Editions Materiologiques
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Entre deux mondes
Mario Bunge
- Editions Materiologiques
- Sciences & Philosophie
- 15 Septembre 2016
- 9782373610734
Le physicien et philosophe Mario Bunge a attendu 2015 et sa 96e année pour rédiger ses mémoires. C'est dire si la fresque qu'il nous propose ici est riche en idées, en événements (emprisonnement, exil, échecs et succès, honneurs et adversité), en prises de position, en troubles de l'Histoire, en jaillissements de savoirs, en ferments pour un matérialisme du XXIe?siècle. L'" entre deux mondes " que le titre évoque se comprend de multiples façons.
Bien sûr, d'abord par la position singulière de Mario Bunge, aussi scientifique que philosophe, véritablement à l'interface de ces deux mondes savants. Savoirs scientifiques et culture humaniste sont liés et Bunge voyage d'un monde à l'autre, sans se soucier d'une dichotomie courante qui contribue à un inutile conflit des savoirs. C'est aussi un entre-deux-mondes géographique et social : une première vie en Amérique du Sud, puis le départ définitif pour l'Amérique du Nord.
Une telle autobiographie se doit de revenir sur les aspérités de la vie comme sur ses bonheurs, tout comme elle doit tracer les trajectoires des rencontres avec des centaines d'éminents savants, amis ou adversaires. Avec une franchise inhabituelle dans ces milieux feutrés, au détour des pages fusent les concepts, les théories, les leçons pour les temps présents, les appels à la raison, les mises en garde contre les obscurantismes et les vaines promesses.
Encore des entre-deux-mondes... L'auteur nous convie à l'exposé d'une vie de travaux incessants dans presque tous les grands domaines savants, permettant ainsi aux lecteurs francophones d'aborder les rives d'un vaste continent de connaissances, alors qu'il existe très peu de livres de Bunge en français, moins encore de biographie... Et si l'on adhère à ses idées, à sa démarche, à sa méthode, à son humour parfois cinglant, c'est avec un plaisir rare que l'on peut se sentir appartenir à une sorte de confrérie, celle des amoureux de la pensée rationaliste et humaniste, et de son partage.
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Théorie, réalité, modèle ; épistémologie des théories et des modèles face au réalisme dans les sciences
Franck Varenne
- Editions Materiologiques
- Sciences & Philosophie
- 16 Août 2012
- 9782919694297
Dans cet ouvrage, Franck Varenne pose la question du réalisme scientifique, essentiellement dans sa forme contemporaine, et ce jusqu'aux années 1980. Il s'est donné pour cela la contrainte de focaliser l'attention sur ce que devenaient sa formulation et les réponses diverses qu'on a pu lui apporter en réaction spécifique à l'évolution parallèle qu'ont subie les notions de théories et surtout de modèles dans les sciences, à la même époque. Même si, bien sûr, on ne peut pas attribuer le considérable essor des modèles au XXe ?siècle au projet qu'auraient eu les scientifiques de régler cette question, en grande partie philosophique, du réalisme - car les modèles scientifiques ont bien d'autres fonctions et ils proviennent de bien d'autres demandes techniques, cognitives et sociales -, son choix épistémologique a consisté à suivre la littérature contemporaine désormais classique, tant scientifique que philosophique, sur les théories puis sur les modèles afin d'une part, d'en rapporter l'évolution générale, mais, d'autre part aussi, afin de l'interroger de proche en proche, et systématiquement, sur ce qu'elle entend à chaque fois réévaluer ou remettre en débat au moyen de cette question persistante du réalisme et de la réalité en science. Au-delà de l'enquête historique, cette étude se révèle donc également comparative. Elle présente l'intérêt de mettre en évidence des similitudes de forme remarquables (identités, symétries, inversions, déplacements) entre des séquences argumentatives produites par des auteurs différents, dans des contextes distincts, au sujet de cette capacité qu'aurait - ou non - la science à rendre véritablement compte de la réalité.
Ainsi, via l'analyse épistémologique historique et comparative qu'en propose Franck Varenne, la question cruciale de la médiation du réel par nos outils conceptuels ou expérientiels reçoit dans ce livre l'éclairage d'auteurs dont les conceptions sont, pour certaines encore, méconnues du lecteur non anglophone : Peter Achinstein, Max Black, Ludwig Boltzmann, Nancy Cartwright, Pierre Duhem, Ian Hacking, Mary Hesse, Evelyn Fox Keller, Imre Lakatos, Ernst Mach, Ernest Nagel, Henri Poincaré, Willard V.O. Quine, Bas van Fraassen, etc.
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Matière première n.2 : le déterminisme entre sciences et philosophie
Pascal Charbonnat, François Pépin, Collectif
- Editions Materiologiques
- Matiere Premiere
- 14 Mars 2012
- 9782919694273
Depuis la célèbre fiction forgée par Laplace en 1814 dans ses Essai philosophique sur les probabilités - dite du démon de Laplace, abondamment commentée dans ce Matière première -, qui voit une intelligence infinie calculer selon certaines lois tous les états du monde, le déterminisme est un cadre central de la connaissance scientifique. Pourtant, de nombreux débats parcourent cette idée. Existe-t-il un seul paradigme déterministe, dont les modifications seraient en fait des variantes, ou faut-il pluraliser les déterminismes selon les sciences (biologiques, historiques et sociales, etc.) et les positionnements philosophiques ? Face aux limites des modèles déterministes et du cadre laplacien, qu'il s'agisse de mécanique classique, de mécanique quantique, de biologie, des sciences humaines ou de philosophie, doit-on accepter l'écart entre l'horizon de notre connaissance et sa mise en pratique, éventuellement en nuançant l'idéal laplacien, ou faut-il au contraire tenter de dépasser tout paradigme déterministe ? Tombe-t-on alors nécessairement dans l'indéterminisme ontologique, comme on l'a souvent affirmé précipitamment ? Enfin, philosophiquement, quelles sont les implications d'un déterminisme conséquent, en particulier sur le plan moral ?
Ce numéro de Matière première aborde d'une manière multiple et interdisciplinaire ces questions. Il articule des enjeux scientifiques, épistémologiques et philosophiques autour de la tension entre le déterminisme, ses critiques et l'indéterminisme. Epistémologues, historiens des sciences (naturelles et humaines), scientifiques et philosophes font le point sur les approches classiques et proposent de nouvelles perspectives.
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Hobbes et le matérialisme
Jauffrey Berthier, Arnaud Milanese
- Editions Materiologiques
- Histoire Du Materialisme
- 1 Mars 2016
- 9782373610420
Depuis la lecture que Leo Strauss a proposée en 1953 (Droit naturel et histoire), nombre d'études consacrées à Hobbes ont mis entre parenthèses l'idée qu'il serait matérialiste d'un point de vue ontologique : tout ce qu'on peut dire, selon cette lecture, c'est que chaque objet se représente, pour Hobbes, sous la forme d'un corps, et la pensée hobbesienne de la nature, de l'homme, de la politique, de la religion et de l'histoire ne requerrait aucune présupposition ontologique.
En dépit des inconvénients d'une telle lecture, elle semble avoir résisté aux diverses corrections et critiques dont elle a depuis fait l'objet. Pourquoi éprouve-t-on le besoin de lire Hobbes sans le matérialisme ? Ou, inversement pourquoi persiste-t-on aussi à vouloir parler de matérialisme de Hobbes alors que le concept est absent de l'oeuvre ? Il fallait donc revenir sur cette question et ce qu'elle engage dans la compréhension de Hobbes (les diverses parties de sa pensée et son unité).
Plus largement, interroger le matérialisme de Hobbes implique d'interroger le sens du matérialisme lui-même. Il ne s'agit donc pas seulement de demander si Hobbes recèle ce que nous attendons d'un matérialisme, mais aussi de voir en quoi la lecture de Hobbes conduit à problématiser ce concept. Pour toutes ces raisons, il valait la peine de revenir sur les rapports entre Hobbes et le matérialisme.
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Le coeur & la machine ; théorie des super-héros
Emmanuel Pasquier
- Editions Materiologiques
- 25 Avril 2017
- 9782373610864
Voulez-vous savoir la vraie signification du «?S?» sur le torse de Superman?? Comprendre la véritable origine de Spiderman?? Avoir une idée plus précise de la différence entre les X-Men et les Avengers?? De la psychanalyse de Hulk à la recherche de la super-héroïne au féminin, en passant par la comparaison des mouvements de Spiderman et Daredevil au sommet des buildings de Manhattan, ce livre aborde de manière à la fois ludique et sérieuse la mythologie contemporaine des super-héros. Parce qu'ils sont désormais devenus d'incontournables icônes culturelles, autant au cinéma que dans les comic books et nos objets quotidiens, Superman, Batman, Spiderman, Wolverine et tant d'autres suscitent des questionnements inédits. Qui sont les super-héros?? Que nous dit l'imaginaire des super-héros sur nous-mêmes?? Comment fonctionne cet univers multiforme et coloré??
Dans Le Coeur et la Machine, Emmanuel Pasquier utilise les outils de la philosophie, de l'anthropologie et de la psychanalyse pour proposer une lecture originale de l'univers des super-héros, lesquels ne sont pas des personnages isolés, mais prennent sens dans un système de différenciation qui permet de comprendre la logique de leur production. Inscrits dans un univers sériel où, aventures après aventures, se joue la répétition compulsive de l'origine et de la mise à mort, ils ne cessent d'être mis en danger et de perdre leur identité. La «?machine?», c'est la machine de production en série de personnages et d'aventures. Mais c'est aussi la surpuissance qui habite le corps des super-héros et risque à chaque instant de s'emballer et de les déborder jusqu'à la destruction et au non-sens. Le «?coeur?», c'est ce qui ramène la machine à la mesure. C'est ce qui permet de redonner sens à la narration éclatée, pour que le «?super-?» du super-héros ne l'empêche pas de rester un héros.
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Le cabinet médical de Diderot ; la part de la médecine dans l'élaboration d'une philosophie matérialiste
Gilles Barroux
- Editions Materiologiques
- 2 Novembre 2018
- 9782373611489
Encyclopédiste, philosophe, romancier et auteur de théâtre, critique d'art, libertin ou encore révolutionnaire, Denis Diderot a été évoqué sous de multiples facettes. Mais existe-t-il un Diderot «médecin»??
Que Diderot ait écrit sur la médecine n'est un secret pour aucun lecteur attentif de son oeuvre. Depuis la traduction du Dictionnaire universel de médecine de Robert James, dans les années 1746 à 1748, jusqu'à la parution du Rêve de D'Alembert, en 1769, la pensée du philosophe s'enrichit au contact de l'univers scientifique et médical de son temps, sur lequel il porte une attention soutenue, éveillant en lui une curiosité toujours insatisfaite.
Si Diderot n'a jamais songé à devenir médecin, son oeuvre, à travers des figures imaginaires et réelles, à l'exemple du médecin Théophile de Bordeu, donne progressivement vie à un véritable «cabinet médical» au sein duquel Diderot confronte autant qu'il expérimente les effets des observations et des expériences médicales et physiologiques de son époque.
En empruntant à la médecine des concepts, en reprenant les conjectures issues des nombreuses observations et expériences rapportées dans les journaux de médecine, Diderot esquisse une anthropologie matérialiste?: les sources de la santé physique comme morale de l'Homme se logent au sein même de la matière, matière sensible, matière vivante. C'est ainsi que son «cabinet médical» participe à l'élaboration d'une philosophie matérialiste.
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Conscience et matière ; une solution matérialiste au problème de l'expérience consciente
François Kammerer
- Editions Materiologiques
- 12 Septembre 2019
- 9782373612141
Voir une tache rouge, éprouver une douleur soudaine à l'épaule, sentir l'odeur du café, entendre le son d'une trompette?: voilà des exemples typiques de ce qu'on appelle des «expériences conscientes». Ces expériences conscientes intéressent les philosophes de l'esprit depuis longtemps, notamment car elles semblent poser un problème fondamental à la conception matérialiste du monde. Il semble en effet extrêmement difficile de comprendre comment une expérience consciente - un vécu subjectif, qualitatif, éprouvé en première personne - peut provenir du fonctionnement du cerveau - un système certes complexe, mais purement matériel. Les expériences conscientes semblent tout simplement distinctes des processus purement matériels, et mettent donc en péril le matérialisme. Face à cette difficulté, de nombreux philosophes matérialistes optent pour une stratégie épistémique?: ils affirment qu'il n'existe rien d'autre que de la matière et que, si le matérialisme concernant l'esprit nous semble faux, nos intuitions antimatérialistes peuvent être elles-mêmes entièrement expliquées dans un cadre purement matérialiste.
Cet ouvrage poursuit un triple projet. Premièrement, il entreprend d'exposer le problème de l'expérience consciente pour le matérialisme, tel qu'il se pose dans la philosophie contemporaine depuis une quarantaine d'années. Deuxièmement, il présente et critique diverses tentatives philosophiques récentes pour défendre le matérialisme en poursuivant la stratégie épistémique. Troisièmement, il avance une théorie originale visant à l'explication de nos intuitions antimatérialistes dans un cadre matérialiste, poursuivant ainsi la stratégie épistémique de défense du matérialisme.
La conclusion de cet ouvrage est radicale?: la manière la plus satisfaisante de défendre le matérialisme, et d'expliquer nos intuitions antimatérialistes dans un cadre matérialiste, conduit à l'illusionnisme concernant la conscience. Dans cette conception, les expériences conscientes, en un certain sens, n'existent pas, mais semblent simplement exister. Nous n'avons jamais d'expériences visuelles de taches rouges, ou d'expériences de douleur soudaine à l'épaule, même s'il nous semble parfois les avoir. La conscience n'est qu'une illusion introspective. Cette illusion de conscience, ainsi que le fait crucial que cette dernière soit si difficile à nous représenter comme telle (de sorte qu'à proprement parler l'idée que la conscience soit illusoire nous frappe inévitablement comme incohérente et «absurde»), sont expliqués dans un cadre purement matérialiste.
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Mondes virtuels et jeux vidéo
Martin Buthaud, Franck Varenne
- Editions Materiologiques
- 15 Mai 2024
- 9782373614435
L'idée qu'en jouant à un jeu vidéo nous aurions affaire à un monde à explorer paraît souvent s'imposer. Il y aurait le monde réel d'un côté et, d'un autre, toute une panoplie de mondes auxquels nous pourrions accéder grâce au jeu, qu'ils soient couramment désignés comme virtuels, fictionnels, simulés ou vidéoludiques. Cette idée reste pourtant vague: avons-nous affaire à de véritables mondes? Après tout, pourquoi un jeu en ligne massivement multijoueur tel que World of Warcraft serait-il comparable à « notre monde »? Davantage: tout jeu vidéo propose-t-il un monde à parcourir? Enfin, ces mondes se distinguent-ils des autres mondes fictionnels dans lesquels nous avons l'habitude de nous « immerger »? En outre, il demeure difficile de tracer une frontière nette entre ces environnements et le prétendu « monde réel » comme de comprendre les relations et dynamiques qui les lient. Faut-il en effet distinguer le réel et ces mondes dits virtuels alors même que ces derniers semblent avoir sur nous des effets bel et bien réels?
Cet ouvrage, qui rassemble des contributions de spécialistes dans des disciplines variées, propose d'aborder ces difficultés en partant à la rencontre de ces mondes en deux temps. Une première partie enquête sur la nature même de ces mondes, en s'intéressant en particulier à ce qualificatif de virtuel si souvent employé. La seconde partie cherche à faire comprendre en quoi l'exploration de ces univers affecte en retour « notre monde », le réel lui-même. Destiné à un large public passionné par les mondes virtuels et les jeux vidéo comme par les sciences du jeu, ce livre intéressera quiconque voit dans le jeu une façon de plus en plus importante de « faire monde » dans nos sociétés contemporaines. -
Ego alter. dialogues pour l avenir de la terre
Barthelemy J-H.
- Editions Materiologiques
- 22 Mars 2021
- 9782373612806
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Canguilhem face à la biopolitique : Propositions d'épistémologie politique
Giulia Gandolfi
- Editions Materiologiques
- 11 Mars 2025
- 9782373614640
Canguilhem face à la biopolitique : la proposition des textes réunis ici, profondément ancrés dans la tradition historico-épistémologique, accorde une attention particulière au travail de Georges Canguilhem, en tant que ressource intellectuelle pour penser la dimension politique des sciences de la vie. L'importance d'une réflexion sur la biopolitique canguilhemienne, ou les possibles contributions canguilhemiennes aux débats biopolitiques, résulte du rapport particulier que nous retrouvons dans son oeuvre entre biologie, histoire et politique. À la fois vitaliste et rationaliste, Canguilhem nous livre une analyse des rapports vie-pouvoir qui situe les caractéristiques biologiques de la vie dans leur histoire, ce qui signifie considérer le biologique d'une part comme autonome, et de l'autre comme le résultat des événements historiques. Le programme épistémologique de Canguilhem est un outil d'investigation précieux pour mettre en évidence la vaste sphère d'hybridations et de chevauchements épistémiques entre les concepts sociaux et biologiques. On est là sur le terrain nommé depuis Foucault « biopolitique » mais ce volume (re)construit une réflexion proprement canguilhemienne, une « autre biopolitique » moins naïvement vitaliste que certaines doctrines actuelles, plus solidement enracinée au coeur du programme de recherches de l'épistémologie politique.
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Voici la seconde étape du périple entamé dans Ontologie I. L'agencement du monde. Au sortir du premier volume, nous savons ce qu'est une chose, sa substance et ses propriétés ; ce qui distingue la possibilité réelle de la possibilité conceptuelle ; comment l'actuel et le potentiel se définissent par la licéité, c'est-à-dire grâce aux lois, elles-mêmes des propriétés mutuelles particulières ; comment toutes les choses changent, de manière déterministe, stochastique ou hybride, selon ces lois ; comment décrire ce changement par l'approche de l'espace d'état ; et comment les choses et leurs relations spatiotemporelles constituent l'espace-temps. Ces concepts et bien d'autres ont été élucidés de manière exacte, c'est-à-dire formelle et conforme aux connaissances scientifiques contemporaines. Que le lecteur n'ayant pas lu Ontologie I se rassure : comme le précise Mario Bunge dans sa présentation, le présent volume peut « être lu séparément sous réserve d'accepter les notions fondamentales qui ont été analysées et systématisées dans le premier volume ». Le système ontologique bâti dans Ontologie I a une vocation générale et constitue le socle sur lequel s'appuient les étages supérieurs (ou, dans le vocabulaire du présent ouvrage, les « niveaux ontiques ») de l'ontologie bungéenne. Après avoir exploré le territoire ontologique de la physique dans le volume précédent, c'est donc vers les rivages de la chimie (La chimie est-elle une simple branche de la physique ou autre chose ? Quelles sont les briques chimiques fondamentales de la vie ?), de la biologie (Qu'est-ce que la vie, la mort, la santé, la maladie, l'évolution, l'adaptation, le progrès biologique ?), de la psychologie (Qu'est-ce que l'esprit, la pensée, la mémoire, la conscience, la volonté, le libre arbitre ?) et de la sociologie (Qu'est-ce qu'une société, une institution, une nation ? Quelles sont les structures sociales fondamentales ? Qu'est-ce que le travail ?) que Mario Bunge nous invite à poursuivre notre réflexion ontologique.
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J.B.S. Haldane, la science et le marxisme ; la vision du monde d'un biologiste
Simon Gouz
- Editions Materiologiques
- Sciences & Philosophie
- 13 Juin 2012
- 9782919694365
Le biologiste britannique John Burdon Sanderson Haldane (1892-1964) est un personnage fascinant. Durant sa vie, il a notamment participé au développement de la biochimie, contribué de manière décisive à la fondation de la génétique des populations, pris position dans les débats sur l'eugénisme et dans l'affaire Lyssenko, été l'un des pionniers de la popularisation des sciences, écrit des centaines d'articles et tenu des dizaines de conférences pour le grand public, rédigé des textes d'anticipation qui ont contribué à la fondation du genre littéraire de la science-fiction, inventé les termes d'ectogénèse et de clonage, créé plusieurs scandales dans le milieu universitaire, participé aux deux guerres mondiales - dont directement à la première comme combattant - ainsi qu'à la guerre civile espagnole, milité dans le Parti communiste de Grande-Bretagne, fondé un institut de recherche en génétique en Inde. Et cet inventaire n'est pas exhaustif, au point qu'il est parfois difficile de croire que l'ensemble des activités qui lui sont attribuées ont bel et bien été effectuées par le même homme.
Dans cet enchevêtrement d'activités et de préoccupations, la biographie de Haldane fait apparaître une période particulière, entre la fin des années 1930 et le tout début des années 1950, durant laquelle il s'affirme marxiste, s'engage politiquement aux côtés du Parti communiste et affirme appliquer les idées marxistes aux sciences. La présente étude porte sur cette « période marxiste » de la vie de Haldane, où se croisent et se joignent sous la forme d'une vision du monde spécifique, science, philosophie et politique. Elle examine le parcours et les motivations intellectuelles qui mènent Haldane à adopter ces idées marxistes, discute et évalue la manière dont il prétend les appliquer utilement à la compréhension et à la production des sciences, et se penche finalement sur les conditions sociales et historiques qui déterminent l'émergence des conceptions marxistes de Haldane.
Ouvrage publié avec l'aide du Laboratoire de recherche S2HEP (Sciences, Societés, Historicité, Education et Pratiques) Université Lyon 1.
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Biologie, philosophie et marxisme ; textes choisis d'un biologiste atypique
J.B.S. Haldane
- Editions Materiologiques
- Sciences & Philosophie
- 15 Mars 2012
- 9782919694419
Ce recueil vise à donner au lecteur francophone un accès à une partie de la réflexion du biologiste britannique John Burdon Sanderson Haldane (1892-1964) sur les sciences et leur rapport à la philosophie et à la politique. Haldane est surtout connu comme l'un des fondateurs (aux côtés de Ronald Fisher et Sewall Wright), au tournant des années 1930, de la théorie de la génétique des populations, un moment important de la synthèse néodarwinienne conciliant les résultats de la génétique de Mendel et le cadre de la théorie de l'évolution de Darwin. Mais il reste également comme un formidable vulgarisateur des sciences de son temps, un contributeur important à la réflexion philosophique sur les sciences, et un savant engagé politiquement. Adhérant philosophiquement au marxisme dans les années 1930, il est jusqu'en 1950 une figure du Parti communiste de Grande-Bretagne (PCGB).
Les six textes regroupés ici, et traduits par Simon Gouz, concernent précisément la période de l'engagement marxiste de Haldane et permettent d'éclairer le sens et les conditions de cet engagement. Durant cette période, la plus grande partie des écrits populaires de Haldane est constituée d'articles courts publiés en tribune dans le Daily Worker (quotidien du PCGB). Ces articles sont pour la plupart centrés sur un aspect particulier des sciences, le plus souvent en biologie, et visent à la fois à fournir au lecteur une information sur l'état des sciences et à introduire une réflexion sur les conséquences sociales de leurs applications. Les textes traduits et reproduits dans le présent recueil sont plus longs et affirment une portée plus générale. Il s'agit des réflexions menées par Haldane directement du point de vue d'une philosophie marxiste des sciences. Chacun d'eux est précédé d'une introduction fournissant une présentation détaillée.
Feu Simon Gouz était docteur en histoire et philosophie des sciences, et chercheur associé au laboratoire S2HEP de l'université Claude Bernard-Lyon 1.
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Expliquer le comportement ; les raisons dans un monde de causes
Fred Dretske
- Editions Materiologiques
- 10 Septembre 2020
- 9782373612301
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La fabrique du cerveau ; les dessous d'un laboratoire de neuro-imagerie
Giulia Anichini
- Editions Materiologiques
- Epistemologie De La Medecine Et Du Soin
- 7 Mars 2018
- 9782373611465
A l'ère des neurosciences et de leur numérisation massive, la détermination des structures fines du cerveau et la compréhension de son fonctionnement sont devenues des enjeux de premier ordre. Dans ce contexte, l'IRM s'est imposée comme une technique reine. Grâce à elle, le cerveau s'offre au regard, dévoilant arcanes et tréfonds scintillants... La visualisation des processus cognitifs via des images spectaculaires, qui fascinent les chercheurs autant que le public, engendre une nouvelle relation à notre corps pensant et agissant. Mais que sont ces objets numériques d'un nouveau genre?? Comment ces images sont-elles acquises, sur quelles bases techniques et par quels protocoles?? Et quel projet anime ceux qui établissent des atlas de référence, dessinant un cerveau pixelisé dans lequel tous les autres doivent se fondre??
Pour le savoir, Giulia Anichini s'est immergée plusieurs années durant dans deux centres de recherche en imagerie où elle a pu observer les pratiques et les savoir-faire, décrire les implicites. Partant des lieux et des acteurs de ces pratiques, de leur environnement matériel, elle décrit les méthodes d'acquisition des images, leurs transformations successives et les bricolages informatiques mis en oeuvre pour sauver des résultats pas toujours probants. Elle montre comment les banques de données saturées d'images obtenues selon des choix techniques et théoriques hétérogènes constituent désormais une extension inéluctable du laboratoire de neuro-imagerie, où s'élabore une science data driven prétendument affranchie de la théorie. L'accumulation de ces résultats à la fiabilité pas toujours assurée n'est pas neutre, notamment par ses implications dans le champ des neurosciences sociales, quand les émotions dites morales tracent leur géographie dans le «?cortex numérique?».
Entre enquête ethnologique, sociologie des sciences et analyse épistémologique, Giulia Anichini propose ici une vision inédite des neurosciences, de leurs présupposés, leurs conjectures et leurs ambitions
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Prédire : Essai sur un succès scientifique
Gauvain Leconte-Chevillard
- Editions Materiologiques
- 14 Janvier 2025
- 9782373614664
En 2016, peu de temps après l'annonce de la première détection directe des ondes gravitationnelles qui avaient été prédites par la théorie de la relativité générale un siècle plus tôt, un panneau «Told you so» fut retrouvé suspendu à la statue d'Einstein de l'université Georgia Tech. Les prédictions réussies frappent l'imagination du public comme des experts: elles semblent constituer l'un des plus hauts accomplissements scientifiques et l'une des preuves les plus tangibles de la fiabilité et de la vérité de nos meilleures théories.
Et pourtant les philosophes des sciences n'ont accordé que peu d'attention à la définition et à l'histoire des prédictions scientifiques. Cet ouvrage regroupe plusieurs essais portant chacun sur un cas ou plusieurs cas de prédictions ayant réussi (et parfois échoué) dans différentes disciplines scientifiques allant de la mécanique céleste à la climatologie. Chaque cas permet d'aborder un problème philosophique spécifique tel que : «Est-ce que les scientifiques ne prédisent que le futur?», «Un succès prédictif peut-il déclencher ou mettre fin à une révolution scientifique?» ou «Peut-on considérer qu'une théorie qui a prédit avec succès un phénomène inconnu est vraie ou approximativement vraie?»
L'enjeu de ces questions est non seulement d'explorer la structure et la portée de l'activité prédictive des sciences modernes, mais aussi de comprendre comment ces succès et échecs prédictifs peuvent servir l'information scientifique du public et des débats démocratiques. -
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Modéliser & simuler ; épistémologies et pratiques de la modélisation et de la simulation Tome 2
Franck Varenne, Collectif
- Editions Materiologiques
- Modelisations, Simulations, Systemes Complexes
- 3 Novembre 2014
- 9782919694723
Il y a trente-cinq ans paraissait en France l'importante synthèse dirigée par Pierre Delattre et Michel Thellier : Elaboration et justification des modèles. Depuis cette date, que de chemins parcourus ! La simulation a pris un poids considérable. Sa pratique n'est plus seulement numérique. L'approche objets, la simulation à base d'agents, la simulation sur grille, le calcul parallèle se sont développés.
La diversité des pratiques s'est donc considérablement accrue, essentiellement à la faveur de l'enrichissement des possibilités offertes par la computation. Si cette augmentation de la diversité a pu apparaître comme occasionnant un morcellement des pratiques de modélisation, on ne peut oublier qu'elle a été accompagnée d'une tendance inverse : l'intégration de différents types de sous-modèles dans des systèmes uniques de simulation.
Reste que la puissance calculatoire des ordinateurs, la diversité des modes de simulation, l'amplification du phénomène " boîte noire " impliquée par ces deux facteurs, ont pu concourir à un effet de " sidération " devant l'effectivité de ces expériences in silico. Une forme de " scepticisme computationnel " doit alors être à l'oeuvre pour s'en prémunir. Il fallait tâcher de rendre compte de ces mouvements riches et en partie contradictoires.
Il fallait tâcher d'en proposer des analyses épistémologiques en profitant des progrès de la philosophie des sciences sur la notion de modèle, fruits d'inflexions importantes qui ont également eu lieu dans cette discipline au cours des dernières décennies depuis l'analyse des théories scientifiques vers l'examen des modèles. Les 23 chapitres du tome 2 de Modéliser & simuler entendent compléter le vaste état des lieux commencé dans le tome 1 en mettant en valeur des disciplines et des approches qui n'y étaient pas représentées, par exemple la modélisation matérielle en physique, la modélisation formelle et la simulation en chimie théorique et computationnelle, en architecture ou encore en ingénierie et dans les sciences de la conception.
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L'épistémologie française, 1830-1970
Michel Bitbol, Jean Gayon, Collectif
- Editions Materiologiques
- Sciences & Philosophie
- 8 Avril 2015
- 9782919694914
Épistémologie française, cela peut signifier deux choses. C'est d'une part une entité géographique (l'ensemble des épistémologues de langue et de culture française), d'autre part le nom d'une forme de pensée spécifique, qui affirme la solidarité de problèmes (allant de la théorie des fondements de la connaissance à la philosophie des sciences) que d'autres traditions tendent à dissocier.
Les études rassemblées ici ont un double objectif. Le premier est d'identifier les écoles de pensée et les institutions. L'attitude adoptée par des penseurs français tels que Pierre Duhem, Henri Poincaré, Louis Rougier relativement au positivisme est étudiée, mais aussi l'influence d'auteurs tels que ce même Duhem et Emile Meyerson sur la philosophie américaine des sciences (Quine, Kuhn). Sont aussi examinés les auteurs qui ont établi un dialogue entre épistémologie et histoire des sciences, et les institutions qui ont favorisé ce dialogue.
Le second objectif a trait aux grandes figures de la philosophie des sciences en France. On examine d'abord les auteurs qui ont présenté des vues générales sur la science, avant et après l'apparition du mot « ?épistémologie » : Auguste Comte, Antoine-Augustin Cournot, Claude Bernard, Gaston Bachelard. Puis sont considérées les contributions à la philosophie des sciences spéciales? : logique et mathématiques (Jacques Herbrand, Jean Nicod, Jean Cavaillès), sciences physiques et chimiques (Henri Poincaré, Emile Meyerson, Alexandre Kojève, Jean-Louis Destouches), biologie et médecine (Félix Ravaisson, Georges Canguilhem), enfin le droit (Charles Eisenman).
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Redéfinir l'individu à partir de sa trajectoire ; hasard, déterminismes et rencontres
Barthélémy Durrive, Julie Henry, Collectif
- Editions Materiologiques
- Sciences & Philosophie
- 3 Janvier 2015
- 9782919694778
De nombreuses disciplines s'intéressent à l'individu sans que l'individualité fasse l'objet d'une science dédiée. Et pour cause : le défi de connaître les réalités individuelles se pose à chaque fois de façon spécifique au biologiste, au sociologue, au philosophe, au praticien. Comment rendre compte dans son propre cadre disciplinaire de ce qui se joue à l'échelle et à la temporalité individuelles, sans pour autant réduire la singularité et le devenir des êtres auxquels on a affaire à une essence anhistorique, un système de dispositions, un concours de circonstances ou un programme génétique ? Si la variété de ces problématiques exclut une approche transversale, elle en appelle d'autant plus une démarche comparative : comment nos différentes disciplines font-elles pour dépasser un point de vue fixiste et réducteur niant la réalité des trajectoires de vie singulières? ? Entre historicité, émergence, trajectoires et rencontres, nos pratiques de recherche développent des modes d'explicitation permettant de sortir de l'opposition binaire entre déterminisme et hasard où l'individualité est la première perdue.
Cet ouvrage interdisciplinaire est une invitation à croiser les perspectives sur la notion d'individu, les difficultés qu'elle pose et l'inventivité méthodologique dont elle est l'occasion. Il vise à esquisser une définition de l'individu au prisme de ses trajectoires (biologiques, existentielles, sociales, éthiques) déterminées par des rencontres qui sont toujours en partie imprévisibles.
Ouvrage issu des activités du laboratoire junior « ?Enquête sur l'homme vivant? : philosophie, biomédecine, pratiques artistiques (EHVI)? » (ENS de Lyon) et publié avec le soutien de la Région Rhône-Alpes et du projet ANR Anthropos (ENS de Lyon, CERPHI-UMR 5037).
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Apparenter la pensée ? vers une phylogénie des concepts savants
Pascal Charbonnat, Guillaume Lecointre, Mahe Ben Hamed
- Editions Materiologiques
- 5 Février 2014
- 9782919694563
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Materiaux philosophiques et scientifiques pour un materialisme contemporain
Marc Silberstein
- Editions Materiologiques
- 1 Décembre 2020
- 9782373612684
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Matériaux philosophiques et scientifiques pour un matérialisme contemporain Tome 2
Marc Silberstein
- Editions Materiologiques
- 12 Décembre 2013
- 9782919694525
Le matérialisme est une position philosophique au destin paradoxal : c'est la conception d'arrière-plan de toutes les sciences abouties - il semble même aller de soi ou n'avoir besoin que de se révéler qu'en filigrane -, tout en étant dans le même temps dénigré, malmené, incompris par nombre de nos contemporains. Même dans le pays de Diderot, d'Holbach, La Mettrie... Entre indifférence et péjoration, ce terme, que certains évacuent pudiquement au profit des mots « naturalisme » ou « physicalisme », nous semble ainsi devoir être sans cesse revendiqué. C'est la raison d'un tel livre et de ce titre : Matériaux philosophiques et scientifiques pour un matérialisme contemporain. Dans la filiation des matérialistes français des Lumières et dans l'attention permanente envers les acquis des sciences actuelles et la philosophie qui a pris le parti d'écouter ses enseignements, ce livre propose un aperçu d'idées expressément matérialistes dans six domaines cruciaux, selon l'organisation thématique suivante :(1) Philosophie du matérialisme ;(2) Matérialisme, réductionnisme, émergence ;(3) Philosophie de la physique ;(4) Philosophie de la biologie ;(5) Anthropologie philosophique ;(6) Philosophie de l'esprit et des sciences cognitives, plus un intermède historique, soit 27 chapitres.Ce terme de « matériaux » au début du titre indique précisément qu'il s'agit là non pas d'une somme close et injonctive, mais d'un ensemble de textes pouvant servir à comprendre la constitution perpétuelle d'un champ de recherche, d'un domaine de pensée et d'une conception du monde idoines pour saisir les enjeux ontologiques et épistémologiques actuels. La communauté savante, parfois hésitante quant à ses fondements ontologiques, prise entre des formes aseptisées de positivisme (la pseudo-neutralité des sciences) et des crispations idéalistes, a résolument besoin, pour qui veut produire une science qui pense ou une philosophie qui ne divague pas, de ces matériaux conjointement philosophiques et scientifiques.