Après Le Sel de la vie, Françoise Héritier poursuit ici son exploration tout en intimité et en sensualité de ce qui fait le goût de l'existence.
Elle nous invite à retrouver nos étonnements d'enfance, quand la découverte des mots, à travers leur brillance, leur satiné, leur rugosité, s'apparentait à celle de la nature et des confitures.
À travers les mots, c'est le trésor caché s'établissant en nous entre les sons, les couleurs, les saveurs, les touchers, les perceptions et les émotions qu'elle nous convie ici à redécouvrir.
À chacun, à son tour, à partir de quelques mots, de trouver la richesse de l'univers intime qu'il porte en soi.
André Miquel nous invite à lire ou à redécouvrir, dans une inoubliable promenade littéraire, les plus beaux extraits des Mémoires d'outre-tombe.
" Lire un texte vieilli, c'est ce que fait tout lecteur dès lors qu'il lit autre chose que le journal du jour ou un roman de l'année. Dans tous les cas, la distance ainsi créée suffit à elle seule à en faire, quel qu'il soit, de la littérature. Cette distance est la première cause qui fait de la littérature une expérience du temps et un arrachement à soi-même. Pour mieux se retrouver. Plus le texte est ancien, plus le lecteur s'étonne et se réjouit d'être touché par lui, d'être en harmonie avec lui, de se reconnaître en lui. Il n'existe pas au monde de civilisation dont la littérature ne s'enracine dans des poèmes, des légendes, des récits, des mythes supposés issus du passé le plus reculé. Partout, la littérature se fonde sur des classiques et un canon qui ne retient par définition que des textes déjà vieux. Autrement dit, ce qui la définit, c'est la distance créée par le vieillissement du texte. Distance subie, car le texte ancien est difficile, mais aussi goûtée". M. Zink.
Auto : le moi.
Bio : la vie. Graphie : l'écriture. Tels sont en effet les trois axes autour desquels s'organise la matière de l'autobiographie ? genre littéraire protéiforme, aussi infiniment varié que l'est son inépuisable sujet, l'homme. Telles sont les pistes qu'explore Georges Gusdorf dans ce deuxième volet des lignes de vie, après l'enquête plus historique des Ecritures du moi. Ecrire sur soi, c'est parier sur sa propre survie et la survie de l'espèce, c'est tenter de préserver de la mort la part essentielle de son être.
Mais de quel être s'agit-il ? Le moi insaisissable, tantôt glorifié, tantôt haï, le moi sous-tend toute vocation d'écrivain, sans jamais se révéler en entier dans l'écrit ; C'est qu'il appartient aux incertitudes de la vie, dans ses continuités et ses ruptures, ses fidélités et ses palinodies. Comme il est difficile de lui trouver une unité, et plus encore une raison d'être ! La vaste érudition de l'auteur est un guide sûr dans l'immense corpus de la littérature européenne ; sa curiosité, son mordant, son art du questionnement philosophique en font le compagnon hors pair de nos lectures.
Amiel et Paul Valéry, Roland Barthes et saint Augustin, Goethe et Michel Leiris, pour n'en cite que quelques-uns, mêlent ici leurs traces, révélant la motivation profonde de toute entreprise autobiographique, la plus modeste comme la plus ambitieuse, la plus secrète comme la plus somptueuse : écrire sa vie, c'est lui donner un sens.