Climats
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Vivre avec les hommes : Réflexions sur le procès Pelicot
Manon Garcia
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- 5 Mars 2025
- 9782080478160
«Je suis philosophe, je m'intéresse aux rapports entre les femmes et les hommes : après un premier livre sur la soumission des femmes aux hommes, j'ai écrit un ouvrage sur le consentement et les injustices de genre dans la sexualité hétérosexuelle. Je suis aussi une femme de bientôt quarante ans, qui voudrait pouvoir exister dans le monde sans s'inquiéter sans cesse des violences sexistes et sexuelles dont mes amies, mes filles ou moi pourrions être victimes. J'ai vu les changements apportés par le mouvement #MeToo, je vois le backlash masculiniste qui s'efforce de renvoyer les femmes à leur position de deuxième sexe. Lorsque je découvre les crimes commis sur Gisèle Pelicot, je sais que se condensent dans cette histoire toutes les questions philosophiques qui sont les miennes. J'hésite à aller au procès de Mazan. Puis je me rends à l'évidence : il me faut écrire ce procès et l'expérience que j'en fais, comme philosophe et comme femme. Et tenter de répondre à cette question qui me hante : peut-on vivre avec les hommes ?»
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Un pamphlet écrit par le gendre de Karl Marx et paru pour la première fois en 1880 dans l'hebdomadaire L'Egalité. La présente édition comporte en appendice une présentation de Paul Lafargue par Amédée Dunois et le discours de Lénine aux funérailles de l'auteur.
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Note sur la suppression generale des partis politiques
Simone Weil
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- 1 Mars 2017
- 9782081408746
Simone Weil (1909-1943) est engagée dès 1927 dans le syndicalisme révolutionnaire. Elle rejoint le monde ouvrier en 1934-1935 pour vivre sa condition, soutient le Front populaire, participe à la guerre d'Espagne, rallie enfin la Résistance et meurt en Grande-Bretagne en laissant une masse d'écrits inédits dont sa Note sur la suppression générale des partis politiques. Pour que le peuple vive dans la justice et la vérité qui ne peuvent être qu'une, deux grandes conditions sont requises selon elle : l'absence de passion collective et la possibilité d'exprimer une pensée sur les problèmes fondamentaux de la vie publique.
Or, les partis politiques comme les Églises s'opposent systématiquement à cette double exigence. Ayant un dogme, ils fonctionnent sur la base de la discipline et leur seul mobile réside dans leur propre développement. Autrement dit, ils sont « décerveleurs », d'où l'urgence de supprimer les partis qui enferment le peuple dans le danger manichéen du pour et du contre et qui l'empêchent de penser par lui-même.
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Vivre sans : une philosophie du manque
Mazarine Pingeot
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- 24 Janvier 2024
- 9782080427915
Le manque est au coeur des relations humaines et de la pensée, de l'économie et de la recherche, du désir et de la quête, de l'attente et de l'espoir. Peut-on réellement s'en passer ? Qu'appelons-nous au juste «manque» ? Nous pouvons manquer d'une chose, nous pouvons manquer de sens, nous pouvons manquer à quelqu'un ou quelqu'un peut nous manquer. Ce manque a trouvé son expression dans un terme devenu incontournable en marketing : le «sans». Sans sucre, sans gluten, sans lactose, sans calorie, sans nicotine, sans adjuvant, sans huile de palme, sans colorant, sans contact : par un tour de passe-passe extraordinaire, nous avons su transformer l'absence en valeur, le manque en objet de convoitise. Et si, sous cet angle, nous pouvions relire l'histoire de la pensée, entre plein et manque, désir et néant ? Et si l'histoire de nos sociétés de consommation révélait en creux une autre histoire, celle de la métaphysique de nos temps troublés ?
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Ce livre n'est pas un réquisitoire contre la cancel culture. C'est un livre-manifeste qui appelle au sursaut d'une gauche universaliste, éprise de justice et de progrès. Qui appelle aussi à la création d'un front populaire, seul capable de lutter contre les nouveaux fascismes qui gagnent le monde. Susan Neiman combat, argument contre argument, l'autocritique accusatoire qui rend la pensée des Lumières coupable des maux que sont le colonialisme et l'esclavage, coupable aussi d'aveuglement et d'eurocentrisme. Elle montre combien les revendications identitaires se révèlent réductrices et essentialistes, en un mot dangereuses. Elle critique le renoncement à l'idée de progrès qui encourage les politiques d'intérêt personnel et condamne toute action d'intérêt général. En quatre brefs chapitres, Susan Neiman redistribue les cartes d'une conversation intellectuelle nécessaire à nos démocraties.
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Manifeste des espèces compagnes : plaidoyer pour le partenariat chiens-humains
Donna Haraway
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- 30 Janvier 2019
- 9782081451483
Ce livre propose un pari audacieux : prendre notre relation avec les chiens au sérieux et apprendre «une éthique et une politique dévolues à la prolifération de relations avec des êtres autres qui comptent». Car la catégorie des espèces compagnes est bien plus vaste que celle des animaux de compagnie, elle inclut en effet le riz, les abeilles, la flore intestinale, les tulipes... «Vivre avec les animaux, investir leurs histoires et les nôtres, essayer de dire la vérité au sujet de ces relations, cohabiter au sein d'une histoire active : voilà la tâche des espèces compagnes.» Pas de grands récits, donc, mais des histoires, dont le but est avant tout, dit Donna Haraway, de mettre des bâtons dans les roues au projet humain d'écrire seuls cette histoire. Des histoires d'amour, mais également de pouvoir, de conflits raciaux et d'idéologies coloniales, des histoires qui aident à élaborer des manières positives de vivre avec toutes les espèces qui sont apparues comme nous sur cette planète.Quelle est notre capacité humaine à construire des relations d'altérité qui ne soient pas marquées par des rapports de domination, mais par des relations de respect, d'affection, d'amour - sans qu'il s'agisse d'anthropocentrisme ou d'anthropomorphisme ? Voilà l'une des questions centrales que soulève ce livre devenu incontournable.
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L'empire du moindre mal ; essai sur la civilisation libérale
Jean-claude Michéa
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- 7 Septembre 2007
- 9782081207059
L'auteur se livre ici à une analyse du pessimisme fondateur du libéralisme, de sa critique de la "tyrannie du bien" qui oblige à considérer la politique idéale comme un art purement négatif, celui de définir la moins mauvaise société possible. Il offre ainsi un portrait de l'empire du moindre mal qui régit les sociétés pour le meilleur et pour le pire.
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« Nous sommes devenus superforts. Rien ne peut nous résister : la plus grande oeuvre d'art, l'action la plus héroïque, l'entreprise la plus noble, la figure la plus impeccable - elles ne le sont que pour autant que nous le voulions bien. Chacun d'entre nous, partout dans le monde, et quoi qu'il en soit de sa richesse ou de sa pauvreté, de sa culture ou de son ignorance, nous sommes plus forts que tout. La superforce est la condition contemporaine de l'être humain. Pour nous, humains du XXIe siècle, plus de réalité qui ne soit bornée par un Oui, mais. Qui, aujourd'hui, sauf un abruti ou un niais, oserait dire qu'il n'est pas critique ? Qu'il ou elle n'a pas d'esprit critique ? La raison moderne, la raison critique, parce qu'elle est d'abord une interrogation sur elle-même, comme l'avait dit Emmanuel Kant, ne peut connaître d'autre limite ni d'autre alternative qu'elle-même. De sorte qu'elle a fini par dévorer la totalité du champ du pensable. Il est temps de faire le point sur le programme critique et de se poser la question de ce qu'il a laissé de côté. Et la réponse que je propose est : il a laissé de côté le futur. Il n'y a pas d'après de la critique, parce que l'idéal de la critique est le champ de ruine où survivrait une luciole, où pousserait une pâquerette ».
Dans ce livre-étendard d'une génération nouvelle, scintillant d'idées, d'arguments et d'exemples, Laurent de Sutter appelle à renouer avec le sens du futur, à quitter le mode du « oui, mais » pour épouser celui du « et si », à redevenir superfaibles et... libres à nouveau. -
La rationalisation de la vie quotidienne en Occident a profondément
bouleversé nos conceptions de l'amour, du mariage et du
féminisme. L'intrusion des professionnels de l'assistanat dans la
sphère intime a précipité la famille dans une situation de dépendance,
où son horizon imaginatif et affectif s'est considérablement
rétréci. Les techniques ésotériques en sont venues à
remplacer les habitudes et les coutumes. La mentalité thérapeutique
a ainsi ouvert la voie à un paternalisme d'un type
nouveau, celui de l'État libéral, qui n'est pas plus désirable que
l'ancienne tradition du patriarcat.
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Le complexe d'Orphée ; la gauche, les gens ordinaires et la religion du progrès
Jean-claude Michéa
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- 23 Août 2013
- 9782081260474
Semblable au pauvre Orphée, le nouvel Adam libéral est condamné à gravir le sentier escarpé du "Progrès" sans jamais pouvoir s'autoriser le moindre regard en arrière.
Voudrait-il enfreindre ce tabou - "c'était mieux avant" - qu'il se verrait automatiquement relégué au rang de Beauf, d'extrémiste, de réactionnaire, tant les valeurs des gens ordinaires sont condamnées à n'être plus que l'expression d'un impardonnable "populisme".
C'est que Gauche et Droite ont rallié le mythe originel de la pensée capitaliste : cette anthropologie noire qui fait de l'homme un égoïste par nature.
La première tient tout jugement moral pour une discrimination potentielle, la seconde pour l'expression d'une préférence strictement privée.
Fort de cette impossible limite, le capitalisme prospère, faisant spectacle des critiques censées le remettre en cause.
Comment s'est opérée cette, double césure morale et politique ? Comment la gauche a-t-elle abandonné l'ambition d'une société décente qui était celle des premiers socialistes ? En un mot, comment le loup libéral est-il entré dans la bergerie socialiste ? Voici quelques-unes des questions qu'explore Jean-Claude Michéa dans cet essai scintillant, nourri d'histoire, d'anthropologie et de philosophie.
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La culture de l'égoïsme
Christopher Lasch, Cornelius Castoriadis
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- 6 Octobre 2012
- 9782081284630
En 1986, la chaîne de télévision britannique Channel 4 organisait une rencontre entre Cornelius Castoriadis et Christopher Lasch. Jamais rediffusé ni transcrit, cet entretien analyse les effets moraux, psychologiques et anthropologiques induits par le développement du capitalisme moderne. Les débuts de la société de consommation s'accompagnent de la naissance d'un nouvel égoïsme, qui voit les individus se retrancher de la sphère publique et se réfugier dans un monde exclusivement privé. Sans projet, otages d'un monde hallucinatoire dopé par le marketing et la publicité, les individus n'ont désormais plus de modèles auxquels s'identifier.
Une brillante analyse de la crise du capitalisme par deux de ses plus profonds critiques. Cet entretien est suivi de « L'âme de l'homme sous le capitalisme », une postface de Jean-Claude Michéa.
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Lorsque Henry David Thoreau écrit ses premiers essais, jamais traduits en français jusqu'à ce jour, il a dix-sept ans. Le premier d'entre eux, « Suivre la mode », date de 1834 : Thoreau vient d'entrer à l'université de Harvard pour y étudier la rhétorique, le Nouveau Testament, la philosophie et les sciences grâce à une bourse. Il y rencontrera plus tard Ralph Waldo Emerson, qui deviendra son ami, puis son mentor. En 1837, l'année de l'essai « Barbarie et civilisation » qui clôt ce volume, Thoreau est encore seul mais déjà déterminé, selon les mots de Michel Onfray, à « refuser les fausses valeurs de la civilisation : la mode, l'argent, les honneurs, les richesses, le pouvoir, la réputation, les villes, l'art, l'intellectualisme, le succès, les mondanités ; et à vouloir les vraies valeurs de la nature : la simplicité, la vérité, la justice, la sobriété, le génie, le sublime, la volonté, l'imagination, la vie ».
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L'un des fondateurs du pragmatisme, John Dewey, souhaitait voir la philosophie, discipline à ses yeux essentiellement «critique» et expérimentale, se prolonger en une «éthique sociale» incluant toutes les sciences sociales concrètes concernées par les problèmes de la conduite humaine. Ce cycle de conférences, prononcées en 1935, dans l'Amérique du New Deal, illustre son programme:elles veulent faire comprendre au plus grand nombre les dangers, les contradictions et les limites du libéralisme contemporain, ainsi que les moyens de les surmonter. Retraçant la généalogie intellectuelle du libéralisme américain, puis ses crises, ce livre s'achève sur un plaidoyer en faveur d'une démocratie libérale et progressiste, qui défend le droit à l'expérimentation de méthodes nouvelles et à l'intelligence collective, à travers de grandes missions d'éducation. Dewey se prononce avec une clairvoyance inégalée en faveur d'une inversion des priorités:remettre les hommes au coeur de la politique et de l'économie, pour préserver et renouveler la démocratie.
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"En proposant cette notion de société décente, qui conjugue le respect de chacun vis-à-vis de lui-même et des autres à la non-humiliation des institutions envers les citoyens, tous les citoyens, l'auteur renouvelle notre perception et notre appréciation des évolutions qui "travaillent" les sociétés présentes. (...) Cet essai, à la lecture aisée, est modeste dans ses propositions. L'auteur ne tire aucun plan sur la comète, il s'efforce d'être toujours très pratique dans ses constats et dans ses propositions." Thierry Paquot, Croissance.
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Verbicide ; du bon usage des cerveaux humains disponibles
Christian Salmon
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- 1 Janvier 2005
- 9782841582693
Ce livre traite du 11 septembre, du triomphe de la télé réalité, des formes nouvelles de domination symbolique, du capitalisme culturel, mais il gravite autour d'un seul et même foyer : la destruction du récit. Il s'agit des minutes d'un procès ouvert depuis le 11 septembre 2001, que l'auteur qualifie de crise mondiale de narration, et dont le symptôme le plus visible serait une inflation narrative, la substitution de l'anecdote (story) au récit (narrative). Qu'il
emprunte la forme de l'essai ou du récit, ce livre décrit la situation d'un homme sans recours narratif face à l'expérience. Un homme pour qui la distinction entre fait et fiction (c'est-à-dire la réalité de l'expérience), et entre vrai et faux (c'est-à-dire les normes de la pensée), n'existe plus. Un homme qui caractérisait pour Hanna Arendt, "le sujet idéal du règne totalitaire ". Un homme, en somme, sans récit. Aux pieds des tours en ruines, c'est le récit américain qui gît en pièces. C'est, face à l'empire, le manque et l'impossibilité d'une contre-narration que Christian Salmon explore et déplore ici.
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Surveillance globale ; enquête sur les nouvelles formes de contrôle
Eric Sadin
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- 3 Février 2009
- 9782081222977
Nous vivons dans un monde sous surveillance : plus personne n'oserait en douter.
Mais quelle forme prennent aujourd'hui les nouveaux dispositifs de contrôle et en quoi sont-ils différents des pratiques du siècle dernier ? comment modifient-ils notre rapport au monde et aux autres ? vont-ils jusqu'à menacer le droit à la vie privée ? telles sont les questions abordées dans ce livre, qui reprend ainsi un débat ancien sous un jour totalement nouveau. car il ne s'agit plus seulement d'assurer une surveillance ciblée pour déceler les comportements déviants et les punir, mais de prévenir toute dérive en instaurant un traçage permanent et généralisé.
Il ne s'agit plus d'observer l'espace public, mais de pénétrer les espaces privés pour accumuler des données sur chaque individu, considéré sinon comme un terroriste en puissance, du moins comme une cible marketing, ou un voisin à espionner. s'organise ainsi un scannage ininterrompu des actes et des désirs, abolissant la frontière entre surveillant et surveillé, entre monde physique et monde virtuel.
Au moyen de procédés que nous relayons ou alimentons à notre insu - vidéosurveillance, géolocalisation, bases de données, biométrie, puces rfid, logiciels d'analyse comportementale un big brother désincarné, dont nous sommes à la fois victimes et complices, opère désormais en chacun de nous. mêlant l'enquête à la réflexion, cet essai explore avec une acuité remarquable les multiples enjeux de la surveillance contemporaine, et incite chacun à réagir face au danger d'une nouvelle servitude volontaire.
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Il est inévitable de réfléchir au nouveau type d'homme que présuppose et produit le fonctionnement du système économique dominant. Le problème que pose l'économie contemporaine n'est pas exclusivement technico-économique, ni purement politique, mais bien de nature anthropologique.
L'économie de marché occupe dans les sociétés occidentales le rôle de fonction fondamentale, si bien que l'humanité se retrouve désormais dans l'obligation de se reposer exclusivement sur elle. Il s'agit donc, en priorité, de délégitimer le mythe sur lequel s'appuie l'actuel système par un travail culturel que chacun a la possibilité de pratiquer par soi-même. Le désir humain doit être libéré de ce qui le réduit à la simple envie compulsive. C'est à une véritable révolution culturelle de notre quotidien, à un combat spirituel, qu'en appelle l'auteur.
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Recueil d'articles parus en 1929 dans lesquels l'écrivain, converti au catholicisme en 1922, dépeint la singularité de l'Eglise catholique en étudiant ce que lui ont reproché ses détracteurs au cours de son histoire
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L'éthique a-t-elle une chance dans un monde de consommateurs ?
Zygmunt Bauman
- Climats
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- 31 Août 2009
- 9782081223134
"La vie de consommation ne consiste pas à acquérir et à posséder.
Ni même à se débarrasser de ce qu'on a acquis avant-hier et dont on se vantait hier. Non, elle consiste avant tout à être en mouvement. La plus grande menace qui pèse sur une société qui fait de "la satisfaction du consommateur" sa motivation et son but, est précisément le consommateur satisfait. A n'en pas douter, le "consommateur satisfait" serait une catastrophe aussi grave pour lui-même que pour l'économie consumériste.
Plus rien à désirer? Plus rien à rechercher? Relégué à ce que l'on possède (et donc à ce que l'on est)? Une telle situation - brève, si tout se passe bien - ne pourrait être baptisée que d'un seul nom: ennui." Disséquant les espoirs et les cauchemars qui hantent la vie pressée de l'homo consumens, Zygmunt Bauman redessine la place de l'éthique dans notre monde "liquide".
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Un officier se fait lyncher par la presse de son pays après avoir, lors
d'une cérémonie, oublié le nom d'un de ses jeunes soldats mort
peu de temps avant lors d'une opération. A-t-il commis une faute ?
Quel est le rôle du souvenir dans notre vie intime, et dans la vie
collective d'une nation ? Sommes-nous dans l'obligation de nous
souvenir des gens et des événements passés ? Si oui, de quelle
nature est cette obligation ? Le fait de se souvenir ou d'oublier
est-il un motif valable de louange ou de condamnation morales ?
S'il n'existe pas de morale du souvenir, il existe bien une éthique du
souvenir. Elle doit s'efforcer de comprendre en quoi consiste la
fidélité au passé. Revivre le passé, ce n'est pas seulement en
retrouver le sens, mais toute sa sensibilité.
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Philosopher a vingt ans avec 8 étudiants du master de philosophie de Paris 1
Ronan de Calan
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- 14 Octobre 2020
- 9782081512573
Ce livre donne la parole à des philosophes de vingt ans. Huit étudiants de master réunis autour de leur professeur. Pour faire entendre la voix de cette jeunesse philosophe, on a choisi une méthode éprouvée depuis les Grecs : la question. Dans le choix de leurs questions, les auteurs nous parlent essentiellement de ce qui constitue la toile de fond de leur existence : la crise. En traitant de sujets aussi divers, brûlants et actuels que le racisme, la décolonisation, les tests ADN, le tirage au sort en démocratie, la perte de la souveraineté, la fin des partis politiques, ou tout simplement la fin du monde, ils nous invitent à repenser la crise, à la raconter autrement. Témoignage d'une génération philosophique, ce livre est aussi le laboratoire de la pensée de demain.
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La plaine des asphodèles, ou le monde à refaire
Cédric Lagandré
- Climats
- 28 Septembre 2012
- 9782081248762
Comment les Inuits, sur leur banquise inhospitalière, faisaient-ils monde sans télévision, quand nous autres modernes, qui avons ajusté l'environnement à nos besoins et habitons un monde entièrement fait pour nous, vivons si péniblement la banalité de notre existence et le vertige de notre êtrequelconque ?
Qu'avons-nous perdu en rompant avec les cultures anciennes, faites de mythes, de rites, de légendes assez puissantes pour pousser les hommes vers l'avenir ? Qu'y avait-il dans ces cultures que nous ne comprenons plus, nous qui, au contraire, nous sentons privés d'avenir, sans foi dans le futur ?
Nous est-il encore possible d'être les sujets d'une vie, nous dont les conduites sont désormais gouvernées par la science, par « l'objectivité » des lois statistiques, biologiques et économiques ? Dans la mythologie grecque, un lieu des Enfers décrit par anticipation le monde sans avenir et sans sujet que nous avons bâti : la plaine des asphodèles, banlieue lugubre où les âmes insignifiantes, c'est-à-dire celles de l'immense majorité des hommes, errent après leur mort.
Appelant à renouer avec les puissances du symbole à travers la littérature et la philosophie, cet essai mêle avec grand talent critique sociale et métaphysique.
Adaptation Studio Flammarion Odile Chambaut / Atelier Michel Bouvet.