Depuis quand les humains ont-ils été pris du désir de confier à la matière une sensation, une émotion ?Que nous disent toutes les formes de créativité des diverses humanités identifiées à ce jour, celle de Sapiens, de Dénisova ou de Néandertal sinon cet éternel recommencement des oeuvres de l'esprit et du geste ?Dans ce Manifeste intemporel des arts de la préhistoire, Pascal Picq célèbre l'impérieuse nécessité de la création des humains depuis la nuit des temps, et nous offre une démonstration éblouissante des richesses de l'évolution.
Pourquoi les espèces humaines ont-elles évolué ? Qui a inventé le feu ? Quand et comment Sapiens a-t-il conquis la Terre ? Pourquoi Néandertal a-t-il disparu ? Comment étaient organisées les sociétés préhistoriques ? Aurait-on pu rester à la Préhistoire ? Homo sapiens a émergé en Afrique il y a seulement 300 000 ans. Nous avons donc passé plus de 98 % de notre existence vivant de chasse, de pêche et de cueillette. Jean-Paul Demoule raconte l'épopée des espèces humaines successives, leurs migrations et leurs mélanges. Il décrit leurs inventions, leur alimentation, leurs vêtements, leurs croyances, leur sexualité, leurs organisations sociales et explique comment, avec l'arrivée de l'agriculture au néolithique, les humains inaugurèrent un nouveau mode de vie dont l'anthropocène n'est que l'une des nombreuses répercussions.
Août 2015.
Après vingt-cinq années de recherches archéologiques dans une petite grotte du sud de la France, Ludovic Slimak se trouve confronté aux vestiges d'un corps. Des équipes scientifiques du monde entier se penchent sur cette découverte fondamentale. Ce corps pourrait bien être celui de l'un des derniers néandertaliens, mais les résultats des analyses scientifi ques les plus pointues déroutent les chercheurs. Les disciplines se remettent en question et multiplient leurs investigations. Le voile se lève peu à peu autour de cette incroyable découverte, contraignant les chercheurs à réécrire profondément l'histoire des derniers néandertaliens en Europe.
Ludovic Slimak propulse le lecteur vers des contrées inattendues, entre égarements scientifiques et récit de voyage. Un saisissant périple dans le temps, aux limites de nos connaissances, qui nous con onte à la plus grande extinction d'humanité.
Si chaque ligne de ce livre nous met face à l'inconnu, les derniers chapitres renversent toutes nos certitudes et nous questionnent sur la destinée humaine.
Est-ce ainsi que les hommes meurent ?
Un récit brillant qui nous emmène, par-delà les millénaires, à la rencontre de notre propre humanité.
Retracer 40 000 ans d'une histoire qui commence avec la rencontre de l'homme de Néandertal et de l'Homo Sapiens et s'achève en - 52 avec Vercingétorix, le vaincu d'Alésia, est l'audacieux défi que s'est donné Anne Lehoërff. On y découvre la richesse d'une toute première Europe - allant de l'Atlantique à l'Oural et même au-delà -, l'ingéniosité de ces sociétés orales, populations nomades puis sédentaires, qui ont appris à maîtriser le feu, la pierre, la céramique, le bronze, le fer, ont enterré leurs morts, défriché la forêt, inventé l'agriculture et la métallurgie, construit des villes et des nécropoles, honoré leurs dieux, parcouru l'espace, à pied, en bateau et sur des véhicules tractés de plus en plus sophistiqués.
En l'absence de sources écrites, mais à l'appui de l'archéologie, associée à toutes les sciences de la vie et de la terre qui lui sont proches, l'auteure restitue ces existences passées et déconstruit les mythes élaborés au XIX siècle : l'homme « sauvage » des cavernes, les mégalithes faussement « celtiques », « nos ancêtres les Gaulois » vivant dans des huttes au milieu des forêts profondes... Loin de tous ces lieux communs, se dessine le portrait de l'homme moderne, des paysans, des artisans, des marchands, des guerriers.
Près de deux cents documents iconographiques et une trentaine de cartes originaleséclairent, de manière neuve, l'histoire en devenir de ce très lointain passé.
La révolution néolithique est sans doute l'un des événements majeurs de l'histoire humaine. Indépendamment, dans plusieurs régions du monde, des espèces animales et végétales sont domestiquées, permettant une maîtrise des ressources alimentaires.
Il en résulte une explosion démographique sans précédent qui conduit en quelques millénaires à des sociétés inégalitaires et violentes où apparaissent des villes et des États. Cet ouvrage, associant les points de vue d'archéologues, d'anthropologues, de linguistes, de généticiens, d'agronomes, s'interroge sur les causes de cette révolution et en décrit les diverses formes dans les principales régions du monde - Proche-Orient, Afrique, Chine, Amériques, Océanie, Japon - grâce aux acquis les plus récents de la recherche.
En résulte une analyse des conséquences sociales, économiques, culturelles, mais aussi écologiques et démographiques de l'invention de l'agriculture et de l'élevage qui est, peut-être, la première grande rupture des équilibres entre l'homme et la nature.
Préface de Dominique Garcia
Parmi les nombreuses hypothèses proposées pour expliquer l'« art des cavernes », beaucoup ont été définitivement réfutées ; d'autres ne sont pas totalement à rejeter, même si elles ne sauraient tenir lieu d'élucidation globale. Face à ces impasses, d'aucuns considèrent qu'il est plus sage de cesser de chercher. Le pari de ce livre est plutôt de chercher ailleurs et autrement.
À partir de la plus riche base de données élaborée à ce jour, recensant 452 cavités dont l'ornementation est attribuable au Paléolithique, et à l'issue d'un examen serré des analyses qui se sont succédé depuis plus d'un siècle, Jean-Loïc Le Quellec développe ici une approche entièrement nouvelle en posant la question suivante : pourquoi pénétrer dans des grottes obscures, souvent difficiles d'accès et même dangereuses, pour y réaliser des oeuvres dont la fraction la plus réaliste s'attache à représenter un très petit nombre d'espèces animales et, beaucoup moins fréquemment, des humains animalisés ou figurés de façon partielle ? Autrement dit : quelle conception de la grotte prédominait au Paléolithique, qui conduisit à y laisser de telles images ?
Parcourant des voies peu empruntées par les préhistoriens et utilisant des méthodes ignorées des « pariétalistes », l'auteur démontre qu'un grand mythe de création nourrissait l'ontologie des artistes paléolithiques : celui de l'Émergence primordiale, qui s'est répandu sur tout le globe à mesure que les Sapiens découvraient de nouveaux territoires hors d'Afrique. Un jour, dit ce mythe, des êtres chthoniens se redressèrent pour sortir de la grotte originelle, et cet acte fut rappelé et renouvelé, pendant quelques dizaines de milliers d'années, par des images rituellement tracées en d'innombrables cavernes... comme elles continuent de l'être aujourd'hui en bien des lieux du monde.
Qui ne s'est jamais interrogé sur les premières fois fondatrices de l'humanité? Premier outil, premier feu, premier dieu, premier mot, premier couple, premier enterrement...Ces premières fois culturelles, techniques et matérielles, qui constituent notre mémoire collective, prennent la forme de trente récits aussi vivants que passionnants. En s'appuyant sur les connaissances les plus actuelles en préhistoire et en évolution humaine, Nicolas Teyssandier nous convie à un voyage vertigineux dans le passé à la rencontre de nos ancêtres, celles et ceux qui ont fait de nous des humains.
Les personnages de ce livre sont les femmes, hommes et enfants qui peuplaient l'Europe entre 40000 et 10000 ans avant notre ère. L'archéologie nous permet de connaître nombre de détails sur leur vie quotidienne, comme ce qu'ils mangeaient ou les outils qu'ils façonnaient. Mais ce ne sont pas ces aspects, déjà bien connus, qui ont été retenus ici.L'autrice a choisi d'étudier les usages du corps de ces Homo sapiens:on a aujourd'hui une idée assez précise de leur apparence à partir de l'étude de leurs squelettes et des analyses ADN, de leur habillement, de leur parure, mais aussi de la manière dont ils se soignaient et dont ils traitaient leurs morts. Les vestiges de leurs activités permettent parfois de retrouver leurs gestes, leurs postures et leurs déplacements dans l'espace. C'est tout ce qu'on considère généralement comme invisible et hors de portée que Sophie A. de Beaune a cherché à mettre en avant, sorte de pied de nez aux historiens de l'art et autres non-spécialistes de la préhistoire qui prétendent qu'on ne saura jamais rien ni de la vie quotidienne ni de l'intimité de nos ancêtres européens. Les vestiges, certes fugaces et évanescents, ne sont pas si rares:il suffit de savoir les lire.
La dernière exposition en France sur l'art préhistorique des Pyrénées date de 1996. Depuis cette rétrospective, qui n'avait été présentée qu'au musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye, de nombreuses découvertes sont venues enrichir nos connaissances. À quelle époque ? Est-ce vraiment de l'art ? Cet ouvrage a pour ambition de répondre, ou tenter de répondre, à ces questions, à partir d'un nombre exceptionnel d'objets préhistoriques, inédits ou rarement montrés au public en France.
Qu'en est-il de l'économie dans les sociétés primitives ? À cette question fondamentale, l'anthropologie économique répond classiquement : l'économie archaïque est une économie de subsistance et de pauvreté, elle parvient au mieux à assurer la survie du groupe incapable de sortir du sous-développement technique et sans cesse guetté par la famine. Travestissement théorique et idéologique des faits, réplique ici tranquillement un anthropologue et économiste américain de réputation internationale dans un ouvrage devenu très vite un classique contemporain. Passant des chasseurs australiens et bochimans aux sociétés néolithiques d'agriculteurs primitifs telles qu'on pouvait encore les observer en Afrique ou en Mélanésie, au Viêt Nam ou en Amérique du Sud, relisant sans parti pris les textes connus et y ajoutant des données chiffrées, Marshall Sahlins affirme que non seulement l'économie primitive n'est pas une économie de misère, mais qu'elle est la première et jusqu'à présent la seule société d'abondance. L'homme primitif ne rentabilise pas son activité, non pas du fait qu'il ne sait pas le faire, mais parce qu'il n'en a pas envie. À partir de cette remise sur pied, tout le dossier de la question de l'origine de l'État et des stratifications sociales a été repris et débattu.
Le meilleur ennemi de l'État, c'est la guerre. Cet essai propose une réflexion novatrice sur la guerre. Pour Pierre Clastres, la guerre est une façon de repousser la fusion politique, et donc d'empêcher la menace d'une délégation de pouvoir menant aux dérives intrinsèquement liées à la trop grande taille d'une société. La guerre et l'institution étatique, posées dans une relation d'exclusion, chacune impliquant la négation de l'autre, se conditionnent donc mutuellement.
Et si nous nous étions fourvoyés sur ce que fut l'homme de Néandertal ?
Dans un véritable récit de voyage, Ludovic Slimak retrace son parcours de chercheur et nous entraîne dans une étonnante enquête archéologique. Pendant trente ans, il a inlassablement traqué ce qu'il appelle la créature. Créature, comme l'un de ces êtres qu'on apercevrait de loin, dans les brumes, sans vraiment savoir ce qu'il est, sans vraiment savoir le qualifier.
Son périple nous emmène en mille détours depuis les étendues glacées du cercle polaire jusque sur les traces d'étonnants cannibales vivant dans de profondes forêts tempérées méditerranéennes. Se confrontant aux vestiges de l'homme de Néandertal, il décrit une créature inattendue et dont la nature pourrait bien nous avoir totalement échappé. Constat d'échec ? Serions-nous incapables de concevoir une intelligence trop divergente de la nôtre ?
La créature humaine est décryptée d'une plume vive, parfois sarcastique, qui affronte sans détour nos fantasmes et nos projections sur cette humanité éteinte.
Cette créature humaine, c'est Néandertal, bien sûr. Mais c'est nous, aussi, dont un portrait inattendu émerge de ce regard croisé à travers les millénaires.
Que savons-nous de la femme de la Préhistoire ?
Trente-trois des plus grands spécialistes mondiaux (préhistoriens, anthropologues, archéologues, ethnologues, généticiens) tentent de répondre à la question dans cette enquête inédite. Chapitre après chapitre, les idées reçues et les préjugés sont déconstruits, preuves à l'appui, afin de redonner à Lady Sapiens toute sa place dans l'histoire de l'humanité.
On la croyait faible et sans défense, on la découvre chasseresse, combative et puissante. On la pensait bestiale et primaire, la science révèle qu'elle maîtrisait de nombreux savoirs et prenait soin de son corps et de son apparence. On l'imaginait soumise, elle était respectée, honorée, vénérée...
Son souffle, ses pas, ses gestes retrouvés, nous invitent à redécouvrir l'histoire de nos origines. Une histoire sensible et plus juste de femmes et d'hommes unis dans une destinée commune dont nous sommes les héritiers.
Et si l'âge de glace était aussi l'âge de la femme ?
Nos connaissances sur l'évolution humaine se multiplient à un rythme inédit. Les chercheurs se penchent sur les périodes les plus lointaines et des contrées encore inexplorées, alors que des techniques novatrices apportent des informations inattendues. Toumaï, avec ses 7 millions d'années, est à ce jour le plus ancien représentant connu de notre grande famille. De nouvelles branches d'hominines sont apparues en Asie. Notre ADN comprend des fragments hérités des Néandertaliens mais aussi d'autres groupes humains, comme les Dénisoviens. Des dizaines d'espèces ont coexisté, vivant parfois dans les mêmes régions. Chaque découverte nous fait entrevoir combien les capacités de nos lointains cousins étaient plus élaborées que ce que nous avions pu imaginer. C'est aujourd'hui une nouvelle histoire du buisson de l'humanité qu'il faut raconter.
De nombreuses découvertes récentes ont enrichi la connaissance que nous avons de nos ancêtres. Pourtant, l'histoire des premiers hommes nous fait toujours l'effet d'un labyrinthe... En prenant pour guide Pascal Picq, le lecteur parcourra sans se perdre cette longue évolution, qui commence au coeur de l'ère tertiaire, durant le long Miocène (de 23 à 5,5 millions d'années) ; il découvrira nos lointaines origines communes avec les singes, bien plus humaines qu'on ne l'imaginait !
Ce captivant récit se poursuit jusqu'à l'apparition d'Homo erectus, dont l'émergence vers 1,9 million d'années marque un tournant dans l'histoire de la vie : ses innovations techniques et culturelles, comme le feu et la cuisson, interagissent avec son évolution biologique, modifiant son corps, son cerveau et la société. Une étape décisive qui témoigne de la puissance du genre Homo, le premier grand singe qui a dominé l'ancien monde.
Qui était Lucy ? Comment vivait-elle il y a 3 millions d'années ?
Comment a-t-on su qu'elle était notre ancêtre directe ?
Que nous apprend-elle sur nos origines ?
En 1974, le squelette incroyablement complet d'une australopithèque est découvert dans le nord de l'Éthiopie par une équipe dirigée par Maurice Taieb, Donald Johanson et Yves Coppens.
Ils l'appellent Lucy.
Il ne suffit pas de collecter et d'estampiller un objet comme « archéologique », encore faut-il répondre à la question : pourquoi est-il là ?
Pierre Gouletquer, archéologue paisiblement décalé, sort ici des contraintes disciplinaires pour penser les fondamentaux de l'archéologie ; notoirement l'appréhension des territoires. Il propose une réflexion à la fois profonde et accessible sur les notions de parcours, de circulation des choses, des hommes, et de l'information dans le temps et dans l'espace.
Explorant ainsi nos façons de concevoir et de vivre les territoires, il outille et ouvre en grand le regard archéologique de tout un chacun.
Préhistoire du futur est paru en 1979 et n'a jamais été réédité depuis. Il est de ces ouvrages sulfureux, presque légendaires, dont beaucoup d'archéologues ont entendu parler, mais que peu ont lus. Le dialogue entre deux générations de chercheurs qui complète cette réédition en souligne toute l'actualité tant scientifique que politique.
Que savons-nous des transformations de leur corps ? Quels rôles avaient-elles dans la famille ? Quels étaient leurs tâches quotidiennes, leurs réalisations techniques et leurs talents artistiques ? De quels pouvoirs disposaient-elles ?
De nouvelles découvertes et de nouveaux questionnements rendent enfin visibles ces femmes qui vécurent aux temps lointains de la Préhistoire, de l'aube du Paléolithique jusqu'aux confins de l'âge du fer.
En éclairant sous un angle neuf la vie matérielle, familiale, sociale, religieuse des mondes de la Préhistoire, Claudine Cohen ancre la réflexion actuelle sur la différence des sexes et le statut social des femmes jusque dans la profondeur des millénaires.
Appréhender l'immensité du temps archéologique et tisser une connexion avec nos lointains parents constituent un véritable défi. Pourtant, l'homme n'a de cesse de s'interroger sur lui-même et ses prédécesseurs. Ce livre propose de s'aventurer dans l'univers d'un ancêtre aujourd'hui disparu : l'homme de Néandertal. Glaciers, toundras, forêts chaudes, déserts, montagnes, littoraux... Davantage Eurasien qu'Européen, Néandertal a peuplé un espace immense allant du nord du pays de Galles aux frontières de la Chine et, vers le sud, à la marge du désert d'Arabie. Loin des stéréotypes attachés à la figure de l'homme de cavernes, notre ancêtre est décrit dans ce livre comme un être curieux et inventif, habile et pragmatique. Fin connaisseur de son environnement, il a été capable de survivre et de s'adapter durant près de 350 000 ans, malgré d'importants bouleversements climatiques. En fin de compte, et en dépit de millénaires d'écart, Néandertal n'est pas si éloigné de nous. Grâce aux spectaculaires progrès scientifiques en matière d'analyse et de datation, et aux découvertes archéologiques des 30 dernières années, l'approche de sa pensée et de son mode de vie évolue constamment. Coopération, altruisme, artisanat, sens de l'esthétique, imagination... Et si, finalement, partir à la découverte de Néandertal, c'était partir à la découverte de nous-mêmes ?
Sous la direction de Henry de Lumley L'Univers, la Vie, l'homme Émergence de la conscience Qui y a-t-il aux origines de l'Univers ? Et de la Vie ? D'où vient-on ? Quand la conscience émerge-t-elle ? Quelle a été son évolution ? Comment l'espèce humaine s'est-elle adaptée à son environnement ? Et quel sera son avenir ? Les nouvelles technologies vont-elles réinventer l'homme ? Peut-on, par des outils modernes, comprendre les mécanismes de la pensée ?
C'est à ces questions vertigineuses que répondent préhistoriens, physiciens, neurologues, biologistes, philosophes et théologiens, dans ce livre tiré d'un cycle de travaux au Collège des Bernardins, à l'initiative de Henry de Lumley.
Un ouvrage ambitieux et didactique, clair et accessible, qui interroge les grandes énigmes de la vie. Un sommaire prestigieux réunissant, entre autres, Olivier Abel, Jean-Claude Ameisen, Yves Coppens, Stanislas Dehaene, Étienne Klein et Pierre Léna.
À l'origine de ce livre, un paradoxe : l'action outillée a été beaucoup plus étudiée chez l'animal, où elle est l'exception, que chez l'homme, où elle est la règle. Or c'est en faisant de cette action le modèle d'ensemble de ses activités matérielles que l'espèce humaine s'est constituée en tant que telle.
Dans le monde animal, l'action, même outillée, ne fait intervenir que des mécanismes corporels innés, qui doivent certes être ajustés et perfectionnés par apprentissage, mais dont la mise en oeuvre reste largement automatique. Chez l'homme, au contraire, l'intervention de l'outil dans l'action implique un partage de l'attention inédit entre fins et moyens. Comment les aptitudes mentales nécessaires ont-elles pu se développer ? Et si ce partage de l'attention était à l'origine de la conscience d'un réel ayant une existence indépendante, et par suite de la conscience de soi ?
Ainsi, ce ne serait pas l'homme qui fait l'outil, mais bien plutôt l'outil qui fait l'homme...
Il y a environ 15 000 ans, au terme d'une longue période glaciaire, les températures ont rapidement augmenté, les glaciers ont reculé et le niveau de la mer s'est progressivement élevé. L'essor de la civilisation humaine et toute l'histoire documentée se sont déroulés au cours de cette période de réchauffement qu'on appelle l'Holocène. Jusqu'à récemment, nous disposions de données insuffisantes pour connaître les changements climatiques advenus durant cette période.
Par le terme « Anthropocène », on désigne la nouvelle époque géologique dans laquelle nous sommes récemment entrés et qui se caractérise par la pression sans précédent que les humains font peser sur l'écosystème terrestre. Ses racines profondes ? L'entrelacement étroit, depuis la plus lointaine Préhistoire, de la trajectoire de la nature et de celle des sociétés humaines.
Après avoir fait la généalogie du concept et évoqué les polémiques que suscite son adoption, Michel Magny examine les différentes manifestations de la crise écologique dont l'Anthropocène est aujourd'hui le nom : réchauffement climatique, chute de la biodiversité, pollution des écosystèmes, anthropisation des espaces terrestres et pression démographique.
Et de s'interroger plus largement : l'Anthropocène ne nous donnerait-il pas à penser, avec la crise écologique, celle des sociétés humaines, c'est-à-dire le rôle de notre espèce et les imaginaires qui fondent notre manière de faire société et d'habiter le monde ?
Qu'est-ce que la préhistoire ?
Ce livre explique comment durant environ 40 millénaires (nous ne sommes dans notre histoire connue par des sources écrites qu'au 2e millénaire !) nos ancêtres ont vécu, fabriqué des merveilles, enterré leurs morts, construit des villes et des nécropoles, défriché toute l'Europe occidentale. L'Europe, dans sa version large -de l'Atlantique à l'Oural et même un peu au-delà - a innové, inventé l'agriculture et la métallurgie: c'est ce qu'on a appelé la Révolution néolithique, dont nous vivons encore.
Cela dit, les humains de ces époques anciennes n'ont pas laissé de témoignages écrits : juste des traces matérielles que l'archéologue déchiffre, grâce à l'étude des données mises au jour dans - et sous - le sol.
Au fur et à mesure que les méthodes de l'archéologie se perfectionnent et se professionnalisent, la vision qu'on peut avoir de ces lointains ancêtres se précise et se raffine.
Un livre plein de surprises, à la pointe de la recherche, qui sera pour beaucoup une révélation.