GALLIMARD
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Des délits et des peines
Césare Beccaria
- GALLIMARD
- Bibliotheque De Philosophie
- 5 Juin 2015
- 9782070783687
À une époque de transition entre l'ancien régime et la modernité du droit pénal, Cesare Beccaria opère une rupture dans le domaine juridique et politique, en direction d'une laïcisation de la justice criminelle. Dans le droit de punir moderne, dont le philosophe et juriste milanais dessine les contours, la peine devient une nécessité sociale, née d'une concession minimale de la liberté des citoyens. Clarté et utilité des lois pénales, proportion entre peines et délits, promptitude et modération des peines, dépénalisation et prévention plutôt que répression, telles sont les exigences énoncées avec éclat dans Des délits et des peines en 1764.
Salué par Voltaire et les Encyclopédistes, l'ouvrage a été au centre des débats sur la réforme criminelle au cours des dernières décennies du XVIIIe siècle. La Révolution française a consacré ses principes. Une bonne partie du droit pénal européen est issue de ce petit livre italien. Ses combats restent néanmoins toujours d'actualité dans le monde, qu'il s'agisse de celui contre la peine de mort ou de celui contre la torture. Sa vigueur de pensée en fait une référence toutes les fois où les systèmes juridiques sont mis à l'épreuve de l'inhumanité, lorsque «les lois permettent qu'en certaines circonstances l'homme cesse d'être personne et devienne chose».
Des délits et des peines sont présentés ici dans une nouvelle traduction, le plus littérale possible, accompagnée d'un apparat critique veillant à éclaircir les passages les plus complexes et à indiquer au lecteur les principales articulations de la pensée de l'auteur.
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Oeuvres philosophiques Tome 2 ; des prolégomènes aux écrits de 1791
Emmanuel Kant
- GALLIMARD
- Bibliotheque De La Pleiade
- 11 Janvier 1985
- 9782070110728
«Kant (1724-1804) est un professeur : c'est à travers son enseignement et ses lectures que sa pensée acquiert sa forme propre. Il marque la fin de la métaphysique sous son aspect dogmatique : s'interrogeant sur le pouvoir de connaître, il montre qu'il n'est pas à la mesure de sa prétention à saisir l'inconditionné. Mais il a pris au sérieux l'ambition métaphysique, qu'il attribue à la raison elle-même. L'inconditionné,
refusé au savoir, mais manifesté dans l'autonomie de la raison pratique et anticipé dans l'espérance, est le vrai fil conducteur de sa pensée
qui le découvre non plus dans l'objet mais dans l'acte, la spontanéité et la liberté.» Alexandre J.-L. Delamarre. -
Kant et le problème de la métaphysique
Martin Heidegger
- GALLIMARD
- Bibliotheque De Philosophie
- 8 Juin 2023
- 9782073019103
Nouvelle traduction
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Oeuvres philosophiques Tome 3 ; les derniers écrits
Emmanuel Kant
- GALLIMARD
- Bibliotheque De La Pleiade
- 22 Octobre 1986
- 9782070111060
Thomas de Quincey - pour marquer la prépondérance de Kant dans la philosophie occidentale - osait affirmer que si un lecteur prétendait être indifférent à sa philosophie, il faudrait supposer qu'il soit «parfaitement inintellectuel» ou, encore, « feindre, par politesse, de supposer le contraire». Avec ce tome III s'achève, dans la Pléiade, la publication des oeuvres du philosophe. Le lecteur, saisissant - ne serait-ce qu'intuitivement - les modifications apportées aux structures de la pensée par la construction de Kant, pourra ainsi avoir un libre et facile accès à l'-uvre d'un des philosophes qu'on ne peut «éviter». On sait trop que c'est à Kant d'abord qu'Heidegger dut s'affronter. L'éditeur a voulu restituer les oe uvres dans la simplicité de leur évolution chronologique. Si on peut penser que ce dernier volume n'apporte plus de découvertes majeures (il ne faudrait néanmoins pas oublier de quel poids la Métaphysique des moeurs pèse sur nos sociétés et ne pas nier que nous relevons encore du fantasme d'un Projet de paix perpétuelle), on pourra cependant mesurer de quel incessant travail de reprise et d'affinement la pensée de Kant est capable. Ferdinand Alquié - le maître d'oeuvre de cette publication - déclarait qu'«une édition de Kant n'est pas une thèse sur Kant». C'est donc à un humble travail de balisage que se sont
attachés ses divers collaborateurs pour guider l'homme curieux - donc susceptible de philosopher - dans cette oeuvre gigantesque qui, incontestablement et peut-être à notre insu -, nous a tous «fondés». -
La patience du concept : essai sur le discours hégélien
Gérard Lebrun
- GALLIMARD
- Bibliotheque De Philosophie
- 7 Mars 1972
- 9782070281091
«Un système n'est faux que lorsqu'on prétend que son point de vue est le plus élevé.» L'auteur de cette parole a-t-il bien eu l'ambition qu'on lui prête de surplomber et de clore la Métaphysique ? Son projet ne fut-il pas plutôt d'élaborer un nouveau type de discours ? Or, dans la hâte de juger la «doctrine», on a trop souvent lu Hegel comme s'il suffisait de dominer sa terminologie pour être de plain-pied avec son texte. Qu'on ait donc la patience de suivre le travail que ce discours opère sur lui-même à mesure qu'il se déploie - et l'on verra les concepts se déformer, effacer leurs limites, s'expulser du sens auquel l'«Entendement» (c'est-à-dire nous-même) les avait trop vite assignés. «Ne dites plus, mais dites... N'opposez plus, mais dissolvez...» : ces injonctions parcourent le discours et doivent diriger le lecteur, au sens où l'on dirige des comédiens. Au coeur de ce nouveau langage, Hegel est-il donc imprenable, si l'on respecte les règles de son jeu ? Ce n'est pas ce que veut dire Gérard Lebrun. Relever les points sur lesquels le philosophe aurait pu déjouer les attaques, c'est faire place nette à une critique qui affronterait le hégélianisme tel qu'il était, et non tel qu'on l'imagina polémiquement. Il est vrai qu'en cette étape, l'entreprise semblera ne déboucher sur rien. Mais cela même pourrait être une indication. À vouloir décaper la philosophie spéculative du dogmatisme sommaire auquel elle fut trop souvent réduite, on en vient naturellement à parler en nihiliste. Quelle «Vérité» maléfique recèle donc une oeuvre qui récompense de la sorte un lecteur patient ?