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Les clés retrouvées ; une enfance juive à Constantine
Benjamin Stora
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- Un Ordre D'idees
- 18 Mars 2015
- 9782234074736
Lorsque la mère de Benjamin Stora est décédée en 2000, il a découvert, au fond du tiroir de sa table de nuit, les clés de leur appartement de Constantine, quitté en 1962. Ces clés retrouvées ouvrent aussi les portes de la mémoire.
La guerre est un bruit de fond qui s'amplifie soudain. Quand, en août 1955, des soldats installent une mitrailleuse dans la chambre du petit Stora pour tirer sur des Algériens qui s'enfuient en contrebas, il a quatre ans et demi et ne comprend pas. Quelques années plus tard, quand ses parents parlent à voix basse, il entend les craintes et l'idée du départ. Mais ses souvenirs sont aussi joyeux, visuels, colorés, sensuels. Il raconte la douceur du hammam au milieu des femmes, les départs à la plage en été, le cinéma du quartier où passaient les westerns américains, la saveur des plats et le bonheur des fêtes.
Ces scènes, ces images révèlent les relations entre les différentes communautés, à la fois proches et séparées. Entre l'arabe quotidien de la mère et le français du père, la blonde institutrice de l'école publique et les rabbins de l'école talmudique, la clameur des rues juives et l'attirante modernité du quartier européen, une histoire se lit dans l'épaisseur du vécu.
Benjamin Stora a écrit là son livre le plus intime. À travers le regard d'un enfant devenu historien, il restitue avec émotion un monde perdu, celui des juifs d'Algérie, fous de la République et épris d'Orient. -
Tran To Nga raconte ici son étonnant destin franco-vietnamien, une vie de combats et d'utopies. Issue d'une famille d'intellectuels, elle grandit au temps de l'Indochine française et vit au plus près la lutte pour l'indépendance.Après de brillantes études à Saigon puis à Hanoi, elle s'engage dans le mouvement de libération du Sud-Vietnam contre la présence américaine. Dans les années 1960, alors que la violence fait rage, elle s'active au coeur de la jungle, dans les camps de maquisards. Son destin bascule quand les avions de l'US Army larguent d'énormes quantités de désherbant sur ces forêts. Ce produit, surnommé « agent orange », a des effets dévastateurs : les arbres meurent, les sols sont pollués, des centaines de milliers de personnes contaminées. Nga, elle-même atteinte par ces nuages toxiques, découvrira, des années plus tard, les ravages qu'ils peuvent provoquer.
Aujourd'hui, elle vient en aide aux victimes oubliées de l'agent orange et poursuit devant la justice française vingt-six sociétés américaines de pétrochimie l'ayant fabriqué.
Dans ce livre, écrit avec Philippe Broussard, l'auteur retrace le parcours qui l'a conduite également à connaître la clandestinité, la torture et la prison. Son récit de la guerre du Vietnam et de ses conséquences offre une vision inédite du conflit, dénuée de haine, touchante d'humanité, d'amour maternel et de courage. -
« Nous avons voulu raconter la mafia, faire entrer le lecteur dans cet univers surréaliste et incompréhensible pour un étranger, en suivant des morceaux d'existences, en racontant des gens qui vivent, travaillent, tuent, souffrent. Si l'on trouve facilement des ouvrages didactiques sur la mafia, sa mondialisation ou son histoire, on en trouve plus rarement sur la mafia vue de l'intérieur, racontée sous un prisme humain. La mafia, ses soldats, ses vies brisées, ses vies de film, au service du crime ou au service de l'État... C'est l'idée de cet ouvrage, à mi-chemin entre la littérature et le journalisme : plonger le lecteur dans ce monde totalement à part dont la réalité, secrète, ancestrale ou d'une modernité étonnante, lui est étrangère. Raconter les gens qui combattent sur ces terres de l'Italie du Sud, du témoignage exceptionnel d'un tueur repenti de Cosa Nostra, qui confesse plus de cent homicides, aux juges à la vie sacrificielle et blindée... Car c'est une guerre qui se joue au quotidien, là-bas, et qui n'intéresse plus seulement l'Italie mais aussi l'Europe et le monde, où la mafia étend ses tentacules.
Tous deux journalistes, nous avons, au fil de nos reportages et de nos rencontres avec des destins d'exception, été si souvent frappés, bouleversés, que nous avons eu envie de les retranscrire dans ce livre documenté, fondé sur des faits et des personnages réels, des documents judiciaires, et assumant parfois une part de fiction. À travers ces histoires conçues comme des nouvelles, ce livre vise aussi à dessiner, en creux, l'esprit des organisations mafieuses et leur extraordinaire ascension, de la mère et mythique Cosa Nostra à la 'Ndrangheta calabraise, encore très méconnue et devenue pourtant, aujourd'hui, la mafia la plus puissante d'Europe. » Henri Haget et Delphine Saubaber -
Esclavage et réparations ; comment faire face aux crimes de l'histoire...
Louis-georges Tin
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- Parti Pris
- 24 Avril 2013
- 9782234074880
Qu' est-ce que la réparation ? C' est le fondement de toute justice. Quand un tort est commis, il doit être réparé. Si l' on reconnaît que la traite négrière fut un crime, alors il faut qu' il y ait réparation. Si l' on refuse la réparation, c' est qu' on remet en cause le caractère criminel du fait.
Les esclaves et leurs descendants n' ont cessé de plaider en ce sens : ils se sont battus pour obtenir, selon les cas, des dommages et intérêts, des aides au retour en Afrique, des lopins de terre, des retraites, des bourses d' études, des actions mémorielles, culturelles ou symboliques.
De Condorcet à Desmond Tutu, en passant par Lincoln, Martin Luther King, Malcolm X, Frantz Fanon ou Aimé Césaire, tous ont plaidé en faveur des réparations. La loi Taubira elle-même prévoyait des réparations, mais l' article fut écarté en commission des lois. En 2012, le gouvernement français s' est engagé à mettre en place une politique de réparation. Va-t-il tenir parole, ou va-t-il plutôt chercher à protéger les intérêts des négriers et de leurs héritiers ?
À la lumière de cet ouvrage fort et dérangeant, la question des réparations apparaît pour ce qu' elle est : un enjeu grave, qui nous oblige à repenser à nouveaux frais l'histoire de France en particulier et les rapports Nord-Sud en général... -
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Le cargo de la honte ; l'effroyable odyssée du Probo Koala
Charlotte Nithart, Bernard Dussol
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- 19 Mai 2010
- 9782234063518
« À 19h06, le premier camion citerne arrive sur la décharge d'Akouédo, à douze kilomètres du port d'Abidjan, et déverse plus de trente-six tonnes de déchets. Les émanations exhalent l'oeuf pourri, le cadavre très gâté, le concentré d'ail et le mercaptan, la molécule pétrochimique qui odorise le gaz du commerce. L'odeur est puissante, épaisse. La nappe s'étale et atteint très vite le village d'Akouédo. À deux heures du matin, les femmes sortent dans la rue, mains et pagnes protégeant le nez et la bouche. Qu'est-ce qui peut autant empuantir, mettre ainsi le feu aux bronches et donner le mal de tête ? Les toux se répondent en écho dans le village, les interrogations se transforment en sentiments de peur et de colère. Certains saignent déjà du nez, tous ont la sensation d'étouffer, d'être pris dans une tenaille invisible. » En août 2006, le Probo Koala, navire vraquier affrété par la société Trafigura, troisième négociant de pétrole sur la planète, fut à l'origine de la catastrophe écologique survenue en Côte d'Ivoire en déchargeant, au port d'Abidjan, 500 tonnes de déchets toxiques. Ces derniers, répandus à terre en zone de décharge, entraînèrent la mort de 10 personnes et l'intoxication de 6 000 autres.
Cet ouvrage, qui mérite amplement l'appellation de « thriller », raconte comment le Probo Koala, à la fois tanker et usine flottante, en vient un jour à déposer sa mystérieuse cargaison sur le port d'Abidjan. Mystérieuse et assassine : les émanations sèment la mort dans la capitale ivoirienne, obligeant les dirigeants politiques du pays à faire croire qu'ils séviront - mais seuls les troisièmes couteaux seront finalement sanctionnés.
Cette affaire révèle comment certaines compagnies transforment le monde, et surtout le tiers-monde, en poubelle, tirant de cette poubelle d'incroyables profits. C'est tout un système que les auteurs de ce livre mettent à nu : comment on mélange les carburants au mépris des normes pour en tirer un profit immédiat ; comment les circuits sont mondiaux et les navires, des paramètres sur ces circuits ; comment on étouffe les affaires pour continuer de faire des affaires. L'enquête est serrée, minutieuse, extrêmement informée. Elle se lit comme un roman. À terme, on regrette que ce ne soit pas un roman. -
Dans Un nouveau modèle de l'Univers, écrit en 1914 et aujourd'hui édité pour la première fois en langue française, P.D. Ouspensky décrit sa propre quête d'une forme de vérité concernant des questions aussi fondamentales que la place de l'homme dans l'univers, l'Inconnu, le monde invisible, en partant de l'idée, toujours, que la véritable civilisation n'existe que dans l'ésotérisme, et que la civilisation occidentale moderne souffre d'une barbarle profonde due à l'absence de pensée ésotérique.
Faisant appel aussi bien au christianisme, au judaïsme, aux philosophies orientales, au symbolisme du Tarot, au mysticisme expérimental, à l'étude des rêves, à l'hypnotisme, au yoga, mais également aux sciences et en particulier à la physique ancienne et moderne, l'auteur tente de répondre aux questions suivantes : quelle forme le monde a-t-il ? Le monde est-il un chaos ou un système ? L'univers existe-t-il accidentellement ou a-t-il été créé conformément à un plan oe Un nouveau modèle de l'Univers répond à un besoin croissant chez l'homme de la fin du xxe siècle de s'interroger sur ses origines et sur le sens de son existence en ayant recours à des croyances et traditions anciennes.
Né en 1878 à Moscou, P.D. Ouspensky est l'auteur d'un certain nombre d'ouvrages d'ésotérisme, dont le célèbre Fragments d'un enseignement inconnu (Éditions Stock). Il est mort à Londres en 1947.
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Le 11 juin 1981, issei sagawa, un étudiant japonais de 32 ans tue d'une balle dans la tête une jeune hollandaise de 25 ans, renée hartevelt. après avoir "fait l'amour" avec son cadavre, il le découpe en morceaux et réalise un fantasme qui le poursuit depuis l'enfance: goûter les fesses d'une femme occidentale.
Le japon est une société codifiée où les rapports humains sont régis par des règles contraignantes. pour certains individus qui n'ont pas voulu ou pas pu se fondre dans le moule, elle n'est qu'une machine à broyer la vie et les désirs. frustrés de sensations vraies, ils sont prêts à tout pour éprouver, ne fut-ce qu'un instant, "la vérité des choses". c'est le cas de sagawa qui, pour connaître "le goût de l'amour", a été jusqu'à dévorer celle qu'il aimait.
Cinq ans à peine après son crime, celui qu'on a surnommé le "japonais cannibale" a été remis en liberté au japon où il est devenu, au fil des ans, un véritable docteur es-cannibalisme intervenant dans la presse et la télévision. c'est là que patrick duval l'a longuement rencontré et qu'il lui a raconté dans les moindres détails, son incroyable affaire.
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Qui est Christian Didier, ce "justicier" qui assassina René Bousquet le 8 juillet 1993 ?
Il n'avait aucune raison personnelle de tuer Bousquet. Sa famille n'avait pas eu à souffrir particulièrement ni de Bousquet ni de Barbie. Au cours de son procès en 1995, ses avocats plaideront la thèse du crime civique. Mais cette version, visiblement, ne tenait pas la route. Il y avait autre chose, qu'il fallait chercher dans la personnalité trouble - et troublée- de l'assassin.
Henri Raczymow a mené l'enquête.
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