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Karthala
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Les diasporas composent l'une des formes de relations sociales qui laisse imaginer les modalités en émergence de notre rapport au monde, tant du point de vue de la relation à l'Autre que du lien à l'Etat.
Allégeance, retour, réseau, nationalisme, exil, médias communautaires, globalisation, appartenance, temps long, héritage, identification sont autant de thèmes et de notions qui ont cristallisé la réflexion de spécialistes, français et étrangers, des diasporas. Cet ouvrage se donne pour but d'offrir au lecteur la photographie d'un champ de recherche établie au fil d'un dialogue scientifique de trois ans sur le thème " Interroger les diasporas, comprendre les constances et les mobilités ".
Outre l'élaboration d'une problématique, les textes restituent les contours dynamiques d'un domaine d'étude avec la diversité d'approches à laquelle " la ferveur diasporique " a donné lieu. On ne peut que constater la fortune du terme " diaspora " et son utilisation de plus en plus élargie. Dire la diaspora c'est dire la dispersion, mais l'usage décuplé du terme renouvelle aussi les interrogations sur cette organisation sociale et la dimension spatiale qu'elle implique.
C'est sous cet angle que sont abordées, entre autres, les diasporas protestante, turque, africaine, grecque, roumaine, caribéenne, arménienne et juive.
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Résistances chrétiennes dans l'Allemagne nazie ; Fernand Morin, compagnon de cellule de Marcel Callo
Dominique Morin
- Karthala
- Signes Des Temps
- 16 Avril 2014
- 9782811111564
Pendant la Seconde Guerre mondiale, de jeunes catholiques français ont résisté à la propagande nazie qui voulait les réduire à des esclaves en les soumettant au travail forcé sur le territoire de l'Allemagne nazie. Le plus connu d'entre eux est Marcel Callo. Ouvrier typographe, il fut envoyé le 19 mars 1943 comme travailleur déporté en Allemagne. Il y mourut deux ans plus tard, le 19 mars 1945, au camp de concentration de Mauthausen. L'Église catholique l'a béatifié en 1987. Sur douze compagnons, arrêtés également en 1944 pour cause d'action catholique et emprisonnés ensuite dans la même cellule à Gotha en Thuringe, huit moururent en camp de concentration et quatre revinrent en 1945 en France. L'un d'entre eux, Fernand Morin, nous livre ici ses mémoires grâce à l'entremise de sa fille, Dominique Morin. Elle a rassemblé ses paroles et ses différents écrits, les accompagnant du témoignage des survivants ou des proches des disparus de ce groupe de Gotha qu'elle a connus elle-même. Ci-dessus une photo de Fernand Morin prise en Allemagne à l'âge de 23 ans au cours de l'année 1943. « La loi sur le STO (Service du travail obligatoire) a posé un problème inédit au catholicisme français, selon qu'on s'y soumettait ou qu'on lui désobéissait, écrit dans la préface Émile Poulat. Dans le premier cas, c'était la porte ouverte à l'Action catholique sous une forme inédite : comment devait se comporter un jeune catholique exilé loin des siens, dans des conditions de vie auxquelles rien ne le préparait ? Marcel Callo y mourut. Fernand Morin en est revenu. Tous deux portent également témoignage ». Mariée, mère de trois enfants, titulaire d'une maîtrise en droit privé, d'un capet et de la bi-admissibilité à l'agrégation d'économie gestion, Dominique Morin a notamment enseigné le droit dans le cadre de l'Éducation nationale en lycées tertiaires et BTS jusqu'en 2012. Elle poursuit actuellement des études en exégèse biblique.
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Préface de Guy Aurenche L'itinéraire de Pierre Toulat accompagne les principaux événements du XXème siècle de l'entre-deux guerre jusqu'à l'élection du Pape François. Son ministère connaît la Seconde guerre mondiale, les Trente Glorieuses et l'apogée de l'Action catholique, le Concile Vatican II, l'émergence d'une société mondialisée avec les problématiques du développement, de la justice et de la paix.
Au fil des années Pierre Toulat, impliqué d'abord dans l'accompagnement des mouvements ruraux et la formation des jeunes prêtres, assumera de longues années de responsabilité au plan national au sein de la Conférence épiscopale et de Justice et Paix-France. Les combats pour la justice l'ont conduit à soutenir et accueillir les victimes des dictatures, à défendre par la fondation de l'ACAT, les personnes arrêtées et torturées partout dans le monde, à accueillir SDF et Roms.
Ce témoignage montre le souci constant chez Pierre Toulat de l'écoute des autres, une volonté d'engager sa vie dans le service de l'homme, et à travers eux de Dieu. Il trace petit à petit un chemin d'humanité durant 70 années de ministère.
« Il existe mille raisons de goûter le témoignage vivant et profond dont Pierre Toulat nous fait cadeau à travers ce livre. Les multiples facettes de son action et de son appétit pour la rencontre de l'autre, des autres, de Jésus-Christ le Tout-aimant, permettent à chaque lecteur de retenir une image, une aventure, un comportement ou une réflexion qui l'aideront à mener sa barque dans le monde qui vient. » Extrait de la préface de Guy Aurenche Pierre Toulat, prêtre du diocèse de Poiters. Ordonné en 1944, il fut aumônier de la JAC/F, premier secrétaire de la Commission Justice et Paix-France et a participé à la fondation de l'ACAT.
Entretiens réalisés par Jean-Louis Marolleau
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éducation, violences, conflits et perspectives de paix en Afrique subsaharienne
Azoh/Lanoue/Tchombe/
- Karthala
- 28 Juillet 2009
- 9782811102470
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être enfant en Inde ; faiblesse des politiques publiques, dynamisme des ONG locales
Anne-sophie Tercier
- Karthala
- Questions D'enfances
- 12 Novembre 2009
- 9782811102678
L'enfant indien vit dans un grand pays, constitué de 28 Etats qui n'appliquent pas de façon homogène les décisions gouvernementales concernant l'enfance. L'adhésion d'un pays à des traités internationaux n'entraîne pas par ailleurs une amélioration automatique de la vie quotidienne, lorsque les moyens financiers mis en place sont détournés de leurs objectifs ou mal utilisés, ou lorsque les décisions législatives restent lettre morte.
En Inde, battre en brèche des comportements ancestraux, s'élever contre des idées reçues, lutter pour imposer les mesures prises sur le plan international et ratifiées par le gouvernement central, nécessitent une énergie que seules les ONG locales et les associations de bénévoles peuvent mettre en oeuvre.
Cet ouvrage nous renseigne ainsi sur les obstacles que les enfants indiens rencontrent dans le domaine de l'éducation, de la santé, du travail pour se construire et s'épanouir. Ces handicaps existent dans le milieu rural, mais aussi dans les milieux aisés et les classes moyennes.
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Partis politiques et unité nationale au Gabon (1957-1989)
Wilson-andré Ndombet
- Karthala
- 12 Novembre 2009
- 9782811102791
En 1960, après un demi-siècle de colonisation française, le Gabon devient un Etat indépendant.
Il est alors composé de pas moins d'une cinquantaine de communautés culturelles aux parcours historiques divers. Si l'Etat est constitué, la nation gabonaise, elle, n'existe pas encore. Dès lors, il revient à l'administration et plus encore aux partis politiques - le BDG, I'UDSG et le PUNGA - de s'engager dans la construction d'une véritable unité nationale. Mais des ambitions ethnicistes et de leadership politique entrent en jeu dès 1957, quand commence la transition institutionnelle avec l'Etat colonial.
Elles se poursuivent à travers les élections chargées de donner naissance au nouvel Etat et jusqu'à la fin du règne de Léon Mba en 1967. Ces ambitions, qui radicalisent les postures de chacun des principaux leaders, finissent par entraver le processus même de l'unité nationale. A partir de 1968 et jusqu'en 1989, le régime de parti unique instauré par le président Omar Bongo, au lieu d'oeuvrer à la réalisation de cet idéal d'unité nationale, l'instrumentalise pour mieux concentrer et monopoliser le pouvoir.
En 2009, au lendemain de l'élection à la présidence d'Ali, le fils d'Omar Bongo, il est important de revisiter le thème de l'unité nationale gabonaise, afin de mieux interroger sa signification.
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Oubliées pendant quarante ans dans un coffret, ces lettres de Mauritanie ont été écrites par un sous-lieutenant de vingt ans affecté au Groupe Nomade de Chinguetti.
Mieux que dans un carnet de route, les impressions à vif qu'il donne à ses parents sont un témoignage du Sahara des Maures et de la vie méhariste au lendemain de la guerre en 1945.
A cette époque, la Mauritanie portait encore le poids de l'isolement des cinq années du conflit mondial mais, loin des champs de bataille, elle venait de vivre onze ans de paix locale, sans aucun rezzou. La vie au Groupe Nomade, comme dans les campements, s'apparentait aux temps bibliques.
L'évolution du monde allait imposer dès fin 1946 un changement brutal des structures sociales et administratives de la cendrillon des Colonies.
La fraîcheur des sentiments et des jugements, les nombreuses anecdotes qui éclairent le vécu quotidien du jeune officier-méhariste permettent de découvrir la profonde solidarité des hommes au désert et la pauvreté fière du Sahara. Le lecteur partagera les difficultés et l'enthousiasme révélés par ces lettres et découvrira la tonifiante école de formation que fut le désert pour les cadres de l'Armée française.
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Sortir de l'esclavage et libres après les abolitions ? Tome 1 et 2
Dominique Rogers, Boris Lesueur
- Karthala
- Esclavages
- 22 Février 2019
- 9782811126360
Volume 1 : Sortir de l'esclavage. Europe du Sud et Amériques (XIVe-XIXe siècle) L'affranchissement individuel au sein d'une société à esclaves ou esclavagiste informe sur des situations singulières ou exceptionnelles. Dans une perspective comparatiste, cet ouvrage examine les parcours originaux de ces affranchis entre le XIVe siècle et le début du XIXe siècle, et dans un vaste espace méditerranéen et atlantique - entre la péninsule Ibérique médiévale, les Antilles et l'Europe moderne.
Il retrace la vie et le destin de ces individus, majoritairement d'origine africaine, et pose des questions importantes. Quelles ont pu être les stratégies et l'agentivité développées par ces femmes et ces hommes pour gagner leur liberté ? Quel était ce rapport paradoxal entre dispositifs juridiques ouvrant vers l'affranchissement et représentations sociales et culturelles persistantes déconsidérant les individus affranchis ? Quelles ont été leurs possibilités d'intégration ? Comment et pourquoi la « macule servile » s'est-elle maintenue dans le temps alors que les nouveaux Libres et leurs descendants ont pu occuper des situations économiques importantes ?
Volume 2 : Libres après les abolitions ? Statuts et identités aux Amériques et en Afrique Libres après les abolitions ? La question peut surprendre. Les abolitions du XIXe siècle ont été toujours considérées comme une rupture majeure dans l'histoire des esclavages atlantiques. L'émergence contemporaine de revendications mémorielles, souvent impulsées par les descendants des populations autrefois esclavisées, suggère, au contraire, l'existence d'un passé « qui ne passe pas ». Au-delà d'une définition juridique, l'esclavage a signifié dominations, violences extrêmes et déconsidérations multiformes. Après les abolitions, des processus ethnoculturels de racialisation comme les structures de travail ont perduré, voire se sont renforcés, et ont été complétés par d'autres facteurs d'exclusion socio-économique.
Cet ouvrage tente d'explorer les barrières dressées pour empêcher la totale émancipation des nouveaux libres et de leurs descendants, ainsi que les stratégies complexes d'adaptation que ces derniers ont mises en oeuvre pour obtenir, sinon une assimilation, du moins une intégration économique et possiblement citoyenne, à égalité. La dizaine de contributions réunies s'inscrit dans une perspective comparative et porte à la fois sur les Amériques et l'Afrique, de la fin du XVIIIe au début du XXIe siècle. Elles sont issues d'une réflexion qui a été menée dans le cadre du programme européen EURESCL-FP7 (Slave Trade, Slavery Abolitions and their Legacies in European Histories and Identities) coordonné par le Centre international de recherches sur les esclavages et post-esclavages (CIRESC), laboratoire du CNRS.
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L'adieu aux armes ? parcours d'anciens combattants
Duclos Nathalie/Coll
- Karthala
- Recherches Internationales
- 19 Février 2010
- 9782811103477
La réintégration des anciens combattants dans la vie civile constitue un enjeu majeur des périodes dites post-conflit.
L'expérience prouve que les vétérans sont souvent impliqués dans le regain de la violence ou de la guerre. La démobilisation des hommes en armes est devenue aujourd'hui une préoccupation prioritaire pour les organisations internationales qui financent de nombreux programmes de DDR (Désarmement, Démobilisation, Réintégration). Dans une perspective sociologique, cet ouvrage, L'adieu aux armes ? s'intéresse aux trajectoires des anciens combattants, à leurs parcours individuels et collectifs, qu'il saisit "par le bas".
Le contexte social et politique de la démobilisation des vétérans n'est pas sans incidence sur leurs trajectoires, notamment en ce qu'il façonne leurs opportunités de réintégration à la vie civile et leur statut dans les figures imaginaires de la cité.