Payot
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Le feu (journal d'une escouade)
Henri Barbusse
- PAYOT
- Petite Bibliotheque Payot
- 10 Octobre 2012
- 9782228908054
« La bise me souffle dans la figure. Rien ne bouge, que le vent qui passe et que l'immense humidité qui s'égoutte. Il fait froid à frissonner sans fin. Je lève les yeux : je regarde ici, là.
Un deuil épouvantable écrase tout. J'ai l'impression d'être tout seul, naufragé, au milieu d'un monde bouleversé par un cataclysme. » Prix Goncourt 1916, Le Feu est un chef-d'oeuvre de la littérature de guerre, le premier témoignage réaliste publié sur le vécu des troupes au front. Il provoqua, lors de sa parution, un immense choc, d'autant plus grand qu'il ne renvoyait pas seulement au pacifisme intellectuel d'un Romain Rolland ou d'un Stefan Zweig (lequel publia aussitôt un article louangeur sur le roman de Barbusse), mais aussi et surtout au pacifisme des poilus. Avec ce livre, ce sont les héros, ceux-là mêmes qui sont au feu, qui réclament que s'arrête la descente aux enfers.
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C'est peu dire que le problème de l'armement nucléaire est d'actualité : le Traité de non prolifération vient d'être prorogé, la France a repris ses essais, la Corée du Nord menace, le Pakistan s'arme, les mafias de l'ex-URSS se lancent dans des trafics en tous genres, l'Irak n'a pas abandonné la partie... Une véritable menace se dessine, grosse de dangers incontrôlables. Après avoir campé l'histoire de la prolifération nucléaire, notamment dans le contexte de la guerre froide, Marie-Hélène Labbé détaille la situation contemporaine, coopérations inattendues entre États et fraudes à grande échelle, et démontre les ambiguïtés du système actuel de contrôle. Elle expose également les transformations des rapports de force que cette tentation nucléaire suscite, au fil d'un essai nourri d'analyse
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Le 26 février 1938, le jeune georg klaar, âgé de dix-sept ans, assiste à son premier bal au konzerthaus de vienne.
Quinze jours plus tard, hitler annexe l'autriche. soudain, la famille klaar n'est plus viennoise : elle est juive. son seul survivant, devenu citoyen britannique sous le nom de george clare, lui a rendu hommage dans ce livre admirable, salué aussi bien par arthur koestler que par john le carré, et qui, selon graham greene, " mêle avec une grande intelligence l'histoire et le destin personnel ". " il reste en moi, écrit george clare, un sentiment profond de culpabilité pour avoir survécu, pour avoir échappé au massacre, pour n'avoir pas partagé le destin de mes parents.
Aussi voudrais-je reprendre ici l'histoire des klaar, l'histoire de l'autriche et de l'europe centrale, l'histoire de ce monde à jamais disparu "
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Le temps des offrandes
PATRICK leigh FERMOR
- PAYOT
- Petite Bibliotheqye Payot
- 6 Mai 2003
- 9782228897396
Un " écolier itinérant " de dix-huit ans quitte l'angleterre un jour de décembre 1933 avec l'idée de traverser l'europe à pied, depuis la corne de hollande jusqu'au bosphore.
Dormant ici à la belle étoile, là dans un château de conte de fées, perdant un jour ses maigres biens pour se retrouver le lendemain couvert de cadeaux, il va vivre une double aventure : voyage initiatique et découverte de l'âme même d'une mitteleuropa qui bientôt sombrera dans les ténèbres. le présent ouvrage s'achève sur un pont entre la tchécoslovaquie et la hongrie. un second volume, entre fleuve et forêt, nous entraîne au coeur de la transylvanie.
Le journal de marche de patrick leigh fermor " est à ranger au rayon des chefs-d'oeuvre de l'humanisme nomade. avant de remettre la clef sous la porte " (nicolas bouvier).
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Cigarette ; histoire d'une allumeuse
Didier Nourrisson
- PAYOT
- Histoire Payot
- 1 Septembre 2010
- 9782228905800
Objet incontournable de nos sociétés modernes, sujet de jouissance pour les uns, d'inquiétude pour les autres, la cigarette a désormais mauvaise presse et tombe sous le coup d'un interdit social. Mais est-ce si récent ? Déjà, au début du XVIIe siècle, le roi d'Angleterre Jacques Ier Stuart enjoint ses concitoyens d'abandonner cette manie répugnante afin de ne pas nuire à leur santé. Et, à la fin du XIXe siècle, avec la découverte de la nicotine, les premiers toxicologues mettent en garde contre ce véritable " fléau social ", instrument d'un meurtre à la fois individuel et collectif.
D'abord fumée par les Indiens du Nouveau Monde, vite adoptée par les conquistadors, mise en bouche sur tout le continent européen, à l'exception notable de la France, qui lui préfère longtemps la prise nasale, la cigarette se répand comme une traînée de poudre de Napoléon Ier à Napoléon III. D'abord petit cigare, elle se féminise, passe entre les doigts des dandys, de l'empereur puis des prolétaires. Elle se roule à la main, devient Carmen, puis se manufacture et s'industrialise, disparaissant sous un voile de papier et de fumée, rangée dans des étuis cylindriques dits " bondons " qui prennent bientôt la forme de paquets plats " à l'américaine ".
Fruit d'une enquête minutieuse fondée sur des documents d'archives, images (peinture, cinéma, BD, publicité) et témoignages oraux souvent inédits, cette première anthropologie historique de la cigarette emprunte, sans se confondre avec elle, à l'histoire des débitants, des entreprises commerciales, des drogues et des consommateurs. Sans ignorer l'impact de l'invasion des blondes américaines sur le marché, son espace privilégié reste la France : premier pays, avant l'Angleterre et les Etats-Unis, à créer la cigarette industrielle mais aussi à promouvoir la lutte contre le tabagisme, il est aussi celui où la fabrication, la vente et l'importation de tabac ont été dès le début monopole d'État, un monopole qui, tout au long du XXe siècle, a fait les beaux jours de la publicité.
Si, en ce début de millénaire, la cigarette a largement disparu de l'espace public, elle imprègne toujours les consciences. L'histoire des représentations ne pouvait manquer de s'interroger sur les allures de cette " allumeuse ".