Filtrer
Beauchesne
-
Filles de justice ; du Bon-Pasteur à l'éducation surveillée (XIXe-XXe siècles)
Françoise Tétard, Claire Dumas
- Beauchesne
- 16 Avril 2009
- 9782701015385
Les filles de justice, décidément, sont bien embarrassantes. Depuis deux siècles, elles ont été sans cesse transférées de prisons en prisons, et toujours maintenues derrière la clôture. Ces mineures sont passées devant un juge, elles ne sont pas forcément délinquantes, mais elles pourraient l'être, elles ne sont pas forcément prostituées, mais on pense qu'elles sont au bord de l'être. L'État se sentant impuissant a « confié » la rééducation de ces filles à des congrégations religieuses, sous forme d'une mission de service public. Cette situation a perduré même sous la Troisième République, au moment du vote des lois 1901 et 1905. en plein conflit entre confessionnels et laïques. Les établissements du Bon Pasteur, spécialisés dans la prise en charge des filles perdues et des brebis égarées, ont ainsi acquis un monopole, qu'ils ont gardé jusqu'aux années 1960. Au printemps 1968, le ministère de la Justice a décidé de racheter le Bon Pasteur de Bourges pour y installer une équipe de jeunes éducatrices fraîchement recrutées, avec l'objectif de mener ses propres pédagogies d'éducation surveillée.
-
Le chantier universitaire ; "bâtir l'avenir"
Laurence Paye-jeanneney, Jean-jacques Payan
- Beauchesne
- L'histoire Dans L'actualite
- 1 Janvier 1988
- 9782701011714
Moins de 30 000 étudiants au début du siècle, plus d'un million aujourd'hui, deux millions demain ? Sous le nombre, l'Université napoléonienne se désagrège.
1968, 1981, 1986, trois fois en vingt ans on a tenté de la reconstruire. En vain.
Deux témoins des réformes universitaires engagées pendant le dernier septennat dialoguent. Ils sont différents et néanmoins solidaires. Elle est historienne. Il est mathématicien. Elle a été élevée dans la pure tradition gaulliste, il est fier de ses convictions socialistes.
Décrivant les événements auxquels ils ont participé, ils donnent leur vision des forces et des faiblesses de l'enseignement supérieur et de la recherche publique. Ils décortiquent les rouages de l'Etat et dénoncent les pesanteurs corporatistes. Partis ou syndicats soucieux d'égalitarisme, politiciens ou mandarins nostalgiques du passé sont, sans complaisance, passés au crible. Au fil du récit se dessinent des propositions.
Pour préparer l'Europe de 1993, Laurence Paye-Jeanneney et Jean-Jacques Payan prônent plus d'autonomie appuyée sur les régions. Un livre incisif sur la comédie du pouvoir. Un livre tonique et constructif. Un livre plein d'espoir pour ceux qui croient possible de réhabiliter l'Université et veulent bâtir l'avenir.
-
Histoire des PEP; pupilles de l'ecole pubique Tome 1 ; 1915-1939 la solidarité, une charité laïque ?
Mathias Gardet
- Beauchesne
- 5 Novembre 2008
- 9782701015293
Le mouvement des PEP débute durant l'été 1915 pour venir au secours des orphelins de guerre. S'inscrivant d'emblée au sein de l'institution scolaire, l'oeuvre est lancée par les plus hauts responsables de l'Instruction publique, et l'appel se propage par la voie hiérarchique : recteurs, inspecteurs d'académie, chefs d'établissement, puis instituteurs et institutrices. En l'espace d'un an, la mobilisation prend de l'ampleur.
Les comités départementaux rivalisent d'ingéniosité pour récolter des fonds afin de redistribuer des subsides, privilégiant - logique pédagogique oblige - les élèves les
plus assidus et méritants. S'il s'appuie sur l'institution publique, le mouvement conserve jalousement son identité associative en se constituant en fédération. À la fin des hostilités, loin de se tarir, le mouvement des PEP retrouve un second souffle, passant du statut d'oeuvre de guerre à celui d'oeuvre de paix, et de l'aide aux orphelins de guerre à la prise en charge des orphelins dits «civils » ou plus largement des « enfants nécessiteux ». Après avoir rejeté les premiers temps la formule des internats, en réaction au monde clos des orphelinats, la Fédération des PEP décide d'encourager à son tour l'éclosion de fondations permanentes en participant à la grande croisade sanitaire de l'entre-deuxguerres - sanatoriums, préventoriums, aériums, écoles de plein air et colonies de vacances -, en créant des écoles professionnelles et en instaurant même des pensionnats. Le mouvement entend y défendre ses principes laïques. Une laïcité combative, que contestent avec non moins de fougue les adversaires
catholiques.