, avec des beautés sauvages, une campagne bichonnée, des villes gribouillis qui s'étendent, pressées. Un pays en pleine transition, qui tout à la fois se délabre et construit, se montre accueillant, est capable de colères, avec des élans de modernité et des résidus d'archaïsmes, des aspirations et un cruel manque de moyens. Deux couples d'amis, deux camping-cars, trois semaines de route et de découvertes, 5730 kilomètres. Un voyage original pour un pays méconnu, une expérience touristique et culturelle hors des sentiers battus : c'est l'aventure qu'ont choisi de vivre Danielle Giroud et ses compagnons amoureux d'ailleurs. Dans ce carnet de route, elle choisit de faire découvrir de l'intérieur les différentes facettes de l'Albanie - le Sud comme le Nord - et ses mille trésors. Nourrie d'humour, truffée d'informations, de conseils et d'anecdotes, une véritable invitation au départ.
De « jouer petit bras » à « travailler pour le roi de Prusse » en passant par « ne pas casser trois pattes à un canard », nouveau tour d'horizon, sous la houlette de P. Gaillard, des expressions françaises ! L'occasion pour nous de savourer tout le potentiel du français, mais aussi de saisir toute la dimension de ces expressions, définies et exemplifiées avec précision. Organisé encore de manière intelligente, autour de thématiques, mots-clés ou encore grandes significations, cet ouvrage trouve naturellement sa place à côté des dictionnaires de langue traditionnels qu'il complète de manière ingénieuse.
Seconde moitié du XIXe siècle. Sous l'impulsion de l'Anglaise Florence Nightingale qui s'était distinguée lors de la guerre de Crimée, la profession d'infirmière connaît un formidable élan progressiste. Elle vit même une révolution essentielle : fondation d'une véritable formation, nouvelles méthodes de travail, encadrement accru permettent alors au métier de gagner en efficacité, en professionnalisme, en cohésion. Une mutation qui inspirera rapidement les États-Unis et des femmes américaines progressiste qui promouvront à leur manière ces idées et se feront un devoir et une mission de les transmettre. Ce sera le cas, mais plus timidement, en France, grâce à l'action de la Française Anna Hamilton. Hélas, loin de s'imposer dans l'Hexagone, notamment aux lendemains d'une Première Guerre mondiale qui a pourtant permis de prendre conscience des avancées anglo-américaines dans le domaine du soin, ce modèle ne sera pas entièrement repris. Pour quelles raisons ? Retour sur l'histoire de la profession d'infirmière de part et d'autre de l'océan à travers les liens transatlantiques, les débats d'idées, les idéologies sous-jacentes, le genre et les appartenances religieuses qui s'affrontent. Avec une volonté affichée d'éclairer les pans méconnus de l'histoire et de replacer leurs acteurs essentiels à leur juste place, Évelyne Diebolt et Nicole Fouché relatent et analysent les évolutions du métier d'infirmière sur les sols anglo-américains et français. Une histoire d'abord séparée, puis menée en parallèle, avant une véritable rencontre sur le territoire français marqué par la Grande Guerre. Mais les multiples pressions, pour faire adopter par la France le modèle proposé par les Anglo-Américains, ne suffisent pas. Fruit d'une problématique inédite, cet essai nous rappelle encore que l'histoire des infirmières est indissociable de celle des femmes, de leur manière de s'approprier les métiers et d'en refaçonner les contours. Derrière le propos historique, ce sont donc des femmes d'avant-garde que cet ouvrage nous propose de découvrir.