Après la mobilisation générale annoncée par le tocsin vers 17 heures, le 1er août 1914 et dès le 4 septembre, la commune de Coucy dut venir en aide aux habitants les plus démunis en leur fournissant du pain, des bons de viande à récupérer aux ambulances déjà installées dans la cité, du charbon, du sel provenant de la soudière de Chauny, du sucre et d'autres denrées alimentaires.
Situées rapidement en zone occupée, les communes de Coucy-le-Château et d'Auffrique-et-Nogent entamèrent une longue période de réquisitions, de brimades et de travaux obligatoires. Le maire, M.
Roquin et son adjoint, M. Charlier, obtinrent les pleins pouvoirs pour administrer financièrement la ville et l'hospice, de la part d'un conseil municipal restreint, plusieurs de ses membres étant prisonniers civils ou ayant fui Coucy, à l'image de la population, passée de 657 habitants en 1911 à 450 en 1915. Les Allemands installèrent une Ortskommandantur à l'angle de la rue des Épousées et de la rue des Vivants. La maison Hue et la maison Gothique furent réquisitionnées pour le logement des officiers supérieurs, la maison du Gouverneur devint un centre de convalescence pour les officiers. Tandis que certains habitants chassés de chez eux trouvaient parfois refuge dans les écuries, des chevaux allemands eurent droit aux maisons françaises. Dans la rue des Seigneurs, le plancher d'une salle à manger s'effondra sous le poids de ces animaux et l'un d'entre eux se retrouva à la cave. Un aérodrome fut installé à Auffrique, sur le terrain du château de Moyembrie, dès octobre 1914. Au début de l'année 1915, l'armée allemande installa dans la forêt domaniale de « Coucy-Basse », caché au lieu-dit le Montoir, un canon de calibre 38 centimètres avec un tube de 17 mètres de long et une portée de 40 kilomètres. Ses projectiles firent de gros dégâts, notamment le 27 août dans la ville, le château et le parc de Compiègne. Évacué vers l'Alsace dès fin novembre 1915, il fut entouré d'un tel secret qu'il fut pris à tort pour la Grosse Bertha. L'hiver 1916-1917 fut particulièrement froid. Il neigea abondamment et les habitants devaient balayer les trottoirs tous les matins avant dix heures sous peine d'amende. Les rations alimentaires diminuèrent encore et le 13 février 1917, la Kommandantur annonça le début de l'évacuation des habitants. Pour s'assurer une obéissance aux ordres, les familles furent parfois séparées. Une fois toute la population évacuée, les Allemands se livrèrent à la destruction des deux villages. Une première démolition aura lieu en mars 1917 et sera suivie d'un bombardement en avril 1918
La tradition rapporte que saint Julien, l'apôtre du Maine, envoyé dans ces contrées dès l'origine de l'Église, établit une première basilique chrétienne au Mans dans le palais du Défensor de la cité, sur l'emplacement de la cathédrale actuelle. Il y consacra un autel en l'honneur de la Sainte Vierge et de saint Pierre. Un de ses successeurs, saint Innocent, qui siégea au Mans de 533 à 557, modifia profondément l'édifice : il l'agrandit, installa un second autel, déposa solennellement dans le maîtreautel des reliques de saint Gervais et de saint Protais et déclara ces deux martyrs patrons de la cathédrale. L'état de l'édifice se dégrada ensuite, jusqu'à ce que saint Aldric, à partir de 832, entreprenne de reconstruire sur un nouveau plan l'église devenue trop étroite pour contenir la foule des fidèles. Il rebâtit la nef et pourvut l'église de plusieurs clochers qui abritèrent douze cloches. Il y déposa notamment le corps de saint Julien dont la cathédrale ne tarda pas à porter le nom. Les malheurs qui s'abattirent sur le pays à la mort de Louis le Débonnaire ne lui permirent cependant pas d'achever son oeuvre. Vers la fin du XIe siècle, alors que des travaux avaient déjà été entrepris pour réparer les désastres causés par les Bretons et les Normands, le choeur, probablement mal assis et trop élevé, s'écroula pendant une nuit, dans un effroyable fracas. Seul un grand arc, placé audessus de la confession où reposait le corps de saint Julien, resta debout avec un fragment de toiture. Le 17 octobre 1093, Hoël inaugura solennellement l'église restaurée, ornée de deux tours dont les rois d'Angleterre réclamèrent la destruction, craignant que les habitants ne s'en servent comme défense. De profondes modifications avaient conduit la cathédrale au premier rang des édifices religieux de la région lorsqu'elle fut, comme toute la ville, la proie des flammes le 3 septembre 1134. Puis, une fois le Maine réuni à la couronne, l'évêque Maurice obtint de Philippe Auguste, par l'intermédiaire de Bérengère, veuve de Richard Coeur de Lion, l'autorisation d'étendre l'édifice au-delà des murailles de la ville. Après trente-six ans de travaux continuels, le retour des reliques de saint Julien fut célébré au milieu d'une foule immense. Les désastres que subit la cathédrale au cours des siècles suivants, causés tout autant par les hommes et les guerres que par les intempéries, n'empêchèrent cependant pas ce prestigieux édifice de demeurer un des plus beaux du Moyen Âge.