Max Milo
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Depuis l'élection de Donald Trump, la pratique du mensonge politique s'exerce au nom du relativisme. Les contre-vérités sont diffusées comme des "faits alternatifs" : à chacun son interprétation. Nous serions entrés dans l'ère de la post-vérité. Cette porte ouverte aux fake news et aux manipulations s'inscrit dans une profonde remise en cause de la vérité. Le but de cet essai est de retracer le chemin qui a mené à ce relativisme depuis une quarantaine d'années : le règne du storytelling, l'empire de
l'émotion, la politique des identités, l'idéologie victimaire, la cancel culture, la déconstruction philosophique, l'autofiction et l'exofiction, la virtualisation du monde par l'intelligence artificielle...
Cependant le recours à la vérité universelle et à la positivité des faits n'est plus possible, car la raison occidentale a subi une critique sans retour. Il faut donc penser d'autres voies pour sauver l'idée de vérité et l'établissement des faits. La nostalgie des grandes figures héroïques de la Raison, depuis Socrate, ne doivent pas occulter la passion qui nourrit le désir du vrai. C'est à partir de ces affects que l'exigence de vérité peut être ranimée : la résistance devant les contre-vérités, la volonté de convaincre, l'alliance du doute et de l'indignation sont les ressources qui permettent de croire encore à la vérité. -
Comprendre Sartre
Véronique Bergen, Mickey Oc
- Max Milo
- Essai Graphique
- 3 Décembre 2015
- 9782315006403
Comment interroger la pensée de Sartre qui embrassa la philosophie, le roman, le théâtre, le siècle et noua l'aventure conceptuelle à l'engagement politique ? Comment dépoussiérer Sartre des clichés ? En quoi sommes-nous héritiers de la nouvelle façon de philosopher qu'il impulsa, de cette manière neuve de poser des problèmes ? En d'autres termes, en quoi Sartre est-il notre contemporain ? Cet essai propose d'y répondre à travers un questionnement original, confrontant la philosophie de Sartre axée sur l'opposition entre l'homme et le monde aux pensées de Spinoza, Nietzsche et Deleuze pour envisager la possibilité d'une politique résolument tournée vers une écologie post-humaniste.
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« Qui est vraiment James Bond ? Quels espions ont inspiré 007 ? Quels sont les événements historiques anticipés par la saga ? De quelles James Bond Ladies 007 est-il réellement amoureux ? Pour percer les mystères du fidèle agent de Sa Majesté, Aliocha Wald Lasowski utilise différentes techniques de décryptage. Des études de genre à la pensée postcoloniale, de la culture populaire à la géopolitique, du féminisme à la phénoménologie, l'auteur dévoile les arcanes des vingt-cinq films. L'essayiste va même jusqu'à inventer la démarche philoscopique, qui révèle ce qui est caché à l'écran. De James Bond contre Docteur No en 1962 à Mourir peut attendre en 2020, Les cinq secrets de James Bond dessine un paysage insoupçonné, pour percevoir autrement le plus célèbre des agents secrets. »
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Voici un livre clair, concis quoique précis, permettant de découvrir une des pensées les plus riches mais aussi les plus décisives de l'Antiquité, dont les influences se font sentir aussi bien sur Spinoza et Hegel que Schelling et Bergson.
Le présent livre fait le pari d'une introduction à la philosophie de Plotin destinée à un lectorat qui ne connaîtrait pas les écrits de ce dernier ou qui le connaîtrait peu, afin d'en faire sentir la grande richesse. En effet, pilier de la philosophie antique, il en incarne à la fois la grandeur spéculative mais aussi les techniques rhétoriques, jouant notamment sur la dimension dialogique au sein des traités afin de restituer le dialogue de l'âme et sa progression. le présent ouvrage propose une sorte de fil d'Ariane pour s'orienter au sein d'une pensée charriant de nombreuses références plus ou moins explicites, et construisant une ontologie exigeante à partir du parcours de l'âme.
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"A lire absolument avant d'allumer la télévision pour ne pas prendre les messages de la pub pour argent comptant !
« Le boeuf, le goût d'être ensemble » = qu'est-ce que la religion ?
« Parce que vous le valez bien » = qui suis-je ?
Les « créatifs » de pubs ont l'air de nous apprendre à vivre à travers les grands « concepts » de la philosophie, comme le bonheur, la liberté, la nature, le moi ou la religion.
Mais combien de grammes de philo dans ce monde de pub ? C'est la question que pose ce nouvel ouvrage de Gilles Vervisch, qui, comme à son habitude, n'oublie pas de mettre une dose d'humour dans ses ingrédients."
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" J'ai entrepris d'examiner les tendances à la mode dans l'art et la littérature et de prouver qu'elles ont leur source dans la dégénérescence de leurs auteurs, et que ceux qui les admirent s'enthousiasment pour les manifestations de la folie morale, de l'imbécillité et de 1a démence plus ou moins caractérisées.
" M. N.,1894. Troublant pour qui le lit à la lueur de notre époque, cet ouvrage sur le déclin de l'Occident et de ses créateurs a connu un immense succès à travers l'Europe à la fin du XIXe siècle. Une prose flamboyante, souvent burlesque, qui n'a épargné personne : Nietzsche, Zola, Ibsen, Verlaine... Et pour conclure, des lignes aussi visionnaires que délirantes sur l'avenir du XXe siècle.
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La philosophie enseignée à ma chouette ; abecédaire déraisonné
Yves Cusset
- Max Milo
- 13 Décembre 2007
- 9782353410309
Yves cusset a 35 ans. professeur de philosophie, il est aussi comédien et auteur de solos philosophiques qu'il a présentés sur de nombreuses scènes de france, notamment à avignon.
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Comprendre Bataille
Olivier Koettlitz, Nathalie Grall
- Max Milo
- Essai Graphique
- 22 Juin 2017
- 9782315008162
L'oeuvre de Georges Bataille défie toutes les étiquettes qui permettent d'identifier une pensée pour mieux en arrêter le caractère protéiforme et dérangeant. À tous égards, la vie comme la pensée de Bataille n'ont rien de convenable. En empruntant diverses formes d'expression qui vont du récit de fiction halluciné à l'essai théorique en passant par le fragment, cet auteur exerce toujours une influence, le plus souvent souterraine, sur la littérature, la philosophie, les sciences humaines et les arts. La variation de ses centres d'intérêt et les enjeux que ceux-ci soulèvent sont animés d'une profonde unité et témoignent d'un sens aigu des problèmes qui taraudent notre humanité commune. Indifférent aux modes culturelles, c'est avec une probité rare que Georges Bataille n'a cessé, à ses risques et périls, de porter la pensée, le langage et l'expérience à des limites inouïes.
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Reassessing facts and truth while the distinction between true and false becomes blurred.
Since the election of Donald Trump, the practice of political lying has been exercised in the name of relativism. Untruths are disseminated as «alternative facts»: to each his own interpretation. We have entered the age of post-truth. This open door to fake news and manipulation is part of a profound questioning of truth. The aim of this essay is to retrace the path that has led to this relativism over the last forty years or so: the reign of storytelling, the empire of emotion, identity politics, victim ideology, cancel culture, philosophical deconstruction, autofiction and exofiction, the virtualization of the world by artificial intelligence...
However, recourse to universal truth and the positivity of facts is no longer possible, as Western reason has suffered a critique
without return. So we have to think of other ways to save the idea of truth and the establishment of facts. Nostalgia for the great
heroic figures of Reason, from Socrates onwards, must not obscure the passion that nourishes the desire for truth. It is from these
affects that the demand for truth can be rekindled: resistance to untruths, the will to convince, the alliance of doubt and
indignation are the resources that enable us to still believe in truth.
François Noudelmann lives in New York. Professor of philosophy and literature at New York University, he directs La Maison Française. A former president of the Collège international de philosophie, he also produced philosophy programs for France-Culture for eleven years. Author of numerous essays, translated into a dozen languages.
Depuis l'élection de Donald Trump, la pratique du mensonge politique s'exerce au nom du relativisme. Les contre-vérités sont diffusées comme des "faits alternatifs" : à chacun son interprétation. Nous serions entrés dans l'ère de la post-vérité. Cette porte ouverte aux fake news et aux manipulations s'inscrit dans une profonde remise en cause de la vérité. Le but de cet essai est de retracer le chemin qui a mené à ce relativisme depuis une quarantaine d'années : le règne du storytelling, l'empire de
l'émotion, la politique des identités, l'idéologie victimaire, la cancel culture, la déconstruction philosophique, l'autofiction et l'exofiction, la virtualisation du monde par l'intelligence artificielle...
Cependant le recours à la vérité universelle et à la positivité des faits n'est plus possible, car la raison occidentale a subi une critique sans retour. Il faut donc penser d'autres voies pour sauver l'idée de vérité et l'établissement des faits. La nostalgie des grandes figures héroïques de la Raison, depuis Socrate, ne doivent pas occulter la passion qui nourrit le désir du vrai. C'est à partir de ces affects que l'exigence de vérité peut être ranimée : la résistance devant les contre-vérités, la volonté de convaincre, l'alliance du doute et de l'indignation sont les ressources qui permettent de croire encore à la vérité. -
Derrida ; un démantelement de l'occident
Jean-Clet Martin
- Max Milo
- L'inconnu
- 17 Octobre 2013
- 9782315004829
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Libre comme Spinoza ; une introduction à la lecture de l'éthique
Denis Collin
- Max Milo
- Documents Et Essais
- 25 Septembre 2014
- 9782315006052
Spinoza est le principal et le plus génial représentant de ces « Lumières radicales » identifiées par l'historien Jonathan Israël. Il n'est pas un penseur solitaire, mais un homme engagé à sa façon dans un puissant mouvement qui vise l'émancipation humaine. Avec Spinoza s'annonce « le crépuscule de la servitude ». Et c'est bien d'un grand commencement dont il s'agit.
Il ne faut pas se méprendre. Les lumières de Spinoza ne consistent pas seulement à dissiper les prétendus mystères et les brumes de la religion pour leur substituer la connaissance scientifique, rationnelle, de la réalité (Dieu ou la nature). Spinoza n'est pas seulement un démystificateur : il ne s'agit pas d'ôter les fleurs imaginaires qui camouflent les chaînes mais de briser les chaînes qui asservissent l'homme pour cueillir la fleur vivante. Comprendre les lois de la nature, c'est très bien, mais plus utile encore est la compréhension des lois de la nature humaine, la compréhension des mécanismes affectifs qui permettent la domination des uns et la servitude de tous. C'est le sens profond de L'Éthique : comment se libérer, comment bien vivre ? Les plus grands, Diderot, Hegel, Marx, se nourriront de cet enseignement-là.
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Le génie du mensonge
François Noudelmann
- Max Milo
- Documents Et Essais
- 24 Septembre 2015
- 9782315006427
Affirmer une théorie et vivre le contraire, est-ce une contradiction, un mensonge, une folie, une liberté ?
Rousseau écrit un traité d'éducation grâce à l'abandon de ses cinq enfants, Kierkegaard compose des textes religieux quand il vit en libertin, Beauvoir fonde la philosophie du féminisme tout en jouissant d'une relation servile à son amant américain, Foucault exalte le courage de la vérité et organise le secret sur son Sida, Deleuze hait les voyages et devient le philosophe du nomadisme.
Qui sommes-nous lorsque nous pensons ? Plusieurs, sans doute, comme le montrent les penseurs qui s'inventent des personnalités multiples à travers leurs théories. Au lieu de dénoncer leurs erreurs ou leur hypocrisie, François Noudelmann étudie le plus complexe des mensonges, celui envers soi-même, à travers les angoisses, les fugues et les métamorphoses de ces philosophes au double je.
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Comprendre Kant
Thibault Gress, Sébastien Barbara
- Max Milo
- Essai Graphique
- 5 Janvier 2017
- 9782315007257
Kant est un auteur réputé difficile ; et assurément il l'est. Il est néanmoins possible de restituer son projet comme étant celui d'une tentative de comprendre d'où provient le sens que l'homme attribue au monde : telle est l'énigme du transcendantal. Identifier un objet, raisonner à l'aide des concepts de causes et d'effets, interpréter moralement une situation, dire d'un objet qu'il est beau, laid ou agréable, voilà autant de manières de conférer au monde un certain sens qui, à chaque fois, se révèle produit par le sujet.
La question de Kant se poursuit alors par celle de l'universalité : tous les sujets sont-ils capables de donner au monde un sens commun ? Peuvent-ils s'accorder sur certains points ? La réponse, positive, engage une formidable entreprise de justification : tous les sujets perçoivent le monde de manière spatio-temporelle, tous les sujets sont dotés d'un certain nombre de concepts communs et tous les sujets disposent d'une raison pratique leur indiquant la loi morale. A cet égard, comprendre Kant revient à élucider la manière dont le sujet transcendantal porte en lui ces éléments communs, depuis la sensibilité (espace / temps) jusqu'à la morale (raison pratique) en passant par les concepts (catégories) qui permettent à tout sujet de donner au monde qui lui apparaît une même signification.
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Le suicide a été vanté dans l'Antiquité gréco-latine comme un geste d'honneur (mieux vaut une mort digne qu'une vie infâme) avant d'être condamné par les religions ou d'être vu comme une pathologie par la psychiatrie. Simon Critchley parcourt sans jugement les histoires de suicides, de Sénèque à Kurt Cobain, et démonte les arguments moraux et théologiques selon lesquels un individu n'a pas le droit de disposer de sa vie. Mais inversement il critique l'individualisme qui prétend que chacun est l'exclusif propriétaire de soi-même.
C'est en examinant les lettres d'adieu laissées par les suicidés que Critchley accède au plus près du suicide. La manière de se tuer, les lieux choisis, les mots et les symboles qui accompagne le geste meurtrier ont une importance essentielle. La façon de mourir donne un sens à la vie passée, ce qui effraie et fascine les survivants. Car l'horreur du suicide se tient dans cette question qu'il pose à tous : la vie vaut-elle la peine d'être vécue ?
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Peut-on jouir du capitalisme ? avec Lacan, Marx et Heidegger
Luis de Miranda
- Max Milo
- 27 Août 2009
- 9782353410682
Partout la qualité de vie prend la forme d'une quantité d'envies. Le nouveau monde oscille entre deux versants d'une même pièce de théâtre : côté cour, des passages à l'acte obscènes ; côté coulisses, un puritanisme coupable. Pouvons-nous nous comporter autrement que comme des machines à jouir détraquées, dont le courant alternatif oscillerait entre avidité et rétention, gaspillage et dette ?
Beaucoup se demandent pourquoi, une fois réunies les conditions imaginaires ou symboliques de la jouissance, c'est un réel vide ou perverti qui s'installe. C'est que la mécanique même de l'économie libidinale capitaliste repose sur l'angoisse sans cesse repoussée d'un désir dévoyé. Dans un monde globalement structuré par la plus-value, la jouissance prend la forme internationale du « plus-de-jouir ».
Faut-il pour autant renoncer à la joie de vivre et se réfugier dans le moralisme et l'austérité ? Lacan, Heidegger et Marx, articulés ensemble, permettent de dire comment une forme d'existence créative est encore possible. Une telle liberté est l'horizon de ce livre.
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Comprendre Foucault
Jean-Clet Martin, Laura Acquaviva
- Max Milo
- Comprendre
- 3 Juillet 2014
- 9782315006090
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Ce texte étonnant d'audace connut un succès extraordinaire au XVIIIe siècle. La reine Christine de Suède offrit même une petite fortune pour en obtenir un exemplaire. La police finit par arrêter les libraires qui le vendaient. La raison était simple : selon le mystérieux auteur, familier de l'oeuvre de Spinoza, toutes les religions étaient des fables entretenues par des imposteurs, de mèche avec le pouvoir politique pour tyranniser le peuple. L'importance historique du Traité des trois imposteurs ne peut cacher la modernité et son actualité dans ce XXIe siècle qu'assombrissent déjà les conflits religieux.
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La vie de Jean-Jacques Rousseau est une vie d'indépendance et d'instabilité.
Quittant la Suisse pour rejoindre Paris, il rencontre Thérèse Levasseur avec qui il aura cinq enfants, tous confiés à l'assistance publique.
Son oeuvre immense participe activement à l'esprit du Siècle des Lumières par son rejet des régimes autocratiques mais s'en détache aussi grandement, notamment dans l'idée que ce siècle serait heureux et synonyme de progrès. Le bonheur, pour lui, ne peut résider que dans l'état de nature par opposition à l'état social que vante ses contemporains, Voltaire en tête. Grand solitaire de par ses relations particulièrement compliquées à autrui, Rousseau vit en marge d'une société qu'il n'a de cesse d'étudier et de rendre compte à travers de nombreux textes devenus fondamentaux : Discours sur l'origine et Les Fondements de l'inégalité parmi les hommes, Du contrat social et Les Rêveries du promeneur solitaire ou Les Confessions dans lesquels il se livre à une observation approfondie des sentiments intimes.
Précurseur du Romantisme, l'influence qu'il laisse sur les penseurs des siècles suivants (Kant, Hegel, Sand, Levi-Strauss, Durkheim) est colossale.
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Comprendre Herbert Marcuse
Denis Collin, Sébastien Barbara
- Max Milo
- Essai Graphique
- 22 Juin 2017
- 9782315007301
À tort. Marcuse est d'abord un philosophe qui s'inspire de la grande tradition de la philosophie allemande, celle de Kant, Hegel et Marx. Commentateur scrupuleux de Hegel, Marcuse en produit une lecture critique vivifiante, loin des idées toutes faites sur ce maître éminent. Fidèle à Marx - mais pas aux marxisme standard, ce qui lui a valu l'hostilité de tous les gardiens du temple marxiste - il lie étroitement la critique sociale à la théorie analytique de Freud. Bref avec Marcuse, c'est tout un pan de la culture moderne que nous sommes invités à reparcourir.
Mais Marcuse est aussi l'un des penseurs de la théorie critique. Son objet, c'est la société industrielle avancée, la nôtre. On pourrait croire que ses oeuvres décrivent notre présent alors qu'elles ont été écrites voilà un demi-siècle et plus. La « désublimation répressive », l'utilisation du principe de plaisir au profit de la domination, c'est bien quelque chose qui a pris aujourd'hui une ampleur que l'on pouvait à peine soupçonner au moment où Marcuse écrit Éros et civilisation ou L'homme unidimensionnel. Comment ne pas voir que l'extension indéfinie du marketing et des techniques de la communication produisent cette uni-dimensionnalité de la pensée que Marcuse analyse et dénonce si vigoureusement ?
Enfin Marcuse est un philosophe de la culture. L'art et le sens du beau sont, pour lui, essentiellement libérateurs. S'il continue de penser nécessaires l'émancipation politique et la transformation des rapports sociaux, il sait que la libération humaine est celle de l'individu qui doit reprendre possession de lui-même en se débarrasser de l'aliénation. Il ne s'agit pas de dessiner un avenir plus rationnel mais surtout la perspective d'une vie plus libre et plus belle.
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La pensée fait du bruit, non seulement lorsqu'elle parle, mais aussi dans ses textes. La voix, le ton, l'accent, l'intensité, le volume font partie des idées. Une pensée doit s'écouter, déclarait Nietzsche qui se vantait d'avoir les oreilles les plus petites mais les meilleures de la philosophie.
L'attention récente portée aux voix de philosophes, grâce aux enregistrements audio-visuels de penseurs tels que Arendt, Sartre, Beauvoir, Deleuze, Lacan, Foucault, Barthes, Kristeva... a influencé la façon de les lire et de les comprendre. À l'oral, mais aussi à l'écrit, des souffles, des vitesses, des rythmes particuliers inspirent le développement de leur pensée. Parfois ce sont des accents régionaux qu'un philosophe exprime, comme le bourguignon Bachelard, ou qu'il veut réprimer, comme Derrida, honteux de son accent juif algérien, ou encore le béarnais Bourdieu... Ausculter les textes, c'est écouter aussi les silences, les sons inarticulés - hurlements ou murmures - qui se logent dans la pensée : Deleuze entendait des cris dans les concepts de Spinoza.
Et si nous écoutions les oeuvres philosophiques comme des paysages sonores?
Les sound studies se sont développées en Amérique du Nord depuis une dizaine d'années et enrichissent peu à peu l'histoire, la littérature, la sociologie, l'écologie. Cet essai propose d'en montrer la puissance pour une toute nouvelle approche de la philosophie : il observe les dispositifs acoustiques de la parole et de l'écriture philosophiques, dès l'Antiquité, lorsque Pythagore se cachait derrière un rideau pour enseigner à ses disciples, jusqu'aux théoriciens de l'écologie sonore qui montrent les enjeux politiques du son.
Apprendre à lire avec les oreilles, tel est le programme d'une nouvelle écoute qui découvre les significations inouïes de la philosophie.
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Pourquoi nous ne sommes pas chrétiens ; 40 écrivains et philosophes
Collectif
- Max Milo
- 9 Avril 2009
- 9782353410514
Selon l'administration Bush, l'Occident doit défendre l'axe du Bien chrétien. Selon Nicolas Sarkozy, la France est avant tout un pays chrétien. 71% des français déclarent appartenir à la religion catholique. Va-t-on assister, au 21e siècle, à un retour aux religions comme moteur des civilisations, avec les risques de conflits irrationnels afférents ?
Ce livre, écrit collectivement, veut montrer l'intérêt de pensées, d'écritures, de récits, de fictions, de poèmes et d'essais qui, commençant par accepter de se situer en face du christianisme (ce qui veut dire hors d'une certaine morale, d'une certaine histoire et d'une certaine croyance), en viennent à démontrer avec précision, sagesse, talent et gaieté la force même d'une distance consciente vis-à-vis des chapelles de tout ordre.
La preuve est ici faite qu'une certaine liberté de ton, de projet, est retrouvée lorsque la religion est éloignée de l'esprit comme de la lettre le sens : ne pas être chrétien aujourd'hui n'est en rien une attitude revancharde, ni négatrice de l'Histoire, en rien non plus une posture ou une mode, mais une forme de lucidité. Actualité de l'athéisme, mais vigilance aussi qui n'écarte pas la possibilité d'un autre rapport au spirituel.
Pour accompagner les philosophes français, Jean-Pierre Faye, Jean-Luc Nancy, François Laruelle, Bernard Stiegler, Jean-Clet Martin, Olivier Razac, Bernard Aspe, Michel Surya, un philosophe espagnol, Fernando Savater, deux philosophes belges, Véronique Bergen et Laurent de Sutter, et un philosophe italien, Franco Berardi, sont de la partie. Mais la littérature (Deguy, Abbou, Helissen, Blaine, Arlix, Soliane, Pinson), l'anthropologie (Godelier, Declerck), la psychanalyse (Ogilvie, Klein), la linguistique (Auroux) et le cinéma (Klotz) en sont aussi.
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Le principe de floraison ; manières végétales de faire des mondes
Thierry Marin
- Max Milo
- L'inconnu
- 10 Mai 2012
- 9782315003105
Découvrez Le principe de floraison - Manières végétales de faire des mondes, le livre de Thierry Marin. Le christianisme a mené une guerre contre le paganisme et ses manières végétales de faire des mondes, qui ont été reléguées dans l'indifférence ou la simple ornementation. Refoulées, elles n'ont cessé pourtant de rejaillir : en philosophie, mais aussi dans l'architecture ou la littérature. La description de la cathédrale gothique, de l'arabesque musulmane ou du roman proustien, par exemple, ouvrent un nouveau champ pour l'esthétique, comprise comme l'ensemble des expériences faites sur un monde commun pour créer des mondes nouveaux. Un principe de floraison dégagé au ras des herbes et de la poussée des plantes remplace alors le principe de raison sacrificielle juché au surplomb du monde, qui nous rend incapables d'entendre les forces imperceptibles de la croissance végétale. Comme un premier pas sur le chemin d'une nouvelle philosophie de la Nature...
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En 1912, à Paris, George Claude invente le néon et révolutionne la lumière dans la cité. Cette innovation technologique sert de prétexte à l'auteur pour se questionner et analyser notre société empreinte de matérialisme, de faux-semblants. Le néon devient une allégorie de l'être humain telle « une vibration emprisonnée sous verre ».
Au cours du XXème siècle, Paris, ville des Lumières se transforme en ville touristique, passant d'une vie hautement artistique à la société du spectacle. Le néon, figé, en est le symbole, et son exportation, notamment aux Etats-Unis, est la meilleure illustration du consumérisme mondialisé et de l'aliénation des êtres et de leur identité. Proposant un nouveau modèle philosophique, pour ce XXIème siècle, l'auteur appelle l'homme à replonger dans l'invisible, à ouïr et à reprendre le pouvoir sur sa créativité, sur l'essence de sa présence au monde.
Ce texte invite Heidegger, Debord, Hugo, Sartre, Nietzsche et bien d'autres. Un livre court et vif, en dix chapitres qui se lisent comme une enquête philosophique décalée. Le néon, apparemment anodin, permet de dire l'évolution de la nature humaine depuis l'Eon de Platon, l'infini.