PU de Paris Nanterre
-
Composé de quatre essais, cet ouvrage offre une réflexion subtile sur le sens de la réponse en philosophie, à travers des lectures de Saussure, Nietzsche, Freud, Kafka et Derrida.
Que signifie « répondre » en philosophie ? En anglais, on distingue « response » et « answer » : chaque « answer » est une réponse, mais chaque réponse n'est pas nécessairement une « answer ». On peut répondre à une question ou à une demande, comme le fait Bartleby, sans donner une « answer » au sens d'une résolution ou d'un acquiescement définitif. La question ou la demande ne s'achève pas dans la réponse, laquelle, en la reprenant, la transforme et la remet en jeu.
C'est par une telle remise en jeu que les lectures de Saussure, Nietzsche, Freud, Kafka et Derrida recueillies dans ce livre relancent le mouvement singulier que Hegel, dans sa préface à la Phénoménologie de l'Esprit, nomme « saut dialectique » (dialektischer Satz) - un saut, toutefois, qu'aucun concept ne saurait relever.
Samuel Weber est professeur à l'université Northwestern et l'un des intellectuels contemporains les plus influents dans le domaine des études littéraires et philosophiques. Il a co-traduit Prismes (Theodor W. Adorno) en anglais, contribuant ainsi à l'introduction et à la diffusion de la pensée de l'École de Francfort dans le monde anglophone. -
La dialectique et ses contradictions : Enjeux philosophiques et politiques
Jean-Marie Brohm
- PU de Paris Nanterre
- Libellus
- 11 Septembre 2025
- 9782840166030
Repenser les rapports de la dialectique et du processus historique, de la dialectique et de la praxis politique, de la dialectique et de la connaissance sociale, c'est ce à quoi voudrait contribuer cet essai qui permet d'éclairer les contradictions de la situation géopolitique actuelle.
Si la pensée dialectique a son origine dans la philosophie grecque, l'idée que rien ne subsiste ni ne demeure jamais le même, que tout se transforme en son contraire, que tout le réel est contradictoire a été approfondie au XIXe siècle par Hegel en analysant les formes essentielles des contradictions : permanence et changement, identité et altérité, unité et multiplicité, objectif et subjectif, totalité et parties, essence et apparence, quantitatif et qualitatif. À sa suite Marx et les auteurs se réclamant du marxisme ont appliqué l'analyse dialectique à la critique du mode de production capitaliste tandis que de nombreux penseurs (philosophes, psychanalystes, sociologues) se sont réclamés de la méthode dialectique pour étudier les contradictions qui prévalent dans les conflits sociaux et familiaux, les affrontements politiques et les guerres : unité des contraires - ami-ennemi, dominant-dominé - contradictions principales, contradictions secondaires, négation de la négation.
En s'appuyant sur un vaste corpus, cet essai offre une étude approfondie de la pensée dialectique. -
Adorno et la scène philosophique : Dialectique et métaphysique
Collectif
- PU de Paris Nanterre
- Libellus
- 29 Mai 2024
- 9782840165385
Le présent volume explore l'actualité et la réserve d'avenir de la philosophie d'Adorno. Celui-ci pense la chute et le sauvetage de la métaphysique, en liant celles-ci au renouvellement de la dialectique rendue nécessaire après les catastrophes qui ont frappé la modernité.
Le présent volume cherche à mettre en lumière le travail philosophique d'Adorno, dont la rigueur, la force et l'originalité s'inscrivent dans un rapport approfondi et critique à l'histoire de la philosophie. La situation d'Adorno sur la scène philosophique permet d'interroger l'actualité de sa pensée ainsi que sa réserve d'avenir.
Adorno lie ce qu'il appelle la chute de la métaphysique et de la culture à une loi tragique, celle devant laquelle il place la philosophie : « penser et agir en sorte qu'Auschwitz ne se répète pas, que rien de semblable n'arrive ». Il va alors articuler, dans son travail philosophique, la chute et le sauvetage de la métaphysique à un renouvellement de la dialectique. La critique adornienne de la métaphysique passe, en effet, par la remise en cause de la dialectique spéculative hégélienne qui se déploie à travers une logique de l'identité et de la totalité.
Ce sont notamment des expériences métaphysiques et spirituelles qui vont contraindre la dialectique à renoncer à la construction d'un savoir absolu, et obliger les concepts philosophiques à penser un réel qui lui résiste. La « dialectique négative » au sens d'Adorno cesse d'être spéculative, et émigre dans des micrologies, dans une écriture minimale qui procède par constellations et cherche à être « solidaire de la métaphysique à l'instant de sa chute ».
-
Lacan avec les philosophes
Jean-Luc Nancy, Alain Badiou, Etienne Balibar, Elisabeth Roudinesco, Jacques Derrida
- PU de Paris Nanterre
- 24 Septembre 2020
- 9782840163619
En 1991, à l'initiative du Collège international de philosophie, philosophes et psychanalystes ont
débattu des rapports multiples et complexes de l'oeuvre de Jacques Lacan avec les philosophes
et la philosophie. Le colloque « Lacan avec les philosophes » entendait rendre l'hommage qui lui était dû, dix ans après sa mort, à celui qui, plus que tout autre, a voulu sortir la psychanalyse d'un dangereux repliement sur elle-même et renouer, en innovant, le débat que Freud n'avait cessé d'entretenir avec les intellectuels de son temps sur les questions les plus vives pour la civilisation.
Les thèmes essentiels qui jalonnent la pensée de Lacan à partir de l'expérience psychanalytique et
avec les philosophes sont abordés: l'éthique; l'idée du symbolisme; Lacan avec Platon; la triplicité du
symbolique, du réel et de l'imaginaire; la Parole et la Vérité; le statut de la négation; la théorie du
sujet; la psychanalyse et la science moderne; psychanalyse et déconstruction avec Jacques Derrida.
Des philosophes soutenant des positions parfois très divergentes, des psychanalystes de divers courants, ont apporté leur contribution à ce colloque qui est devenu une référence pour la pensée et a marqué l'histoire du Collège international de philosophie de son archive inestimable.
Ont contribué à cet ouvrage : Natalia Avtonomova, Alain Badiou, Etienne Balibar, François Baudry, Mikkel Borch-Jacobsen, Claude Conté, Michel Deguy, Jacques Derrida, Elie Doumit, Françoise Duroux, Jorge Forbes, Jean-Joseph Goux, Gérard Granel, Patrick Guyomard, Paul Henry, Christian Jambet, Philippe Lacoue-Labarthe, Pierre Lavalle, Guy Le Gaufey, Andréa Loparic, Nicole Loraux, Pierre Macherey, René Major, Stephen Melville, Jean-Claude Milner, Jean-Luc Nancy, Bertrand Ogilvie, Wiliam J. Richardson, Jacob Rogozinski, Elisabeth Roudinesco, Pierre-André Terzian, Jean-Michel Vappereau, Serge Viderman, Samuel Weber. -
Philosophie de la vie quotidienne : essais critiques
Jean-Marie Brohm
- PU de Paris Nanterre
- Libellus
- 14 Septembre 2023
- 9782840165255
Par une fine observation des dynamiques de langage, des couples, du conformisme, Jean-Marie Brohm livre une analyse philosophique, parfois piquante, de la vie quotidienne.
La vie quotidienne rythme l'existence par ses emplois du temps, ses occupations habituelles, ses routines, ses ritualisations, ses fêtes, mais aussi ses ruptures, ses crises ou ses drames. Ses contenus et ses manifestations varient selon les époques historiques, les sociétés, les cultures, les modes de vie, l'âge et le sexe des individus. Cette étude de philosophie anthropologique - qui s'appuie entre autres sur les recherches de Paul Nizan, Henri Lefebvre, Guy Debord, Alfred Schütz, Georg Simmel, Karel Kosik, Michel de Certeau, Claude Javeau, Georges Balandier, Cornelius Castoriadis, Paul Ricoeur - souligne les fondements ontologiques de la quotidienneté dans le monde intersubjectif de la vie : les états corporels et les passions, les moments de la temporalité (le jour ou la nuit), les lieux (réels ou imaginaires), les situations vécues (ordinaires ou extraordinaires). Elle insiste in fine sur les « catégories » existentielles ou « marqueurs » ontologiques originaires qui caractérisent la condition humaine au quotidien : le langage et ses rapports au réel et à la vérité (ou au mensonge), le conformisme lié à l'imitation (le mimétisme et le grégarisme), la sexualité et le couple (l'amour et ses conflits), la mort et le mourir (la finitude et l'angoisse). -
La mésologie, pourquoi et pour quoi faire ?
Augustin Berque
- PU de Paris Nanterre
- 20 Août 2014
- 9782840161882
La mésosologie, science interdisciplinaire et transdisciplinaire, nous rappelle que sans son milieu et son environnement, l'être humain n'est pas même un être-sujet...
Définie en 1848 comme science des milieux, la mésologie est née des travaux d'un disciple d'Auguste Comte, le médecin Charles Robin. Sous l'influence de la phénoménologie, elle a été refondée sur d'autres bases au XXe siècle par le naturaliste Jakob von Uexküll - précurseur de l'éthologie et de la biosémiotique et par le philosophe Tetsurô Watsuji.
Tous deux - Uexküll au niveau du vivant en général, Watsuji à celui de l'humain en particulier introduisent un double principe, d'une part : dans sa relation à l'environnement, l'être n'est pas un objet, mais un sujet qui interprète activement l'environnement pour en élaborer son milieu propre ; d'autre part, le milieu ne doit pas être confondu avec le donné brut de l'environnement. L'environnement fait l'objet de l'écologie, le milieu celui de la mésologie.
Il y a urgence à réembrayer rationnellement l'existence humaine à l'environnement. À force de s'abstraire du monde-objet qu'il s'est donné par le dualisme, le sujet moderne en vient à risquer de se supprimer lui-même. Il a commencé à le faire en ravageant l'environnement qui fonde son propre milieu. Sans mésologie, notre glorieux Anthropocène pourrait bien être bref...
Né en 1942 au Maroc, géographe, orientaliste et philosophe, Augustin Berque est directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, où il enseigne la mésologie. Membre de l'Académie européenne, il a été le premier occidental à recevoir le Grand Prix de Fukuoka pour les cultures d'Asie.
-
Emmanuel Levinas Maurice Blanchot penser la différence
Alain Milon
- PU de Paris Nanterre
- 17 Mars 2008
- 9782840160113
Cet ouvrage rassemble les réflexions et théories de Maurice Blanchot et d'Emmanuel Levinas, et analyse l'influence qu'elles ont eue sur la société française du XXème siècle.
Ouvrage réalisé en collaboration avec l'UNESCO.
Maurice Blanchot et Emmanuel Lévinas ont marqué toute une génération d'intellectuels comme Gilles Deleuze, Michel Foucault ou Jacques Derrida. À travers la question du corps, de l'éthique, de l'amitié, du judaïsme, et du langage philosophique et littéraire, cet ouvrage tente de mieux faire comprendre la complexité de leurs questionnements et l'influence qu'ils ont pu exercer sur la pensée française du XXe siècle. Au-delà de l'hommage lié aux centenaires des naissances de Lévinas (1906) et de Blanchot (1907), c'est toute la question des points de convergences et de dissemblances entre ces deux penseurs qui est abordée ici.
Cet ouvrage a été particulièrement soutenu par l'Association pour la Célébration du Centenaire Emmanuel Lévinas (ACCEL), le Ministère de la Culture et par l'UNESCO dans le cadre de la Journée mondiale de la Philosophie organisée en novembre 2006. Éric Hoppenot, Arthur Cools, Jean-François Patricola, David Uhrig, ont réuni une soixantaine de chercheurs venus de quatre continents afin de participer au colloque : « Lévinas-Blanchot, penser la différence ». -
La politique des poètes
Jacques Rancière
- PU de Paris Nanterre
- College International
- 21 Novembre 2018
- 9782840163220
Cet ouvrage propose de mêler la philosophie, la poésie et la politique, pour redonner aux poètes leur place dans le champ politique.
Issu d'un séminaire du Collège international de philosophie, cet ouvrage propose une réflexion sur les rapports entre philosophie, poésie et politique.
Entre deux bornes temporelles et symboliques - la promenade enthousiaste du jeune Wordsworth dans la France révolutionnaire de 1790 et la méditation de Celan sur la poésie après Auschwitz -, ce livre analyse à travers Byron, Coleridge, Büchner, Brecht, Beckett, mais aussi Mandelstam, Schelling, Wagner et Pessoa plusieurs rencontres exemplaires et problématiques de la poésie moderne avec les questions posées à la pensée par la politique.
Peut-on alors parler d'un âge des poètes où ceux-ci auraient pris en charge une nouveauté des conditions de la pensée encore obscure pour les philosophes? Et si la philosophie, pour répondre au désarroi de la politique, devait reprendre aux poètes leur bien? -
La place de l'étranger dans la communauté ; dialogue entre Levinas et Blanchot
Alain Milon
- PU de Paris Nanterre
- 24 Avril 2018
- 9782840162995
Comme le métis n'est pas métis par son enveloppe, mais par sa capacité à se construire en permanence, le sujet n'est pas sujet par analogie mais par différence. La différence porte en elle le double à condition de comprendre que le double n'est pas deux fois une unité mais l'impossibilité pour une chose d'être une.
Des notions (l'étranger, la différence, l'altérité, le métis, la relégation, le métèque, l'autochtone,
le même, l'unicité, l'identité...) mais aussi des penseurs (Héraclite, Parménide, Blanchot, Levinas, Maître Eckhart, Platon, Michaux, Lao Tseu, Deleuze, Derrida...) pour mieux saisir la nature profonde
de cette communauté humaine.
Fragmenter l'unité apparente de chaque singularité pour faire remonter sa propre étrangeté:
c'est à cet instant précis peut-être que le mouvement de la communauté prend tout
son sens, quand il résiste à l'uniforme.
Commun, communion, communisme, communauté, communautaire, communautarisme... le terme de communauté est complexe. Utilisé à tort et à travers il perd son sens. Qu'est-ce qu'une communauté finalement? Comment distinguer la communauté du communautarisme et comment éviter de réduire la communauté au communautaire ou l'identité à l'identitaire?
« Qu'est-ce donc qui nous manque? », pour reprendre la question de Maître Eckhart.
La communauté pour combler un manque ou la communauté comme comble du manque?
C'est l'interrogation centrale de cet essai sur la place de l'étranger dans la communauté humaine. -
Le rire moderne
Alain Vaillant, Roselyne de Villeneuve
- PU de Paris Nanterre
- 17 Août 2013
- 9782840161615
La France d'Ancien Régime était celle de la « gaieté » et de l'« esprit ». Avec la Révolution, commence le temps du rire moderne : d'un rire franc, dévastateur, protéiforme, et faisant flèche de tout bois (de l'ironie, de la parodie, de la satire, mais aussi des brindilles du calembour ou de la blague).
Ce rire naît des convulsions de la Révolution. Il sape l'autorité triste des rois de la Restauration. Il triomphe dans le Paris louis-philippard, pour le plus grand plaisir du Bourgeois qui ne se lasse jamais de sa propre caricature. Il constitue le plaisir ordinaire d'une bohème entrée en dissidence contre toutes les formes de sérieux. Il trouve sa consécration sous la Troisième République, avec le Chat noir et ses avatars fin de siècle.
Phénomène de société, le rire moderne est au coeur des inventions esthétiques du xixe siècle. Il inspire les journalistes, les poètes, les artistes et le monde de la scène. Il envahit les formes mineures de création culturelle aussi bien que les grandes oeuvres du canon. En voici le premier panorama raisonné, issu du travail collectif de vingt-huit spécialistes, historiens de la littérature, des arts ou de la culture. -
Spinoza et le temps
Samuel Alexander, Ulysse Gadiou
- PU de Paris Nanterre
- 16 Décembre 2021
- 9782840164760
Philosophe juif né en Australie, professeur à Oxford puis à Manchester, Samuel Alexander (1859-1938) est l'auteur d'une oeuvre originale et méconnue touchant des questions de métaphysique, d'éthique et de philosophie de la religion. Héritier d'Einstein et de Darwin, proche des « nouveaux réalistes » de l'école anglaise (Russell) et du courant « émergentiste » (Lloyd Morgan, Broad), il fut l'un de ceux qui, à l'instar de Bergson et Whitehead, affirmèrent avec force la nécessité de « prendre le temps au sérieux ».
Issu d'une conférence consacrée à Spinoza, ce petit ouvrage nous propose une expérimentation philosophique audacieuse. Que se passe-t-il si nous réintroduisons le temps vivant dans la doctrine de la Substance éternelle, au point d'en faire un attribut de Dieu ? L'hypothèse d'une réalité en devenir conduit à redéployer le système de l'Éthique dans l'espace-temps à quatre dimensions : sous l'appareil des démonstrations more geometrico se découvrent alors les intuitions profondes d'une pensée qui nous est contemporaine malgré toute son étrangeté. Cette lecture créative d'un classique de la métaphysique apporte un nouvel éclairage à des questions vitales, sinon intemporelles : la signification de la totalité (« Dieu » ou « Nature ») pour des êtres finis, la possibilité de concilier l'esprit scientifique et le sentiment religieux, l'exaltation intellectuelle et la vénération...
Philosophe juif né en Australie, professeur à Oxford puis à Manchester, Samuel Alexander (1859-1938) est l'auteur d'une oeuvre originale et méconnue touchant des questions de métaphysique, d'éthique et de philosophie de la religion. Héritier d'Einstein et de Darwin, proche des « nouveaux réalistes » de l'école anglaise (Russell) et du courant « émergentiste » (Lloyd Morgan, Broad), il fut l'un de ceux qui, à l'instar de Bergson et Whitehead, affirmèrent avec force la nécessité de « prendre le temps au sérieux ». -
Cet ouvrage est consacré à l'oeuvre de Jean-Michel Salanskis, et à sa réflexion sur l'évolution de la philosophie.
La conférence est un récit, elle retrace le parcours intellectuel de J.-M. Salanskis.
Un parcours nous conduisant, depuis le climat de la philosophie française subversive des années 60-70, jusqu'à l'actuelle ambiance de la philosophie: éclectique, post-phénoménologique, propice à la tentation de la clarté analytique. On y voit les fidélités maintenues (la volonté de ménager une place éminente aux mathématiques, à la tradition juive) et des influences qui changent (Lyotard, Deleuze, Heidegger, Kripke, Levinas).
Un temps, la figure autour de laquelle tout s'organise est celle de la série, bientôt reprise dans le langage herméneutique. De façon décisive, la conception du sens bascule vers l'ethanalyse, la grande affaire de l'auteur: le projet de décrire nos partages de sens. L'ethos tient alors le premier rang.
Au bout de cet itinéraire, la satisfaction de pouvoir afficher une unité, mais surtout, le naïf enthousiasme de qui, indéfectiblement, désire enseigner. -
La querelle de l'épiphénoménisme : Une présentation du débat entre Thomas Henry Huxley et William James
Hortense De Villaine
- PU de Paris Nanterre
- 17 Octobre 2019
- 9782840163466
En confrontant les textes théoriques de Thomas Henry Huxley et de William James, cet ouvrage pose la question de l'épiphénoménisme, et donc de la réalité ou le mensonge du contrôle du corps par l'esprit.
Nous croyons que notre esprit dirige notre corps, et par là même nos choix et notre destin. Mais si on en croit les épiphénoménistes, qui défendent la thèse de l'inefficacité causale de l'esprit, tout cela pourrait s'avérer n'être qu'une douce illusion. Le scientifique Thomas Huxley a popularisé cette thèse au XIXe siècle, prenant appui sur les sciences du cerveau. Depuis, l'épiphénoménisme est resté une thèse sulfureuse, mais incontournable en philosophie de l'esprit.
Ce volume permet, pour la première fois en français, de reconstituer l'origine du débat suscité par l'épiphénoménisme à partir du texte original de Huxley et de l'une de ses principales réponses. Huxley demande: dans un univers intégralement régi par des lois de causalité physico-chimiques, comment imaginer qu'un esprit invisible et immatériel pourrait agir sur la matière, c'est-à-dire sur notre cerveau? Chaque action volontaire devrait alors être considérée comme une rupture ou suspension temporaire de la loi de causalité matérielle. Ou alors, c'est le cerveau qui dirige notre corps, et les décisions qui y sont prises arrivent à notre conscience dans un second temps, accompagnées de l'illusion d'un choix. Cette option, résolument déterministe et difficilement acceptable pour tout un chacun, s'impose comme étant la seule compatible avec les lois de la nature.
Le philosophe William James n'accepte pas cette définition de l'humain comme automate, pourvu d'une conscience réduite au rôle de spectateur. Il entreprend ainsi de répondre à Huxley et propose une autre thèse, avec une conscience résolument agissante tout au long de l'évolution.
La querelle de l'épiphénoménisme propose la traduction et la présentation de ces deux textes pionniers, aux enjeux toujours actuels. -
Une pensée nouvelle n'est pas là pour réjouir, elle est là pour déranger. Cela, Adorno le savait, lui qui, à l'été 1966, écrivait : « L'auteur s'attend aux résistances auxquelles la Dialectique négative s'expose. »
Une pensée nouvelle n'est pas là pour réjouir, elle est là pour déranger. Cela, Adorno le savait, lui qui, à l'été 1966, écrivait : « L'auteur s'attend aux résistances auxquelles la Dialectique négative s'expose. »
Par un paradoxe assumé, Adorno affirme que la philosophie fait preuve de sa plus grande actualité au moment même où elle est la plus intempestive, c'est-à-dire lorsqu'elle n'esquive pas le difficile combat promis à qui veut critiquer les positions établies. Issu d'un colloque tenu à Nanterre en mars 2017, l'ouvrage collectif Adorno contre son temps propose de revisiter l'oeuvre du philosophe à la lumière de ce pas de côté qu'elle a toujours su faire pour échapper à la pensée dominante de son temps. Il s'agit par là de tracer une transversale à même de parcourir ses différents aspects, de la philosophie à l'esthétique, et de la sociologie à la politique. Un parcours qui revient aussi à interroger l'actualité de la pensée adornienne, car en tant que penseur contre son temps, il se pourrait qu'Adorno soit aussi un penseur pour notre temps, et que les combats d'hier fassent encore sens aujourd'hui.
-
Le Rapport bleu : Les sources historiques et théoriques du Collège international de philosophie
François Châtelet, Jacques Derrida, Jean-Pierre Faye
- PU de Paris Nanterre
- 21 Novembre 2019
- 9782840163473
Cet ouvrage retrace l'histoire et l'impact du "Rapport Bleu", à découvrir pour tous les amateurs de philosophie.
Le « Rapport bleu » est le texte fondateur du Collège international de philosophie. Commandité par Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de la Recherche et de l'Industrie, et remis en septembre 1982 par ses quatre co-signataires, François Châtelet, Jacques Derrida, Jean-Pierre Faye et Dominique Lecourt, il a jeté les bases du Collège international de philosophie fondé en 1983. Composé d'une partie collective et d'une contribution en nom propre de chacun de ses auteurs, il est non seulement un document historique mais également un texte philosophique qui a fait date. -
Versions du politique
Jean-Michel Salanskis
- PU de Paris Nanterre
- Libellus
- 15 Octobre 2020
- 9782840163732
Le sens de la politique nous échappe : que sommes nous par rapport à elle ? Est-elle la solution nos problèmes, ou doit-on la considérer sous un prisme différent ?
Le mot politique est sans doute le plus excitant de la scène culturelle qui est la nôtre.
Par sa faute ou grâce à lui les amitiés les plus anciennes et les plus profondes se brisent, les espoirs les plus absolus se maintiennent, et l'exigence du dévouement reste en mémoire.
Par la vertu du politique le monde ne cesse de trembler, au bord d'un basculement pensé comme essentiel.
Mais comprenons-nous cette importance extrême du politique pour nous? Et comprenons-nous-même, plus simplement, de quoi il retourne dans le politique?
Ce livre explore la signification du politique pour nous. Il essaie de formuler les principales manières de comprendre le politique et l'horizon dessiné par lui. L'ouvrage parcourt ainsi la série de quelques versions du politique.
Il tente aussi de faire échec à la croyance que le politique est par lui-même la clef et la solution, en promouvant plutôt la figure du "difficile politique". Il est à notre charge de rédimer ce monde, mais ce n'est pas une bonne nouvelle pour nous! -
L'héroique et le champêtre Tome 2 ; appropriation et déconstruction des théories
Marianne Cojannot-le blanc, Claude Pouzadoux, Evelyne Prioux
- PU de Paris Nanterre
- 4 Mars 2015
- 9782840161899
Appropriation et déconstruction des théories stylistiques dans la pratique des artistes et dans les modalités d'exposition des oeuvres.
-
Cet ouvrage analyse la relation particulière, pétrie de méfiance, qu'entretenait Maurice Blanchot avec la philosophie.
Dans Le Pas au-delà, Maurice Blanchot fait le constat suivant : « Derrière le discours parle le refus de discourir, comme derrière la philosophie parlerait le refus de philosopher : parole non parlante, violente, se dérobant, ne disant rien et tout à coup criant. »
Cette résistance de Blanchot à l'égard de la philosophie montre les limites de la qualification d'une oeuvre, qu'elle soit philosophique, littéraire ou poétique. L' écriture philosophique est-elle plus ou moins philosophique dans le fragment d'Héraclite, le système d'Hegel ou l'aphorisme de Nietzsche ? De tout cela, Blanchot semble se moquer. Et qu'importe de savoir si Blanchot est philosophe. Notre intention dans cet ouvrage est ailleurs. Elle est dans le souhait d'interroger le « et », chacun avec ses lectures et ses convictions. Ce « et » dans Blanchot et la philosophie, faut-il l'envisager comme une addition, une disjonction, une impossibilité, un ou bien ou bien, un ni ni, une localisation... ? Où est Blanchot en fin de compte ? Trois articles de Maurice Blanchot compléteront cette approche : « Le « discours philosophique » » (1971), « Discours sur la patience (en marge des livres d'Emmanuel Lévinas) » (1975), et « Notre compagne clandestine » (1980). -
Une histoire consternante ; pourquoi les philosophes se laissent corrompre par le "cas Heidegger"
Hassan Givsan
- PU de Paris Nanterre
- 4 Juin 2011
- 9782840160786
Ce n'est pas le " cas Heidegger " que nous présentons ici. Mais ce que nous présentons n'est pas moins consternant, car c'est le " cas Heidegger " à travers le jugement des philosophes.
Ce que nous présentons ici, c'est la façon dont de nombreux philosophes - des femmes pour certains d'entre eux - traitent le " cas Heidegger ". Celle-ci révèle l'état dans lequel se trouve la philosophie actuellement. Une fois encore, elle se laisse corrompre - cette fois-ci par le " cas Heidegger ".
Il a été exposé dans Pensée de l'inhumanité le fait que la pensée heideggérienne de l'être représente en tant que telle quelque chose de funeste. Dans ce traité, Heidegger est examiné en tant que représentant d'une ère caractérisée par l'adieu à l'homme, par la déshumanisation de l'humain. De ce point de vue, ce que l'on a coutume d'appeler l'" affaire Heidegger ", et dont le noyau est résumé par le slogan de la " prise en charge du rectorat ", ne représente que le point sur le i. Que le point fasse partie du i, qu'on ne puisse imaginer ce dernier sans lui, c'est une chose. Mais ce qui est essentiel, c'en est une autre, c'est la chose que l'on oublie, que l'on nous fait oublier à force de regarder le point. Ce que l'on nous fait oublier c'est, justement, que Heidegger est le représentant d'une ère qui s'est caractérisée par l'adieu à l'homme, par la déshumanisation de l'humain.
Dès lors qu'il est vu sous cet angle, le " cas Heidegger ", ainsi qu'on le conçoit habituellement, prend lui-même une signification philosophique, en ce sens qu'il fait apparaître la constitution et les traits de caractère fondamentaux de la philosophie contemporaine.
Hassan Givsan (traduit de l'allemand par Denis Trierweiler), préface Emmanuel Faye.
-
La circonstance.
Une notion, fonction ou rubrique, à propos de laquelle plusieurs disciplines unies par une relation privilégiée au langage ont estimé pouvoir inventer une approche sans contrainte ni artifice. on essaie de définir la circonstance, d'en cerner les manifestations esthétiques, d'en mesurer la portée historico-politique. on explore de mille manières les tensions et conflits dans lesquels elle entre, variables selon les domaines.
On se refuse à en faire une machine de guerre contre le rationalisme. on s'autorise à en user pour faire venir au premier plan le décor de l'aventure signifiante et symbolique de l'humanité, pour sonder ce qui, dans notre monde, emmène au-delà des ressources et des identités immédiates.
-
La figure du philosophe dans les lettres anglaises et françaises
Alexis Tadié
- PU de Paris Nanterre
- 1 Octobre 2010
- 9782840160649
Qui est philosophe ? Le philosophe de l'époque moderne (XVIe-XIIIe siècles) est une figure mouvante, dont l'activité s'oppose à celle de son prédécesseur, plus enclin à la contemplation de la vérité, ainsi qu'à celle de son descendant du XIXe siècle, professionnel de la philosophie.
Le philosophe, tel que l'envisage cet ouvrage, est à la fois personnage fictif, incarnation reconnaissable d'un type ou d'une spécialité, et personnage réel, convoqué dans le récit au gré de l'argumentation. Il peut s'agir de l'auteur lui-même qui tente de se définir comme tel, comme les études sur Hobbes ou Diderot dans ce volume le soulignent. Il peut être question d'un philosophe appartenant au passé, grande figure qui traverse les siècles et les discours, à l'instar de Socrate ou de Montaigne.
Il peut encore être question de figures génériques, comme celles que Hume place en face de lui dans ses Essais. La représentation du philosophe peut enfin prendre place dans une construction fictionnelle, philosophe naturel de l'académie de Lagado comme penseur chez Cyrano. S'interroger sur la figure du philosophe dans sa variété méthodologique plus que dans l'exhaustivité d'un inventaire, permet de saisir des modes d'écriture, de comprendre comment la prose devient philosophique : cette figure met en valeur, sur le mode mineur, le travail de la philosophie.
-
Les auteurs abordent, dans ce cinquième volume de la collection dédiée « Livre et société », différents aspects de la matérialité du livre. Car il s'agit bien d'un objet à part entière, multiforme, concret dans sa matérialité, mais aussi virtuel par son contenu. Une dualité que l'ouvrage interroge, tout comme il interroge le(s) temps et l'(es) espaces que le livre convoque.
-
De quoi est-il question quand il est question de corps ou de corporéité? C'est à cette interrogation - qui n'est pas si anodine qu'il y paraît - que tente de répondre le présent ouvrage. L'actuelle prolifération des essais consacrés à la thématique du corps indique assez l'intérêt d'une clarification théorique ou d'une analyse critique des différentes acceptions de la notion de « corps », devenue une véritable Tour de Babel.
Les quatre chapitres de cet ouvrage qui cherchent à donner des éléments de réponse à cette interrogation centrale ont chacun leur visée particulière, mais ils se complètent mutuellement parce que leur intention commune est l'exploration la plus complète possible de la « chose corporelle », approfondissement qui n'a sans doute pas de fin. -
Leçon d'économie générale : l'expérience-limite chez Bataille-Blanchot-Klossowski
- PU de Paris Nanterre
- 21 Février 2019
- 9782840163138
« Klossowski, Bataille, Blanchot, ont été pour moi très importants. Et je crains bien de n'avoir pas fait dans ce que j'ai écrit la part suffisante à l'influence qu'ils ont dû avoir sur moi »: c'est en ces termes que Foucault reconnaît sa dette à l'égard de ces trois auteurs qui ont profondément pesé sur sa philosophie. Mais cette dette ne s'arrête pas à Foucault évidemment. On la retrouve chez Deleuze et Derrida, et bien d'autres intellectuels plus contemporains.
L'intention de cet ouvrage est de proposer un débat autour de l'importance de ces trois essayistes, eux-mêmes marqués par les séminaires d'Alexandre Kojève sur Hegel de 1933 à 1939, sur la pensée contemporaine. Leur lecture critique de la filiation Hegel-Marx-Kojève sera à l'origine d'une pensée autre de la discontinuité, de la dissymétrie, de l'irréversibilité, de l'inconnu, de l'indétermination, autrement dit une façon différente de réfléchir sur la puissance d'une écriture hors langage pour reprendre l'expression de Blanchot.