« L'amour des livres et de la lecture respire à travers ce chef-d'oeuvre. Je suis absolument certain qu'il sera lu même une fois que ses lecteurs actuels seront passés dans l'au-delà. Mario Vargas Llosa Vallejo a judicieusement décidé de se libérer du style académique pour choisir la voix du conteur. L'histoire n'est pas considérée comme une liste d'ouvrages cités, mais comme une fable. Ainsi, pour n'importe quel lecteur curieux, ce charmant essai est accessible et émouvant dans sa simplicité parce qu'il est un hommage aux livres par une lectrice passionnée. » Quand les livres ont-ils été inventés ? Comment ont-ils traversé les siècles pour se frayer une place dans nos librairies, nos bibliothèques, sur nos étagères ?Irene Vallejo nous convie à un long voyage, des champs de bataille d'Alexandre le Grand à la Villa des Papyrus après l'éruption du Vésuve, des palais de la sulfureuse Cléopâtre au supplice de la philosophe Hypatie, des camps de concentration à la bibliothèque de Sarajevo en pleine guerre des Balkans, mais aussi dans les somptueuses collections de manuscrits enluminés d'Oxford et dans le trésor des mots où les poètes de toutes les nations se trouvent réunis. Grâce à son formidable talent de conteuse, Irene Vallejo nous fait découvrir cette route parsemée d'inventions révolutionnaires et de tragédies dont les livres sont toujours ressortis plus forts et plus pérennes. L'Infini dans un roseau est une ode à cet immense pouvoir des livres et à tous ceux qui, depuis des générations, en sont conscients et permettent la transmission du savoir et des récits. Conteurs, scribes, enlumineurs, traducteurs, vendeurs ambulants, moines, espions, rebelles, aventuriers, lecteurs ! Autant de personnes dont l'histoire a rarement gardé la trace mais qui sont les véritables sauveurs de livres, les vrais héros de cette aventure millénaire.
Né du chaos européen du début du Moyen Âge, le chevalier monté et en armure a révolutionné la guerre et est très vite devenu une figure mythique dans l'histoire.
Des conquérants normands de l'Angleterre aux croisés de la Terre sainte, du héros de la chanson de geste au preux du roman arthurien, des amateurs de tournoi aux chevaliers-troubadours, Le Chevalier dans l'Histoire, de la grande médiéviste Frances Gies, brosse un tableau remarquablement vivant et complet de la chevalerie, de sa naissance à son déclin.
Le chevalier apparaît d'abord en Europe comme un mercenaire sans foi ni loi avant de devenir l'étendard de la chrétienté puis un soldat de métier au service des rois. Frances Gies nous fait partager sa vie quotidienne, faite de joutes et de batailles, de pillages et de rançons, mais aussi de dévotion et de pèlerinage, et souvent sanctionnée par l'errance et une mort précoce.
Elle nous fait revivre l'aventure des héros du Moyen Âge qui ont joué un rôle historique, comme Bertrand du Guesclin, Bayard et Sir John Fastolf, qui inspira le Falstaff de Shakespeare, ou les grands maîtres des Ordres militaires qu'étaient les Templiers, les Hospitaliers et les chevaliers teutoniques.
Les sociétés anciennes vivaient sous la menace de la précarité, du chômage, des crises et des épidémies ;
Mais elles vivaient aussi le retour des famines et les rues des villes envahies de mendiants criant à la rage de la faim. Comment les hommes ont-ils vécu ces misères en France au Moyen Âge et à la Renaissance ?
L'enquête tentera d'approcher ce vécu à partir des mots qu'ils utilisaient eux-mêmes, les lieux communs, les proverbes, mais aussi les sentiments, comme la honte ou la pitié, et ce qu'on peut appeler l'imaginaire social.
Nous tenterons de ne pas juger cette société au miroir de la nôtre. Et en approchant le vécu des pauvres et des misérables, nous éclairerons chemin faisant tout un pan de la culture populaire, Tout ce vocabulaire témoigne par ailleurs d'une très ancienne conception du monde, qui allait s'effacer après la Renaissance, lors du désenchantement du monde. Cela valait la peine d'aller voir à la fois du côté de la langue et du côté de l'histoire
Rome et le monde romain comme on ne vous les a pas racontés, et comme les manuels ne peuvent pas les raconter.
Depuis Romulus jusqu'à la chute de l'empire, ce livre secoue nos certitudes et tend parfois un miroir à nos préoccupations contemporaines, parlant de fake news et de politique-spectacle, d'accès à la citoyenneté entre asile généralisé et fermeture, d'images paradoxales de l'Urbs, de génocides étalés avec complaisance à côté de quelques discours humanitaires, d'une hostilité prétendue au progrès scientifique, de représentations du limes construites en fait au XIXe siècle, d'une extraordinaire et bien réelle capacité à gérer de terribles défaites (parlera-t-on de résilience ?), de l'escamotage des langues de l'empire autres que le latin et le grec, du moins jusqu'aux prêcheurs chrétiens, de l'importance des prodiges et de la multiplicité des cultes locaux, ou encore des « invasions barbares » et du foisonnement des hypothèses sur la chute de l'empire... L'érudition et la familiarité s'associent en un récit passionnant et décapant.
Dans cet essai, lauréat de plusieurs prix et salué par J.L. Gaddis à sa sortie, Benn Steil révèle la trame saisissante du Plan Marshall et ses nombreuses résonances avec notre époque. Ce récit historique abouti s'affirme dès aujourd'hui, aux côtés du livre de J.L. Gaddis, comme un classique des études sur la Guerre Froide.
Sous ce titre sont regroupés des textes très divers :
Articles scientifiques sur les crises et les affrontements qui ont ébranlé le judaïsme, du II?
Siècle avant notre ère aux négateurs du grand massacre du XX? siècle. Sont également repris des préfaces à des ouvrages de passion et de raison, des reportages en Israël, des prises de position dans la presse quotidienne ou hebdomadaire.
Il se trouve que Pierre Vidal-Naquet, qui a choisi le monde antique gréco-romain comme objet d'études historiques, est aussi un Juif. En tant que tel, il s'efforce de penser dans l'histoire, la mémoire, le présent, le destin des siens : journaliste ou historien de métier, c'est un même homme qui a écrit tous ces textes au nom d'un même engagement existentie
Au soir du 1er décembre 1934 - jour de l'assassinat du chef du Parti de Leningrad, Sergueï Kirov -, Staline ordonne d'élargir et d'accélérer la répression de tous les suspects de la « préparation d'actes terroristes ». Le signal de la plus gigantesque répression policière du xxe siècle est donné. Pendant quatre ans, des milliers de responsables du régime soviétique vont être arrêtés, emprisonnés et souvent exécutés. La liquidation de tous les anciens opposants à Staline va s'étendre, par cercles concentriques, à la majeure partie des cadres dirigeants. Les accusés, soumis à des procès publics, avoueront unanimement les crimes les plus abominables et les plus invraisemblables. Une fraction notable de l'opinion internationale quant à elle se cantonnera dans une expectative prudente, voire s'aveuglera sur ces mascarades judiciaires. Nicolas Werth retrace ici, parallèlement au récit mouvementé des « grands procès », la genèse et la dynamique de ce moment paroxystique de la logique totalitaire. Il le fait en tenant compte des données nouvelles et des discussions historiques récentes. Au-delà des banalités sur le culte de Staline ou des généralités sur le totalitarisme, l'auteur apporte des clefs d'interprétation qui permettent de mieux cerner cette période tragique.
Pendant quelque trois mille ans, le bassin méditerranéen a été un foyer de civilisation de premier ordre. Il a exercé une influence majeure sur les affaires du monde.
David Abulafia retrace ici l'histoire d'une mer à hauteur d'homme, de la guerre de Troie à la piraterie, des batailles navales entre Carthage et Rome à la diaspora juive des mondes hellénistiques, de la montée de l'Islam aux Grands Tours du XIXe siècle jusqu'au tourisme de masse du XXe siècle.
Plutôt que d'imposer une unité artificielle à l'activité foisonnante qui se déroule à la surface de la « Grande Mer », David Abulafia insiste sur sa diversité, qu'elle soit ethnique, linguistique, religieuse ou politique.
Au coeur de sa thèse se trouve l'idée que la prospérité de cités maritimes telles qu'Alexandrie, Trieste, Salonique, Venise et beaucoup d'autres, a reposé pour une large part sur leur capacité à accueillir peuples, religions et identités et à leur permettre de coexister : la Méditerranée a incarné pendant des millénaires ce lieu exceptionnel où religions, économies et systèmes politiques se sont rencontrés, affrontés, influencés et finalement assimilés.
David Abulafia combine la recherche historique la plus exigeante avec le style enlevé du conteur. Son histoire de très longue durée a été unanimement saluée comme une splendide réussite.
Sur fond de retour de la guerre aux portes de l'Europe, ce livre d'entretiens revient sur la trajectoire intellectuelle de l'historien Stéphane Audoin-Rouzeau, dont l'oeuvre bouleversa non seulement toute notre vision de la Première Guerre mondiale, mais renouvela aussi en profondeur notre approche du fait guerrier et des violences du champ de bataille. Il s'agit ici d'un dialogue à battons rompus entre historiens, laissant parlà même apparaître plus volontiers accords et désaccords, convergences et divergences. Mais la spécificité de cet ouvrage tient surtout dans sa réflexion nourrie sur la difficulté qu'il y a, comme dit Stéphane AudoinRouzeau, à regarder la guerre de près et bien en face. Nos réactions incrédules au déclenchement de la guerre en Ukraine, le 24 février 2022, en disent long sur nos refus de voir, sur nos aveuglements, sur les dénis nombreux qui caractérisent notre rapport contemporain à la violence de guerre. Là, sans doute, se situe l'apport principal du livre.
Les Grecs le jugent fixé d'avance et pensent avoir au moins six moyens de le découvrir. Certains sont bien connus, comme le recours aux devins ou aux oracles, mais d'autres ne manqueront pas de surprendre : qui aurait pensé qu'au temps du sage Platon existaient des pratiques magiques proches de celles du vaudou ?
Il faut sans doute aussi apporter des nuances aux idées reçues, que les récentes découvertes de l'archéologie et l'analyse précise des textes littéraires amènent à réviser. Quelle était la place réelle des devins ? Que demandait un Grec à Apollon et à Zeus, lorsqu'il les consultait à Delphes, à Dodone ou ailleurs ? Était-ce le sort futur d'une guerre ou d'une cité, ou celui d'un olivier ? Enfin, les Grecs croyaient-ils vraiment à un avenir immuable ? En consultant les dieux, ne cherchaient-ils pas tant à connaître l'avenir qu'à l'orienter dans un sens désiré, à trouver ce qui restait au fond de la boîte de Pandore après qu'elle eut déversé tous les maux sur l'humanité, c'est-à-dire l'espérance ?
Écrire un ouvrage sur Pythagore et le pythagorisme représente un parcours complexe et parsemée d'embûches. L'historiographie n'a cessé de revenir sur la figure énigmatique du sage samien en abordant des sources souvent tardives et difficiles à interpréter, tentant de donner corps à son enseignement tout en reconstituant ce qu'avait pu être sa vie et celle de ses successeurs. Deux siècles plus tard, il est évident pour n'importe quel chercheur que Pythagore est un personnage réel, mais souvent guère plus ; l'hypercritique résume parfois ce que nous croyons savoir du maître de Crotone à un faux portrait sculpté et poli par les témoignages des auteurs antiques, en particulier ceux postérieurs à Platon. Pourtant, quiconque se penche sur les témoignages, certes très maigres pour les plus anciens, peut tirer de la gangue de légendes et de réinterprétations un noyau authentique.C'est cette tâche complexe, mais exaltante, qu'a entreprise Christoph Riedweg il y a une vingtaine d'années.
Rose Mary Sheldon retrace le développement des méthodes de renseignement romaines des débuts de la République (509-27) jusqu'au règne de Dioclétien (284-305 après J.-C.), d'une forme embryonnaire jusqu'au système très élaboré d'Auguste (63-14 après J.-C.) et de ses successeurs. Le récit est rythmé par des chapitres consacrés à l'étude de certains des échecs romains dans ce domaine.
Outre un développement consacré à Hannibal (247-183) et à son utilisation magistrale des espions et des informateurs, on trouvera un chapitre consacré aux deux incursions de Jules César (100-44 avant J.-C.) en Grande-Bretagne, dont la conclusion est qu'elles auraient pu connaître une issue plus heureuse si César avait mieux étudié sa cible et utilisé les ressources offerts par les éclaireurs. Même les plus grands stratèges se retrouvent vulnérables et à la merci du moindre contretemps lorsqu'ils oublient toute prudence.
Bien que les méthodes de renseignement aient radicalement changé avec l'avènement de la technologie moderne, les principes restent étonnamment similaires. Originale et richement documentée, cette histoire du renseignement dans le monde antique montre comment, même en des temps plus primitifs, les systèmes de renseignement contribuaient à façonner, en temps de guerre comme en temps de paix, la politique de défense et la politique étrangère des nations. Les activités de renseignement font partie de l'art de gouverner et sans elles, les Romains n'auraient pas pu édifier ni protéger leur empire.
Ce livre est le fruit d'un vieil amoureux de la mer Intérieure qui en dévoile pour nous les balbutiements enrichis d'un savoir encyclopédique. L'historien des grands espaces et des longues durées apporte son métier et sa vision à la préhistoire et aux antiques civilisations qui, jusqu'à l'accomplissement de la conquête romaine, ont bordé et fait la Méditerranée.
Une guerre ignorée fait rage au Yémen depuis 2015. Dévastant le pays, elle a poussé à l'exil des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants qui ont fui dans la cité-État de Djibouti, longtemps pré carré de la France en mer Rouge. Alexandre Lauret a recueilli les témoignages d'une centaine de ces réfugiés au camp Markazi d'Obock, au nord de Djibouti, entre 2018 et 2020. Mémoires de la guerre, ils forment le premier récit sur ce conflit qui oppose les puissances en devenir de la région, l'Arabie saoudite, les Émiratsarabes unis et l'Iran.
Les personnages de ce livre évoquent les terribles combats qu'il fallait fuir. Ils racontent également une autre histoire, universelle, celle de l'exil et de l'urgence humanitaire : la vie dans un camp de réfugiés des Nations-Unies planté au milieu du désert, les événements qui s'y déroulent, les tracas du quotidien, l'attente, les espérances et les déceptions de chacun. En permanence ressurgit un autre monde, celui de ce Yémen d'avant-guerre qui a maintenant cessé d'exister. Restent les souvenirs, où se mêlent images de violence et nostalgie de la terre natale.
Dans cet essai somptueusement illustré, la grande médiéviste italienne Chiara Frugoni observe et analyse minutieusement des tapisseries, des miniatures, des mosaïques, des sculptures, des tableaux et des encyclopédies illustrées pour nous montrer les mille facettes de la tradition séculaire, aussi symbolique que réelle, qui liait les hommes et les animaux. Autant d'images commentées qui rendent vivante et palpitante cette époque lointaine dont a hérité notre culture. Chiara Frugoni nous promène dans le bestiaire imaginaire et quotidien des hommes du Moyen Âge, où la crainte se mêle à la fascination.
À l'aube du 13 juillet 1942, les hommes du 101e bataillon de police de réserve allemande entrent dans le village polonais de Josefow. Arrivés en Pologne quelques jours auparavant, la plupart d'entre eux sont des pères de famille trop âgés pour être envoyés au front. Dans le civil, ils étaient ouvriers, vendeurs, artisans, employés de bureau. Au soir de ce 13 juillet, ils se sont emparés des 1 800 Juifs de Josefow, ont désigné 300 hommes comme « Juifs de labeur », et ont abattu à bout portant, au fusil, 1 500 femmes, enfants et vieillards.
La plupart de ces réservistes ordinaires étaient devenus adultes avant l'arrivée d'Hitler au pouvoir et n'avaient jamais été des nazis militants ni des racistes fanatiques. Pourtant en seize mois, ces hommes vont assassiner directement, d'une balle dans la tête, 38 000 Juifs, et en déporter 45 000 autres vers les chambres à gaz de Treblinka - un total de 83 000 victimes pour un bataillon de moins de 500 hommes.
Utilisant les témoignages de 210 anciens de ce bataillon, Christopher Browning les laisse raconter avec leurs propres mots leur participation à la Solution finale - ce qu'ils ont fait, ce qu'ils ont pensé, comment ils ont rationalisé leur conduite meurtrière.
Christopher Browning établit le bilan incontestable de l'activité d'extermination de ce bataillon, et accorde un soin minutieux à analyser l'environnement social et les actions personnelles des individus qui le composaient : il nous offre ainsi la preuve la plus accablante jamais établie à ce jour de l'ordinaire aptitude humaine à une extraordinaire inhumanité.
« Comment savez-vous que c'est un missile de moyenne portée ? » Telle est la première question du président américain John F. Kennedy.
Ce mardi 16 octobre 1962, la crise de Cuba débute. Elle sera la confrontation la plus dangereuse de la guerre froide et le moment le plus périlleux à ce jour de l'histoire américaine. Ce que ses interlocuteurs ignorent, c'est que le président vient d'actionner le système d'enregistrement du Bureau ovale, consignant toutes les réunions secrètes du Comité Exécutif du Conseil de Sécurité Nationale durant les douze jours de la crise. Il sait qu'il a rendez-vous avec l'Histoire.
Patiemment retranscrits et analysés par Sheldon M. Stern, ces enregistrements secrets nous plongent au coeur de discussions dignes d'un thriller haletant. Stern documente le fait que JFK et son administration portaient une part substantielle de responsabilité dans la crise. Les opérations secrètes menées à Cuba, notamment les efforts visant à éliminer Fidel Castro, avaient convaincu Nikita Khrouchtchev que seul le déploiement d'armes nucléaires pouvait protéger Cuba d'une attaque imminente. Cependant, Kennedy se méfiait profondément des solutions militaires aux problèmes politiques.
Effrayé par la perspective d'une guerre nucléaire, il n'a cessé de dissuader les décideurs politiques d'un conflit apocalyptique, mesurant chaque mouvement et contre-mouvement : à tout prix, éviter ce qu'il appelait, avec une brutale éloquence, « l'échec final ».
Quant à Sheldon M. Stern, il a réalisé le rêve de tout historien : « Être la petite souris cachée dans la pièce où tout se joue, lors de l'un des moments les plus dangereux de l'Histoire de l'humanité. Avoir le privilège de savoir ce qui s'est réellement passé » écrit-il. Comme nous aujourd'hui en le lisant.
Barbares aux yeux des Grecs et des Romains, figures poétiques pour les Romantiques, héros nationalistes chez les historiens du XIXe siècle, les Gaulois gardent pour nous un certain mystère. Leur brillante civilisation, épanouie seulement en quelques siècles, a été submergée par celles de ses voisins, peut-être parce qu'elle en était trop proche. Grâce aux sources littéraires antiques et aux résultats les plus récents de l'archéologie, c'est à une redécouverte des Gaulois que ce guide convie.
S'il est vrai qu'à ses débuts la Révolution russe de 1917 a pu se parer des apparences d'une émancipation du peuple juif, il n'en demeure pas moins que, sous Staline, le vieil antisémitisme a toujours été complaisamment alimenté, couvé, tel une lame de fond prête à refaire surface à la moindre occasion.
Vaksberg retrace les différentes étapes de la discrimination des Juifs et de leur persécution : l'établissement par la Grande Catherine de l'« aire de sédentarisation » (les juifs ne pouvaient résider que dans certaines provinces de l'Empire), la politique d'exclusion des différents tsars au cours du XIXe siècle, jusqu'à l'organisation des pogromes massifs par Nicolas Ier et Nicolas II, puis la vague d'espoir suscitée par la chute de la monarchie.
Dès la prise du pouvoir effective par Staline, l'attitude envers les juifs sera marquée d'une grande ambiguïté qui virera progressivement à une politique ouverte de persécution, menée sous le prétexte d'un combat « antinationaliste ». L'apogée de ce mouvement de balancier sera atteint après la guerre, avec l'ass assinat du grand acteur Mikhoels, puis le tristement célèbre complot des « blouses blanches » : des médecins du Kremlin, pour la plupart d'origine juive, censés avoir comploté pour assassiner Staline, dont le procès - on le sait aujourd'hui - devait servir de prélude à une grande vague de persécutions antisémites.
L'empire du bien triomphe: il est urgent de le saboter.
Un avertissement en tête d'ouvrage prévient le lecteur qu'il ne ressemble à aucun autre portant Socrate en titre. Aussi est-il plus aisé d'exposer ce qu'il n'est pas. Ce n'est pas une biographie, ce n'est pas un livre de philosophie, ne n'est pas un livre sur Platon. Alors, qu'est-ce ? Son objet essentiel est sa cité, Athènes, au temps de sa vie. L'originalité de la démarche de Pierre Brulé tient au fait qu'il s'intéresse plus à elle qu'à lui. Alors, pourquoi lui ? Si Socrate n'a rien écrit, en revanche pour aucun personnage de son temps nous ne possédons autant de témoignages indirects. Cette richesse en sources (textuelles, iconographiques...) explique qu'il est fructueux de passer par lui pour mieux connaître sa société, sa « famille », sa cité, sa religion, son monde, son temps.
« C'est tout l'art de Peter Burke que d'avoir su, très tôt, décrire les ancrages les plus anciens de l'histoire culturelle autant que ses frontières labiles et ses lentes métamorphoses au fil des décennies. Dans un récit entraînant et magistral, l'ouvrage relie ainsi la naissance de l'histoire culturelle à la grande tradition germanophone qui court de Jacob Burckhardt à Aby Warburg en passant par Johan Huizinga, retrace ensuite les débats suscités par la notion de culture dans les milieux marxistes orthodoxes et hétérodoxes (notamment via Eric J. Hobsbawm et Edward P. Thomson en Angleterre), explore la controverse européenne autour de la notion de «culture populaire», détaille les tensions générées partout avec les différentes formes d'histoire sociale et économique, révèle les connexions inédites créées avec la microstoria et l'Alltagsgeschichte, souligne la façon dont l'histoire culturelle s'est nourrie de certains grands théoriciens (Bahktine, Foucault, Elias, Bourdieu, Goffman, de Certeau, etc.), rappelle aussi la manière dont elle fut fécondée par l'anthropologie culturelle américaine longtemps mal connue en France (Clifford Geertz et Marshall Sahlins) et dont elle fut portée enfin par l'avènement du constructivisme en philosophie.
Une fois refermé le livre, une fois ces constellations intellectuelles mieux repérées, l'histoire culturelle nous paraît soudain plus vaste et plus riche encore que nous ne l'avions imaginé au départ. »
Traduit pour la première fois en France, La Vie dans un château médiéval est un classique qui a initié des millions de lecteurs anglophones aux secrets du monde médiéval. Et qui a profondément inspiré George R. R. Martin, le créateur de A Game of Thrones.
À partir du remarquable château de Chepstow, à la frontière de l'Angleterre et du Pays de Galles, mais aussi des plus admirables châteaux forts français, les grands médiévistes Frances et Joseph Gies nous offrent un portrait saisissant de ce qu'était la vie quotidienne de l'époque et nous montrent l'importance du rôle qu'y jouait le château fort. Les Gies ont le don de rendre à la vie les hommes et les femmes qui vivaient dans et autour du château, le seigneur et la dame, les chevaliers et les soldats, les serviteurs et les paysans, les troubadours et les jongleurs.
Nous y découvrons comment les seigneurs et les serfs se vêtaient et se lavaient, ce qu'ils buvaient et ce qu'ils mangeaient, quels étaient leurs loisirs et leurs occupations, leurs codes de conduite sexuelle, leurs principes d'ordre et de solidarité. Nous y apprenons le rôle essentiel que jouait l'honneur dans la culture médiévale, le processus d'initiation auquel se soumettaient les chevaliers, l'importance des fêtes religieuses et des liens personnels, et pourquoi le château fort était autant un rempart contre les violences qu'une source de conflit et un enjeu de pouvoir.
Remarquablement documenté, et aussi plaisant à lire qu'un roman, La Vie dans un château médiéval est l'ouvrage de référence pour quiconque a envie de se plonger, l'espace de quelques heures, dans cette époque fascinante.
Ce guide propose de retracer les grandes étapes de l'évolution de la Turquie tout au long du XXe siècle, depuis 1923, année de la proclamation de la République de Turquie, jusqu'à 2002, qui correspond à la victoire du Parti de la justice et du développement (AKP) et l'arrivée au pouvoir de son leader charismatique Recep Tayyip Erdogan. Il souligne les mutations qui ont fait de la Turquie une nation moderne. Il est un fait que, depuis quelques années, la Turquie ne cesse de faire parler d'elle en se taillant une place dans la cohorte des nouvelles puissances émergentes, par son poids démographique, le dynamisme de son économie et sa place stratégique. Après plusieurs décennies de discrétion sur la scène internationale, elle s'affiche à présent comme une puissance régionale qui a retrouvé la mémoire de son passé impérial. Incontournable par sa position géographique, ce pays nous fascine autant qu'il nous inquiète.