1962, les accords d'Evian amorcent six décennies de mensonges tout en constituant une imposture. Autrement dit, l'expression d'un abandon et d'une capitulation. Et l'aveu clairement énoncé d'une incapacité à régler le conflit en cherchant des solutions équitables pour les partenaires. Pourtant lesdits accords, qui ne constituent rien d'autre que de simples déclarations d'intentions, sont apparues à l'opinion française comme un acte de bravoure et de bon sens politique. Pourtant, il ne sera jamais dit que les accords n'ont en réalité pas été signés par les représentants du Gouvernement provisoire algérien. Il sera aussi passé sous silence qu'autour de la table ne se trouvait aucun représentant de la communauté Piednoir et ni de celle des Harkis. Rappelons qu'à l'époque à l'Assemblée nationale à Paris, où le vice-président est le bachaga Saïd Boualem, siègent quarante-huit députés français et musulmans, et vingt-six Européens. Et que vingt-deux notables issus de l'Algérie siègent au Sénat. Ces élus ont eu beau se révolter devant le fait qu'ils n'avaient pas été consultés, leur mouvement de protestation n'a pas été pris en compte.
Raphaël Delpard clôt avec ce livre le travail de mémoire sur la guerre d'Algérie afin, déclare-t-il, « que plus tard, le mensonge ne remplace pas la vérité ».
Vers 1530, Le Corrège peint une série de quatre tableaux dédiés aux amours de Jupiter. Sur l'un d'entre eux, Io semble surprise par le dieu ayant pris l'apparence de nuées. Le peintre s'éloigne du mythe raconté par Ovide pour insister sur la tension paradoxale entre la réalité charnelle de la nymphe et la nature vaporeuse du dieu. Cette rencontre devient une projection imaginaire, une phantasia érotique susceptible d'abuser les sens. À travers l'exploitation de sources littéraires et philosophiques, et la reprise de motifs antiques bien connus à la Renaissance, c'est une mise en scène onirique qui s'offre au spectateur, où l'expérience fantasmatique sert de point de départ à la présentation autonome d'une rêverie féminine voluptueuse.
L'histoire de la construction de la tour Eiffel est un récit documentaire que l'on peut qualifier d'interactif. En effet, le lecteur est présent à chaque étape de la construction. Depuis le moment où le gouvernement passe commande à l'ingénieur Eiffel de bâtir un monument à la gloire du centenaire de la Révolution française, jusqu'à son aboutissement. Il s'agit d'un voyage unique et étourdissant.
Gustave Eiffel à l'époque n'est pas un inconnu, il s'est déjà illustré par son talent, et son esprit inventif : le viaduc de Gabarit (1884);
Le pont métallique sur l'Adour (1879); le viaduc sur le Vecchio (1882) ; et la statue de la Liberté installée dans le port de New York (1884).
Depuis la création de la Tour en 1889 plus de 300 millions de spectateurs l'ont visitée, émerveillés, rendant ainsi l'hommage qui revient au Génie français.
L'étude d'Albert Lantoine, interdite par la Gestapo en 1940, est restée dans les archives de la Préfecture de Police à Paris, et doit son exhumation, à des chercheurs passionnés.
Il s'agit d'un ouvrage grand public donc accessible au plus grand nombre. Il met au grand jour les confréries, associations, organisations ou sectes (suivant la façon dont on les perçoit) qui ont essaimé ou essaiment encore de par le monde.
Elles intriguent, dérangent et nous interpellent. Afin de lever le voile sur le mystère et le secret qui les entourent, Albert Lantoine, lui-même franc-maçon, nous relate leurs origines, leurs idées et leurs motivations, leurs codes, leurs rituels et leur influence.
Il les démystifie en nous éclairant sur leurs fondements, qu'ils soient initiatiques, religieux, politiques ou criminels. Il les passe sous l'éclairage de l'histoire, tout en rejetant bien des idées reçues à leur égard. Nous comprendrons chemin faisant que toute organisation « secrète » se devait de respecter des règles de choix, le respect de traditions et leur rôle dans la voie initiatique, incontournables pour garantir leurs assises.
Nous pourrons, aidés par l'auteur, parcourir le monde des confréries depuis la France (Franc-Maçonnerie, compagnonnage, les Roses Croix, les Templiers...) puis l'Europe (les sociétés irlandaises, les Comitadjis macédoniens, les Oustachis de Croatie, les sociétés juives...), pour nous rendre en Amérique où nous retrouvons les Chevaliers de Colomb, l'Ordre des Hiberniens, le Ku-Klux-Klan, les Odd Fellows, les Knights of Pythias).
L'étude d'Albert Lantoine nous permet de décrypter les mouvements de société dont nous ne saisissions pas les origines.
Les oeuvres du Land art se déploient dans le silence des déserts, nues, massives, monumentales et cependant d'une fragilité extrême. Pures présences, elles sont toujours sur le point de devenir invisibles, toujours au bord de la disparition. Penser leur restauration excède largement le domaine de spécialisation dans lequel on a souvent tendance à enfermer l'acte même de restaurer.
Chacun de ces volumes, composé de plusieurs procès mémorables, vous invite à pousser la porte du temps pour assister, en spectateur privilégié, à des épisodes juridiques qui ont marqué l'Histoire. Plongez dans l'atmosphère exaltante de ces célèbres affaires, servies par une plume captivante, où se dessinent des drames et se jouent des destinées hors du commun. Dans ce volume 2 : La marquise de Brinvilliers, L'affaire du collier, Le procès de Charlotte Corday, Madame Roland, L'affaire Lafarge.
Les gravures de Piranèse agrandissent ou réduisent à plaisir les monuments, elles jouent de l'infiniment grand et de l'infiniment petit, elles tordent les perspectives et modulent les premiers plans comme si le graveur, conscient de ses effets, ployait les monuments à son propre plaisir pour les faire parler à sa place.
Cet été, des feux d'une grande ampleur ont ravagé la forêt des Landes de Gascogne, ravivant la peur de la déforestation. Mais celle-ci n'est pas nouvelle.
C'est le XIXe siècle qui imposa l'idée d'une Gaule au couvert forestier dense. Loin du mythe de Brocéliande, les forêts du Moyen Age avaient souvent l'allure de landes où mener paître les troupeaux.
Tout change avec Colbert, qui entreprend à partir de 1661 la « Grande Réformation » de la forêt française : recenser, exploiter, planifier, pour rationaliser la gestion forestière. Nous en sommes les héritiers : un tiers du territoire métropolitain est aujourd'hui couvert de forêts - bien plus que sous l'Ancien Régime !
Avec Corinne Beck, Jacques Berlioz, Amaury Chauou, Andrée Corvol, Jean-Baptiste Fressoz, Fabien Lochet et Michel Reddé.
Pour la première fois, notre revue consacre un dossier au football. C'est que ce sport est devenu le plus populaire du monde.
Les Coupes du monde sont aujourd'hui des événements planétaires suivis par des milliards de spectateurs. Mais rien n'allait de soi lorsqu'en 1930, l'Uruguay proposa de créer, sur le modèle des Jeux olympiques mais avec des joueurs professionnels, une compétition mondiale qui aurait lieu tous les quatre ans. L'Angleterre refusa, seuls quatre pays d'Europe y allèrent, dont la France.
Un siècle plus tard, les enjeux ont changé mais le foot, qui intéresse plus d'un humain sur trois, reste la caisse de résonance de toutes les passions contemporaines.
Chacun de ces volumes, composé de plusieurs procès mémorables, vous invite à pousser la porte du temps pour assister, en spectateur privilégié, à des épisodes juridiques qui ont marqué l'Histoire.
Plongez dans l'atmosphère exaltante de ces célèbres affaires, servies par une plume captivante, où se dessinent des drames et se jouent des destinées hors du commun.
Raphaël Delpard nous livre la poursuite de son travail d'enquête et d'analyse sur l'indépendance de l'Algérie (1962). Cette fois, il aborde la période la plus tragique vécue par les Français d'Algérie. ? Peut-on parler sereinement et en toute objectivité de l'indépendance de l'Algérie ? ? Peut-on évoquer et préciser ce que furent les accords d'Évian et ce qui les précéda et les suivra ? Raphaël Delpard pense que oui. Il nous délivre une enquête fouillée, tentant de mettre fin à l'ostracisme qui a frappé les Français d'Algérie, au cours de ces moments tragiques et dramatiques. Il cite les témoignages de ceux qui en furent les acteurs et d'autres les victimes (les pieds-noirs) et des documents inédits. Il décrypte les intentions perverses, hypocrites et très souvent cachées ou ambiguës du politique et de l'État Français et la manipulation des Français de la métropole qui feront des pieds-noirs des victimes expiatoires...
Après la conquête de cette terre d'Afrique qui n'avait pas encore de nom en 1830, on a présenté le peuplement aux Français comme une chance unique de quitter la misère, qui sévissait dans l'Hexagone, et aussi comme une fabuleuse aventure humaine. Cent trente-deux ans plus tard, ils revenaient d'où ils étaient partis, par bateaux entiers, déracinés, accablés de reproches. En métropole on jugeait leur accent vulgaire, on disait qu'ils avaient mal traité les Algériens, les exploitant paraît-il sans vergogne, amassant des fortunes... Rétorquer qu'ils avaient contribué à faire passer la société arabo-berbère du Moyen Âge à la modernité ne leur servait à rien : on les rendait responsables d'une guerre, qu'ils avaient de surcroît perdue.
La vérité, bien sûr, n'est pas aussi abrupte. Raphaël Delpard, qui a combattu en Algérie, rendu à la vie civile, a tenté de comprendre, de réunir les faits, non pas au niveau de l'examen politique, mais à celui de l'homme de la rue. Il expose, sans langue de bois ni favoritisme pour aucune des communautés, les errances, les craintes, les erreurs, les malentendus ; il met en lumière l'abandon de Paris, que l'Algérie n'a vraiment jamais intéressée ; les manipulations et les mensonges d'une classe politique qui, après la fin de l'Indochine, trouva avec le conflit franco-algérien, le discours satisfaisant son ego, devenant de facto le porte-parole d'une prétendue misère, qu'elle n'a pourtant pas rencontrée.
L'Histoire vraie des Français d'Algérie : une page d'histoire, d'amour et de larmes, entre deux grands peuples qui ne se sont pas encore remis de leur rendez-vous manqué.
25 septembre 1945 : à Saigon, plus de 100 civils français sont assassinés par les combattants du Viêt-minh. 29 novembre 1947 : 310 paysans vietnamiens trouvent la mort lors d'un raid français sur le village de My Trach. Ces massacres et tant d'autres ont été oubliés, occultés par la guerre américaine au Vietnam. La guerre d'Indochine, qui opposa la France et les indépendantistes de 1946 à 1954, en pleine guerre froide, fut pourtant la guerre de décolonisation la plus violente du xxe siècle. Il fallut un Pierre Mendès France pour sortir la IVe République de l'ornière.
Peut-on imaginer celui qui a tenu l'Europe entre ses mains, souverain d'un empire égal à celui de la Rome antique, désemparé, craignant de ne pas être aimé ? Eh bien, oui, le grand Napoléon n'a pas été seulement le personnage qui a bousculé l'Histoire, mais il fut aussi un homme, tout simplement.
C'est ce que nous révèle l'extraordinaire biographie de Frédéric Masson. Il eut la chance de se trouver proche de la famille de l'em- pereur. Si proche qu'il consacra sa vie aux études napoléoniennes dont il devint, en son temps, le spécialiste incontesté.
Frédéric Masson nous entraîne dans l'intimité de Napoléon où, au contact de la femme, il s'humanise, tour à tour timide, gauche, insolent, rêveur, désarmé, grossier, triste ou malheureux.
L'approche est une attachante interprétation découlant d'une seule question : qui est l'homme derrière l'impressionnante figure his- torique ? De sa naissance à sa mort, on suit le parcours de cet homme, chez qui l'amour ne pouvait qu'être associé à la passion politique. Nous y côtoierons l'incomparable Joséphine, son plus grand amour : maîtresse, épouse et impératrice. Également son épouse polonaise, Marie Waleska, dont il eut un fils, et Marie- Louise, son autre épouse, autrichienne celle-là.
Le roman des amours secrètes de Napoléon est un ouvrage majeur car, au-delà des passions et des intrigues - le biographe nous en révèle plus de 58 -, il nous permet d'approcher dans sa dimension humaine ce grand personnage de l'Histoire, hors de l'homme de guerre et de l'homme d'État.
Quelle que soit la grandeur des rois et des princes, leur coeur bat aussi fort que celui de l'inconnu qui va.
Avec l'invasion russe de l'Ukraine, l'Europe qui croyait en avoir fini avec la guerre interétatique la voit resurgir. Et avec elle, les craintes de « montée aux extrêmes » et les incertitudes liées au « brouillard de la guerre ». Deux expressions du penseur de la guerre prussien Clausewitz, largement reprises par les médias. Pourtant son grand traité De la guerre a près de deux siècles. Mais sa pensée du conflit semble ne pas avoir perdu de son actualité. Certains l'ont rendu responsable des bains de sang de l'année 1914, d'autres ont jugé que le risque nucléaire lui donnait plus que jamais raison. Sa réflexion n'a pas cessé de susciter celle des militaires comme des historiens. De fait, elle ne manque pas de complexité, ni de contradictions. On en retient toutefois une leçon essentielle : la guerre est avant tout « la continuation de la politique par d'autres moyens ». Méconnu de son vivant, il a laissé une oeuvre inestimable. C'est que, en pensant l'anéantissement comme la limitation de la guerre, Clausewitz semble en avoir compris l'essence.