Magellan & Cie
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Blind memory ; des objets de mémoire
Sylvain Lavelle, Bruno Mercier
- Magellan & Cie
- Merveilles Du Monde
- 30 Mars 2014
- 9782350742885
Peut-être que nos coeurs saturés par la quête effrénée du toujours plus, plus de sensations, plus d'émotions, ne savent plus écouter...
Recevoir... Pas même le simple souvenir des hommes qui un peu avant nous, ont partagé les mêmes rêves, les mêmes espoirs, ont vécu, ont aimé, ont lutté, ont souffert et sont tombés ici, sur ces côtes, si belles, dans la lumière farouche d'un matin de juin...
Fauchés à l'aube de leur vie, la tête farcie de rêves, et le coeur gonflé de cette même rage de vivre qui pulse aussi en nous...
Le fait, aujourd'hui, de nous remémorer ces jeunes hommes, plus tout à fait des enfants, à peine des adultes, nous inspirera-t-il d'être davantage responsables les uns des autres ?
Comme nous y invitait Saint-Exupéry dans Le Petit Prince. Ou bien demeurerons-nous dans cette indifférence dont Élie Wiesel a dit qu'elle était « le plus grand péché de tous » ?
Aujourd'hui, demain, ici ou ailleurs... Sur tous ces lieux de conflits qui fleurissent chaque jour et voient tous les matins l'homme tuer son frère en mondovision dans les carrés bleutés que les télés allument au sein de nos mémoires aveugles. Alors, au-delà de l'aspect commémoratif, il paraît tout aussi nécessaire de revisiter ces lieux que Pierre Nora appelle justement de « mémoire » car ces lieux où des hommes se sont battus, où ils sont tombés pour ne plus se relever, nous parlent encore aujourd'hui de ces rêves, ces espoirs...
Les pierres blessées de cette époque en ont gardé la trace, comme un murmure lumineux qui décile notre mémoire et raconte. C'est l'unique propos de cette série de photographies en noir et blanc intitulée justement Blind Memory.
Des côtes du Cotentin à celles du Calvados, à travers ces lieux que l'histoire a marqué du fer rouge de la violence des combats, Bruno Mercier et Sylvain Lavelle font la visite des bunkers en ruines de la Seconde Guerre mondiale. Un voyage dans le passé, au fil de l'eau de mer qui vient sécher sur ces plages, à l'écoute des rêves, des espoirs et du souffle d'hommes aujourd'hui disparus et à qui ils ont voulu redonner la parole. C'est aussi une invitation à venir parcourir ces lieux, pour peut-être juste redonner la vue qui manque à nos mémoires.
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Traduction et adaptation des mémoires de Mustafa Alaoui, premier journaliste accrédité après l'indépendance du Maroc, patron de presse et intime des rois du Maroc : Mohamed V, Hassan II et Mohamed VI de 1960 à 2011.
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À 79 ans, Guy Jussian livre ici le récit de sa vie.
Une vie de paysan, dans le Luberon.
Il ne quitte cette région qu'une fois, en 1955, quand il est appelé sous les drapeaux et envoyé en Algérie.
Dès qu'il peut, il revient et reprend le cours de sa vie normale.
Une vie d'agriculteur, d'éleveur, d'adjoint au maire puis de maire à son tour (depuis trente ans maintenant), d'administrateur au Crédit Agricole, de trésorier dans une CUMA (Coopérative d'utilisation de matériel agricole)... Une vie chargée, à travers différentes époques, qu'il s'attache à retranscrire le plus fidèlement possible.
Dans son ouvrage, il revient avec émotion sur son parcours, raconte la campagne telle qu'il l'a connue.
Il nous parle d'abord de son enfance : l'école, les jeux, mais aussi son aide à la ferme que gérait la famille.
À quatorze ans, comme ses frères, il quitte l'école pour se consacrer entièrement à l'exploitation. C'est l'occasion pour lui de décrire les gestes ancestraux appris par son père, aujourd'hui obsolètes.
Enfin, il parle du quotidien des villages : l'entraide, la chasse, les veillées, la disparition des services publics, les coups durs.
Il s'attarde sur le monde agricole, son monde, pour nous en décrire le fonctionnement et les évolutions : ce qu'elles ont apporté, ce qu'elles ont enlevé aussi.
Il explique comment le capitalisme a transformé l'agriculture en industrie. Puis il parle de ses actions en tant que maire, de l'Europe, en laquelle il a cru, du monde enfin qu'il laisse en héritage.
Nostalgique, en colère, précis dans ses description et dans ses jugements, anxieux quant à l'avenir de ce qu'il a connu et aimé toute sa vie, Guy Jussian livre ici un témoignage engagé.
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Réédition d'un ouvrage publié en 1954, publié par Christian Houel, l'un des premiers journalistes étrangers à pénétrer au Maroc et à suivre pas à pas la colonisation française jusqu'en 1936, de Marakech à Casablanca.
Les sultans, les colons, les soldats et la haute figure du maréchal Lyautey sont présents au fil des pages de ce récit historique, livre publié avec Casa Express (Casablanca).
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Sylvie Andreu a animé durant l'été 2011 une chronique sur France Culture intitulée « Envie de Ville ».
Elle y faisait intervenir des photographes, des poètes, des architectes, afin qu'ils parlent des villes qui leur tiennent à coeur, racontant leurs premières impressions, leurs souvenirs, et les images qu'ils en ont ramenés.
Ce petit ouvrage reprend les vingt-cinq chroniques - cinq par continent - diffusées sur France Culture, afin de prolonger le plaisir, de découvrir ou de redécouvrir ces portraits de villes et leurs porte-paroles.
Que ce soit des villes touristiques comme Tokyo, Le Caire et Buenos Aires, ou des villes plus secrètes et intimes, comme Astana ou Meknès, l'objectif de cet ouvrage est de laisser parler ces artistes afin qu'ils nous fassent découvrir la ville qui les touche, leur vision et leur manière de l'appréhender.
Et quoi de mieux que ces invités qui, tous, par leur métier ou leur activité ont un rapport différent à la ville. À travers leurs témoignages on découvre de nouveaux aspects, de nouvelles manières de voir des villes que l'on croyait connaître parfaitement.
Odile Decq nous décrit sa fascination pour Le Cap, ville à l'architecture et à l'histoire particulière qui créent deux villes en une ; Daniel Elie qui parle de Port-au-Prince, cette « ville martyre » qui a été déconstruite si souvent. C'est à travers un bâtiment, le marché Hippolyte qu'il nous fait entrer dans la ville.
Chacune de ces vingt-cinq villes est abordée sous un angle propre à l'auteur, mais qu'il a décidé de nous faire partager
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Les gens de Saint-Jean ; des habitants d'un quartier populaire de Beauvais racontent soixante ans d'histoire
Collectif
- Magellan & Cie
- Coups De Crayon
- 27 Juin 2011
- 9782350742113
ARRIVÉES, RACINES « Mon père, il est arrivé à Beauvais en 1922. Mes parents étaient belges. Ils avaient repris une petite ferme à Cagny-sur-Thérain à côté de Formerie. Puis mon père, il a repris la ferme. C'était pas tout à fait le quartier Saint-Jean, c'était la butte Saint-Jean.
Mes parents, ils avaient cinquante vaches à lait. Ma mère, elle a accouché tous les enfants à la maison. Nous, on est tous nés làbas, on naît à la ferme, chez soi, c'était comme ça. » Jean-Pierre Deg.
« Je suis née à Beauvais. Mes parents habitaient le centre ville, et puis bon. on est des sinistrés de la guerre de 40.
Quand Beauvais a été démoli. oui, la guerre. on s'est retrouvé là-haut. J'y étais d'abord avec mes parents, parce qu'il y avait une briqueterie qui ne fonctionnait plus, les logements étaient en état moyen, mais habitables. Là, je suis entrée cité du Paradis en tant que jeune mariée. On était des jeunes mariés et il fallait trouver un logement. On s'est mariés en 57, on n'a eu que du bonheur. » Mauricette L.
« Elle est importante cette briqueterie. C'était l'immigration italienne dans les années 20, 30, 40. C'était une bonne communauté, qui travaillait, qui se déplaçait. Ils étaient mobiles et ils travaillaient dans toutes les carrières. » Pascal D.