Pendant presque cinquante ans, la guerre froide a fait du sport international un théâtre spectaculaire de la rivalité Est-Ouest. Sur ce nouveau champ de bataille de la guerre d'influence entre les blocs, victoires et médailles étaient synonymes de rayonnement, mais aussi de déstabilisation de l'adversaire. Tandis que les États clamaient leur attachement aux valeurs universelles du sport, gouvernements et diplomates, parfois même services secrets, s'affairaient en coulisses pour exploiter l'image des athlètes. À Moscou, on craignait de voir « l'impérialisme » manipuler le monde du sport. À Washington, on dénonçait l'amateurisme de façade des athlètes « rouges ». Scandales, coups tordus, opérations secrètes : dans cette histoire, le fair-play fut très souvent laissé sur la touche. On n'hésitait pas à accuser le camp d'en face de tricherie. Quand les Soviétiques dénonçaient la ségrégation des athlètes afro-américains, les États-Unis favorisaient des défections de champions de l'Est.
L'ouvrage revient sur les vies de sportifs impliqués, souvent malgré eux, dans les rivalités de la guerre froide : Emil Zatopek, Wilma Rudolph, Tamara Press, Abebe Bikila, Bobby Fischer, Nadia Comaneci, Mohamed Ali, ou encore Martina Navratilova. Il raconte les grandes compétitions qui ont jalonné ces cinq décennies, en premier lieu les Jeux olympiques, mais aussi les rencontres et tournois internationaux en football, en athlétisme, en basket-ball et dans bien d'autres disciplines. Une histoire de performance et de compétition, d'affrontements aux allures de guerre psychologique devant les masses ou souterrains. Un récit surprenant et insolite d'un conflit qui a durablement marqué les sociétés partout dans le monde.
Sylvain Dufraisse est agrégé d'histoire et docteur en histoire contemporaine de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il est actuellement maître de conférences à Nantes Université.
Avez-vous déjà entendu parler de la prêtresse mésopotamienne Enheduanna, d'Angélique du Coudray, la « mère » des sages-femmes, ou de la résistante non-violente Noor Inayat Khan ? Comme elles, nombre de femmes ont su transcender leur époque ou leur statut. Reines, guerrières, artistes, sages-femmes, scientifiques... L'autrice rend leurs lettres de noblesse à 18 précurseuses, dont la vie a été au fil des siècles tantôt oubliée, tantôt tronquée ou réécrite. Ce faisant, elle retrace le contexte historique des périodes évoquées et l'historiographie de chacune de ces femmes jusqu'à notre époque - au-delà de la récupération historique ou de la condamnation post mortem qui a pu peser sur certaines. Citations, extraits d'oeuvres et illustrations rendent ces trajectoires extraordinaires particulièrement vivantes. Avec la simplicité et le ton léger qui font sa force, et en s'appuyant toujours sur une documentation fouillée, Justine Defrance nous offre un véritable voyage dans le temps à travers l'histoire de ces femmes qui n'avaient pas froid aux yeux. Vulgarisatrice en histoire, Justine Defrance, alias La Prof sur YouTube, est déjà l'autrice de La vie quotidienne au Moyen Âge (Nouveau Monde, 2020).
Officiellement, le Vatican n'a pas de service d'espionnage... Mais cela ne veut pas dire que personne ne s'y occupe de renseignement ! Le Saint-siège a toujours été la cible de services secrets étrangers. Persuadés que le Vatican dispose d'un réseau de renseignement sans équivalent, ils veulent soit en percer les secrets, soit s'en faire un allié.
Pendant la Seconde Guerre mondiale et la guerre froide, Rome a été un véritable nid d'espions de toutes nationalités. Sous couverture de diverses institutions comme la secrétairerie d'État, certains monsignori ou simples prêtres se sont impliqués dans des missions allant de la chasse aux « taupes » à la diplomatie secrète, en passant par des enquêtes sur les assassinats de prêtres ou des scandales susceptibles d'éclabousser l'Église, mais aussi des missions à haut risque de l'autre côté du rideau de fer.
Pour la première fois, ce livre raconte de façon aussi complète que possible 80 années de guerres secrètes et de coups tordus. L'ouverture des archives de nombreux services ayant travaillé contre ou avec le Vatican permet de lever le voile sur des affaires longtemps ignorées. L'infiltration de prêtres russophones en Union soviétique sous Staline, presque tous démasqués par le KGB, les négociations secrètes menées par Jean XXIII avec Khrouchtchev par des intermédiaires peu conventionnels, les relations étroites du cardinal Montini, futur Paul VI, avec la CIA, l'infiltration agressive du Vatican par les différents services du bloc de l'est, les fonds secrets de la banque du Vatican destinés à combattre le communisme en Amérique du Sud, puis à soutenir la lutte de Solidarnosc en Pologne... Ces épisodes et bien d'autres dessinent une autre histoire de la papauté contemporaine.
La chute du communisme a marqué la victoire personnelle de Jean-Paul II, sans doute le pape qui s'est le plus impliqué personnellement via une petite cellule de prêtres polonais dans des opérations secrètes à haut risque. Mais elle n'a pas marqué la fin de l'histoire : l'ouvrage aborde également les affrontements souterrains qui ont opposé certains groupes au sein de l'Église (comme les Jésuites et l'Opus Dei), avec des méthodes dignes des services secrets et l'implication de la CIA. Il revient enfin sur les affaires financières controversées de l'Église dans les années 1970-80 et leurs effets non encore expliqués à ce jour.
Historien et spécialiste du renseignement, Yvonnick Denoël a notamment publié chez Nouveau Monde éditions Histoire secrète du XXe siècle, Le Livre noir de la CIA, Les guerres secrètes du Mossad et Mémoires d'espions.
Décembre 1937. Géraud Jouve arrive à Berlin pour prendre la tête de la prestigieuse agence de presse Havas. Pendant deux ans, il observe la dictature nationale-socialiste de l'intérieur, jusqu'au moment où il est contraint de quitter le pays, quand la Guerre mondiale éclate.
Dans Mon séjour chez les nazis, publié en 1941, il couche sur le papier ses impressions sur le Troisième Reich : il dépeint non seulement une galerie de portraits des plus hauts dirigeants du régime qu'il a côtoyés, mais il livre également une analyse des rouages de la terreur brune.
Ce témoignage est empreint de la finesse d'un observateur hors-pair, comme de certaines oeillères propres à l'époque. Il montre comment la vigilance est toujours de mise face à l'émergence d'un régime qui avait su, à l'époque, fasciner et séduire une partie des observateurs occidentaux pris dans le faisceau de la nouveauté et le tumulte de la modernité.
Introduction de Nicolas Patin et Frédéric Sallée Nicolas Patin est maître de conférences à l'Université Bordeaux Montaigne et membre de l'IUF Junior. Il est spécialiste de l'histoire de l'Allemagne nazie et a publié Krüger, un bourreau ordinaire (Fayard, 2017) et Guerres mondiales (avec Julie Le Gac, Armand Colin, 2022). Il a également participé à l'équipe de l'édition critique de Mein Kampf en français (Fayard, 2021).
Frédéric Sallée est professeur agrégé d'histoire et docteur en histoire contemporaine. Il est spécialiste de l'histoire des représentations du nazisme à l'étranger et a publié Sur les chemins de terre brune (Fayard, 2017) et Anatomie du nazisme (Le Cavalier bleu, 2018).
Quand on parle des femmes agents secrets, les noms de Mata Hari ou de Christine Keeler viennent à l'esprit. Pourtant ces dernières n'ont pas été de vraies espionnes : elles ont seulement servi d'appât sexuel dans de grandes affaires d'espionnage. La réalité des « agents secrètes » est tout autre. Dominique Prieur de la DGSE, Stella Rimington, la chef du MI5 britannique, ou Marita Lorenz, l'espionne de Fidel Castro, ont toutes mené des carrières plus discrètes, mais aussi plus passionnantes.
Durant des années, Wilhelm Dietl, l'un des experts allemands du renseignement, a rencontré d'anciennes espionnes, parfois encore actives, et leur a demandé de raconter leur vie. Ces différents témoignages convergent sur un point : que ce soit par instinct, par ruse ou par connaissance du terrain, les nouvelles Jane Bond remportent souvent plus de succès que leurs collègues masculins.
L'auteur nous ouvre les portes du monde caché de ces femmes travaillant au sein de la DGSE, de la CIA, du MI5, du KGB, du Mossad ou de la Stasi. Il nous révèle leurs discrètes victoires mais aussi leurs échecs, leurs histoires d'amour teintées d'amertume et les odieuses trahisons dont elles sont parfois victimes. Le voile de mystère qui flottait sur ces mythes féminins est désormais levé.
Journaliste réputé, Wilhelm Dietl a travaillé dans les plus grands hebdomadaires allemands : Stern, Der Spiegel et Focus. Il a aussi occupé des fonctions importantes au sein de l'Institut d'Essen pour la recherche sur le terrorisme et la politique sécuritaire.
De l'Espagne à la Syrie, voici l'histoire incroyable et inédite des fugitifs nazis devenus agents de l'Amérique, des Soviétiques, du tiers-monde, ou roulant tout simplement pour eux-mêmes.
Après la Seconde Guerre mondiale, les Alliés ont juré de traquer les criminels de guerre nazis « jusqu'au bout du monde ». Pourtant, nombre d'entre eux se sont échappés - ou ont été protégés par l'Ouest, en échange d'une coopération dans le cadre de la lutte contre le communisme.
Reinhard Gehlen, fondateur des services de renseignements extérieurs ouest-allemands, a accueilli des agents SS dans ses rangs. Cette décision a failli entraîner la chute de ce service qu'il chérissait, car le KGB a trouvé ses agents nazis faciles à retourner ou à dénoncer. Cependant, Gehlen n'était pas le seul à adopter cette stratégie cynique : les services secrets américain, soviétique, français et israélien, ainsi que les organisations nationalistes et les mouvements indépendantistes ont tous utilisé d'anciens agents nazis au début de la guerre froide.
Les fugitifs nazis sont devenus des trafiquants d'armes, des espions et des assassins indépendants, jouant un rôle crucial dans la lutte clandestine entre les superpuissances. Dans des restaurants allemands huppés, des ports yougoslaves infestés de contrebandiers, des bastions fascistes dans l'Espagne de Franco, des planques damascènes ou des country-clubs égyptiens, ces espions ont créé un réseau d'influence et d'information très actif, un ingrédient explosif dans les luttes secrètes d'après-guerre.
Riche en révélations provenant du Mossad et d'autres archives, le récit de Danny Orbach dévoile un pan oublié de la guerre froide, et des personnages hauts en couleur. Nimbée de secret défense, obscurcie par le mythe et la propagande, l'histoire extraordinaire de ces agents nazis n'avait jamais été correctement racontée - jusqu'à présent.
Danny Orbach est professeur associé aux départements d'histoire et d'études asiatiques de l'université hébraïque de Jérusalem. Il a obtenu son doctorat à l'université de Harvard. Parmi ses précédents ouvrages : Curse on This Country : The Rebellious Army of Imperial et The Plots Against Hitler.
Ces mémoires de guerre dévoilent l'histoire intégrale du débarquement en Europe, tel que le vécut le commandant en chef des forces alliées, le général Dwight D. Eisenhower.
Le futur président des États-Unis y révèle ses aspects techniques, politiques et humains, de la conception des opérations aux entrevues entre les chefs d'État. Avec lui, nous découvrons comment furent organisés les ravitaillements et les mouvements de troupes sur un gigantesque front allant, pour la première fois dans l'histoire, des Carpates à Gibraltar. Nous pénétrons dans les conseils de l'État-major suprême et apprenons les véritables raisons des campagnes militaires comme des divergences entre les forces alliées. Ce faisant, « Ike » livre une série de portraits intimes de Roosevelt, Churchill, de Gaulle et Marshall, ainsi que des grands généraux américains et britanniques qui servirent sous ses ordres. Il reste cependant toujours exact, précis et nuancé, utilisant ses agendas tenus pendant le conflit et sa prodigieuse mémoire pour raconter en détail les péripéties de cette immense lutte.
Dwight D. Eisenhower, né en 1890 au Texas et mort en 1869, fut commandant en chef des forces alliées pendant la Seconde Guerre mondiale, et président des États-Unis de 1953 à 1961.
Avec Attila et Tamerlan, Gengis Khan fait partie de ces conquérants qui ont le plus durablement marqué l'histoire des territoires eurasiatiques. Les récits des chroniqueurs occidentaux, des annalistes chinois ou persans ont popularisé leurs figures. Comme le dit l'historien, leur arrivée, leurs mobiles, leur disparition semblent inexplicables, si bien que l'histoire positive n'est pas loin de faire sien le jugement des anciens auteurs qui voyaient en eux les fléaux de Dieu envoyés pour le châtiment des vieilles civilisations.
Pour les scribes persans du XIIIe siècle qui ont les premiers raconté son histoire, Gengis Khan était le conquérant du monde, une figure déjà légendaire déployant son emprise sur toute la surface de la terre. A son actif, de mémorables victoires, contre le royaume des Xixia à Keyimen (1209), contre les Djurtchet à Fuzhou (1211), à Xinjiang (1212) et à Yizhou (1213), et contre les Khorezmiens dans l'Indus (1221). Une vie de conquête, pour bâtir l'Empire mongol, le plus grand de l'Histoire, s'étendant de la mer Caspienne à la mer Jaune.
Cette histoire n'est pas seulement une histoire de conquête. Si elle dresse le tableau d'une impressionnante géopolitique impériale, elle est aussi un portrait vivant et érudit du conquérant implacable ; René Grousset revient sa psychologie, ses tours de pensée, les aspects plus personnels de son existence, sa famille, ses conseillers proches.
René Grousset (1885-1952), ancien membre de l'Académie française, était un historien spécialiste de l'Asie. Il fut professeur à l'École des langues orientales, à l'École libre de Sciences politiques ainsi qu'à l'École du Louvre. Plusieurs de ses ouvrages sont devenus des classiques : L'empire du Levant (rééd. Payot 1992), Bilan de l'Histoire (rééd. Desclée de Brouwer, 2016), L'épopée des croisades (rééd. Perrin / Tempus, 2017).
La série à succès Paris Police 1900 a fait découvrir aux Français l'atmosphère policière et criminelle de la capitale au tournant du siècle. On y découvre l'univers violent des ligues antisémites, sur fond d'affaire Dreyfus, avec notamment les frères Guérin, la reprise en main et la modernisation de la police parisienne sous la poigne de fer du préfet Lépine, les débuts chaotiques de la police scientifique avec Bertillon, les intrigues politiques et l'espionnage dans la bonne société avec la courtisane Meg Steinheil, la « pompe funèbre » qui a causé la mort du président Félix Faure... Tous ces personnages ont existé, mais où s'arrête l'histoire et où débute la fiction ?Conçu par l'un des meilleurs spécialistes de la police à la Belle Époque, dont les travaux ont nourri les auteurs de nombreuses fictions policières, ce livre permet de comprendre qui étaient réellement ces personnages et de lire les témoignages-clés jamais réédités de plusieurs policiers de l'époque et du préfet Lépine. Jean-Marc Berlière analyse ainsi le maintien de l'ordre, l'agitation des ligues, l'affaire Dreyfus, la prostitution, les grandes figures de criminels et le rôle des anarchistes. Cet ouvrage de référence sur le tournant policier des années 1900 nous offre une véritable plongée dans l'univers violent de la Belle Époque. Professeur émérite à l'université de Bourgogne, Jean-Marc Berlière est historien, spécialiste de l'histoire des polices en France. Auteur de nombreux ouvrages, il a notamment publié Polices des temps noirs (Perrin) et, avec René Lévy, une Histoire des polices en France, de l'Ancien Régime à nos jours chez Nouveau Monde éditions.
Philippe le Hardi, Jean sans Peur, Philippe le Bon et Charles le Téméraire se sont succédé de 1364 à 1477 à la tête du duché de Bourgogne pour bâtir autour de ce territoire que Jean le Bon avait concédé à son plus jeune fils une puissance rivale du royaume de France, dont il mirent à l'épreuve les bases intérieures et l'influence sur la scène européenne.
Les ducs se révélèrent des hommes d'État d'exception, ils voulaient dominer la France en tant que princes français maîtres de la dynastie des Valois de Bourgogne, et bâtir un nouvel État européen indépendant et cosmopolite. De la bataille de Poitiers à la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, jusqu'au mariage de Marie, fille du Téméraire, avec Maximilien d'Autriche - coup d'envoi de la rivalité entre la France et les Habsbourg -, Joseph Calmette retrace dans cet ouvrage classique l'histoire fulgurante de ce Grand Duché d'Occident et de sa vie de cour, dont l'éclat a durablement marqué la conscience européenne.
Grand historien français, Joseph Calmette (1873-1952) est l'auteur de nombreux ouvrages sur l'histoire du Moyen Âge, dont Le monde féodal (1934), L'effondrement d'un Empire et la naissance d'une Europe (1941), Le Reich allemand au Moyen Âge (1951).
Depuis l'Ancien Régime, l'État français développe une activité croissante de renseignement intérieur et extérieur, qui lui permet de s'affirmer sur la scène internationale et protéger l'information nécessaire à son action. Ce secret de l'État est diplomatique, policier et militaire. Il entre aujourd'hui en collision avec l'impératif démocratique de transparence et l'espionnage de masse. Du chevalier d'Éon aux services secrets de la Ve République, cet ouvrage bouscule les lieux communs en retraçant l'évolution des différents organes d'espionnage et de contre-espionnage, en présentant les lieux réservés du pouvoir et en exposant les techniques singulières du renseignement. Des spécialistes lèvent le voile sur un monde souvent fantasmé et présentent des documents d'archives méconnus qui jalonnent cette histoire de l'ombre.
Depuis l'Ancien Régime, l'État français développe une activité croissante de renseignement intérieur et extérieur, qui lui permet de s'affirmer sur la scène internationale et de protéger l'information nécessaire à son action. Ce secret de l'État est diplomatique, policier et militaire. Il entre aujourd'hui en collision avec l'impératif démocratique de transparence et l'espionnage de masse. Du chevalier d'Éon aux services secrets de la Ve République, cet ouvrage bouscule les lieux communs en retraçant l'évolution des différents organes d'espionnage et de contre-espionnage, en présentant les lieux réservés du pouvoir et en exposant les techniques singulières du renseignement. Des spécialistes lèvent le voile sur un monde souvent fantasmé et présentent des documents d'archives méconnus qui jalonnent cette histoire de l'ombre.
Professeur à la Faculté de droit et de science politique de l'université de Bordeaux, Sébastien-Yves Laurent enseigne également à Sciences Po Paris. Spécialisé sur les questions de relations internationales et de renseignement, il a publié récemment : Dans le secret du pouvoir. L'approche française du renseignement XVIIe-XXIe siècle (avec Olivier Forcade, Nouveau monde éditions, 2019) ; Conflicts, Crimes and Regulations in Cyberspace (prix du livre Cyber 2022, Iste-Wiley, 2021) et La conflictualité armée: approches interdisciplinaires (en coll. avec J. Belin et A.-M. Tournepiche, Pedone, 2021). Il a fait paraître en 2023 : L'État secret dans les démocraties néo-libérales (Gallimard, « NRF-Essais »).
Jean-Pierre Bat, archiviste-paléographe, agrégé et docteur en histoire, ancien chargé d'études aux Archives nationales, est actuellement diplomate. Il est l'auteur des ouvrages Le Syndrome Foccart (Gallimard, 2012), La Fabrique des barbouzes (Nouveau Monde éditions, 2015) et Les réseaux Foccart (Nouveau Monde éditions, 2018).
Françoise Hildesheimer est conservateur général honoraire du patrimoine. Elle a exercé aux Archives nationales et enseigné à l'université Paris-I ; elle travaille sur l'histoire politique et religieuse de l'Ancien Régime et a publié, outre des biographies de Richelieu (Flammarion, rééd., 2021), Descartes (Flammarion, 2010) et l'Abbé Grégoire (Nouveau Monde éditions, 2022), des études portant sur les institutions civiles (Le Parlement de Paris, avec Monique Morgat-Bonnet, Champion, 2018) et religieuses (Une brève histoire de l'Église, Flammarion, 2019), ainsi que sur les épidémies (Des épidémies en France sous l'Ancien régime, Nouveau Monde éditions, 2021).
Ancien élève de l'ENS de Fontenay/Saint-Cloud, archiviste-paléographe, Yann Potin est chargé d'études documentaires aux Archives nationales et maître de conférences associé en histoire du droit à l'Université Paris-Nord / IDPS. Ses recherches portent sur l'histoire du patrimoine et tout particulièrement sur l'histoire des institutions d'archives depuis le Moyen Âge.
Chargé d'études documentaires principal, Michel Roucaud est adjoint du chef de la division « archives privées » du Service historique de la Défense. Docteur en histoire, il est spécialiste de la période du Premier Empire. Il a notamment codirigé Guerres et armées napoléoniennes. Nouveaux regards (Nouveau Monde éditions, 2012), ainsi que Du Niémen à la Bérézina. Lettres et témoignages de soldats français sur la campagne de Russie (SHD, 2012). Il a collaboré à la direction du volume 10 de la Correspondance Napoléon publiée par la Fondation Napoléon chez Fayard (2014) et a été l'un des commissaires de l'exposition du SHD Des aigles et des hommes. Sur les traces de la Grande Armée au château de Vincennes (2012-2013) et de celle des Forteresses de l'Empereur (SHD, 2021). Récemment, il a publié Dans les rangs de la grande armée de Napoléon (EPA, 2021). Il est par ailleurs lieutenant-colonel de la réserve opérationnelle de la gendarmerie nationale.
Lorsqu'elle a été recrutée par Madame Claude, Patricia est devenue « Florence ». C'était en 1975 et elle venait d'avoir 18 ans. La jeune fille de bonne famille s'est laissé tenter par l'aventure. La clientèle de Madame Claude, triée sur le volet, savait se tenir. Hommes d'affaires de renom, réalisateurs et stars de cinéma, piliers de la République ou chefs d'Etat étrangers, ils avaient de l'éducation, comme les filles qui les recevaient à domicile ou les retrouvaient lors de voyages.
Parmi eux, un certain Giovanni Agnelli, dit « l'Avvocato », PDG de Fiat, que Patricia rejoignait souvent à Milan ou à Rome. Un autre grand patron, français, lui proposa un jour 50 000 francs pour qu'elle porte son enfant... Dans les boîtes ou chez ses amis, Patricia, devenue une figure de la nuit parisienne, côtoyait Serge Gainsbourg, Bernard Lavilliers, Johnny Hallyday, Gérard Lanvin, Alain Delon et beaucoup d'autres...
Cette échappée dans les années 1970-1980, empreinte d'une liberté regrettée, compte aussi des épisodes plus sombres, comme la disparition de deux call-girls - dont l'une était sa meilleure amie - envoyées auprès d'un chef d'État au Yémen, et retrouvées assassinées. Patricia devait faire partie du duo et n'a dû qu'au hasard de rester à Paris. Elle a voulu connaître la vérité sur la mort de son amie, impliquant les services secrets de plusieurs pays, mais la raison d'État en a décidé autrement.
Après l'arrestation de Madame Claude, Patricia vend ses charmes autour de la Place de l'Étoile. Un jour, à cause de quelques grammes d'opiacés, c'est le patron de la brigade des Stups en personne qui la sortira de garde à vue... pour dîner avec elle.
Patricia Herszman assume tout de cette vie choisie, qu'elle raconte avec émotion et sincérité, livrant ainsi l'unique témoignage à ce jour d'une fille de Madame Claude. De l'intérieur.
Avec la collaboration de Frédéric Ploquin, journaliste et documentariste.
C'est l'affaire Clearstream, un des plus grands scandales politico-financiers de ces dernières décennies, qui releva, au début des années 2000, le nom de Philippe Rondot aux Français. Il y apparaît alors comme un de ses protagonistes clés et le public ignore tout de sa carrière exceptionnelle. Cette biographie inédite retrace le parcours de ce maître espion.
Pendant 40 ans, Philippe Rondot a été de tous les coups. Sans relâche, il a traqué le terroriste Carlos et les criminels de guerre d'ex-Yougoslavie. Il a négocié avec Abou-Nidal pour faire libérer des otages, il a organisé l'exfiltration du général Aoun bloqué au Liban et celle d'agents de la DSGE arrêtés en Espagne. Par tous les moyens, Rondot a essayé de sauver les moines de Tibhirines, retenus aux mains du GIA... Toute sa vie, l'homme de l'ombre a tâché de faire oublier une malheureuse aventure qui, dans les années 60 à Bucarest, a largement terni sa réputation. Prêt à tout pour redorer son image, il a tenté l'impossible et c'est donc à une autre affaire, et non des moindres, que son nom restera associé.
Etienne Augris livre ici la première biographie du maître espion qu'était Philippe Rondot. En s'appuyant sur des témoignages de premier plan et des documents inédits, il retrace ce parcours unique qui bien souvent s'est mêlé à l'histoire secrète du pays.
Professeur d'histoire-géographie au lycée Jeanne-d'Arc de Nancy, Étienne Augris collabore régulièrement à la revue de culture générale L'Éléphant.
Après la dissolution de l'Union soviétique en 1991, le tout-puissant KGB a disparu de l'échiquier mondial du renseignement. De ses cendres est né un nouveau service : le FSB.
Dans cette enquête, Andreï Soldatov et Irina Borogan, deux auteurs russes, en pénètrent le monde secret. Ils dévoilent comment ses agents sont devenus « les nouveaux boyards » de la Russie. Soutenus par Vladimir Poutine, qui dirigea le service en 1998-1999, ces hommes ont bâti une puissance plus obscure que celle du KGB. Leurs objectifs : imposer de nouveau l'autorité de l'État après le marasme économique de la transition dans les années 1990, intimider l'opposition politique, et perpétrer des meurtres au-delà des frontières.
Le pouvoir russe utilise les hommes et les femmes du service pour s'assurer du contrôle des richesses du pays, les plaçant à des postes-clés, que ce soit dans les grandes entreprises, les directions politiques, la finance, et bien sûr, les médias.
Voici un livre qui donne le frisson. Il dévoile la face la plus inquiétante de la Russie : la prise de pouvoir par les services de sécurité depuis douze ans. L'ouvrage d'Andreï Soldatov et Irina Borogan [...] est exceptionnel. Il s'agit d'une démonstration froide, implacable, factuelle, documentée, de la façon dont s'est organisée la revanche de ces services après les années 1990... En Russie, l'État ne rend pas de comptes devant les citoyens ; c'est un Léviathan qui sert le président et les élites qui le composent. (Piotr Smolar, Le Monde, 26 octobre 2011).
Mariées, veuves ou célibataires, mères de douze enfants ou femmes sans descendance, elles sont aussi, et parfois avant tout, entrepreneuses. Investissant des capitaux dont elles ne peuvent pourtant pas disposer librement, ces femmes fondent ou prennent la direction d'une entreprise qu'elles portent à bout de bras au cours du xviiie siècle.
Comment arrivent-elles à la tête d'une société d'une ampleur parfois considérable ? Comment en gèrent-elles les affaires au quotidien ? Quelles sont ces entreprises et, surtout, qui sont ces entrepreneuses ?
Tandis que Marie-Catherine de Maraise s'associe au fondateur de la manufacture des toiles de Jouy, Rose Bertin, une roturière, devient la « ministre des modes » de Marie-Antoinette. Au fil des pages apparaissent aussi deux « dames de fer », Amélie de Berckheim, à la tête de la maison De Dietrich, et Anne-Marguerite d'Hausen qui, ayant épousé un Wendel, hérite des forges d'Hayange. Quant à la commerçante Marguerite Blakey, elle se trouve accusée de banqueroute frauduleuse par son propre mari...
Négociations, associations stratégiques, mariages arrangés, réseaux : rien n'est laissé de côté dans ce livre au sujet inédit qui révèle le riche passé dont les entrepreneuses de notre xxie siècle sont les dignes héritières.
Historienne de formation, Camille Dejardin est l'auteure de Madame Blakey, une femme entrepreneure au XVIIIe siècle (PUR), qui a reçu le prix Mnémosyne 2017.
Tiré d'un acronyme russe signifiant « autoédition », le mot samizdat désigne les textes et publications édités et diffusés clandestinement, en dépit des interdits, des années 1950 à 1990.
Ce livre, le premier du genre en français, est un tour d'horizon de ce qui fut un phénomène de société, en URSS (Russie, Ukraine, Biélorussie, Azerbaïdjan, Arménie, Géorgie, républiques baltes) et dans les pays du bloc de l'Est (Pologne, Tchécoslovaquie, RDA, Hongrie, Yougoslavie, Bulgarie).
À partir des recherches les plus récentes, une trentaine de spécialistes étudie la chronologie du samizdat, sa matérialité, sa parenté avec d'autres phénomènes de l'édition ou de l'autoédition (tamizdat, magnitizdat, fanzine, etc.).
À travers leurs analyses inédites, le samizdat apparaît comme un medium où émergèrent, entre politique, société et culture, des thématiques emblématiques de leur époque : samizdat religieux, écologique, artistique, subculturel - homosexuel, féministe...
Cet ouvrage, qui comble un vide historiographique, est aussi un rappel de l'impérieuse nécessité de maintenir le livre libre.
Hélène Camarade est professeure en études germaniques à l'Université Bordeaux Montaigne, membre junior de l'Institut universitaire de France et spécialiste des phénomènes de résistance sous le Troisième Reich et en RDA.
Luba Jurgenson est écrivaine, traductrice et professeure de littérature russe à Sorbonne Université, vice-présidente de Mémorial France.
Xavier Galmiche est écrivain et professeur de littérature tchèque et de cultures centre-européennes à Sorbonne Université.
Dans ce classique de l'historiographie du XVIe siècle français, le grand historien Abel Lefranc revisite la Renaissance en nous faisant découvrir ses aspects les plus inattendus. Ce que les contemporains connaissent le mieux de leur époque, écrit-il dans la préface, c'est apparemment, ce que nous en connaissons le moins. L'historien veut ainsi restituer dans toute son épaisseur historique le quotidien des hommes et des femmes à la Renaissance, ces menus faits qui marquent les contingences de la vie de chaque jour... Histoire sociale et politique à la fois, l'ouvrage ne fait pas seulement revivre le temps des princes et des rois - même si l'on trouve dans ces pages des tableaux remarquables de la vie des souverains, Henri II, François Ier et Henri IV en particulier. Tel un miniaturiste, Abel Lefranc dépeint la vie dans toutes les couches sociales pour dresser, en une suite de tableaux, une esquisse magistrale de toute la société française durant cette période. Pour les différentes classes du royaume, il retrace les occupations de chaque jour. Redonner vie à l'époque, aux habitudes, aux moeurs, aux façons de penser et de voir le monde, c'est aussi comprendre le rapport au temps de ses contemporains : on découvre par exemple l'attention particulière de Catherine de Médicis au quotidien de son fils le roi Charles IX, pour lequel elle souhaitait établir un véritable programme de vie, une Journée du Roi conforme à celle qu'elle avait connue et admirée durant ses premières années à Cour de France, au temps du Grand Roi François.
Abel Lefranc (1863-1952), ancien élève de l'école des Chartes, est un universitaire français, historien de la littérature française, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres.
Connu comme l'un des meilleurs services de renseignement au monde, le Mossad ne cesse de faire parler de lui. Explosions en série dans les centres atomiques iraniens, assassinats au coeur du Hamas et du Hezbollah, virus informatiques, lutte contre les trafiquants d'armes : cette enquête dévoile les succès et les revers du renseignement israélien au cours des dernières décennies. Sont ici détaillés les liens étroits du Mossad avec les services de renseignement français et leur rôle conjoint dans certaines opérations. L'ouvrage retrace aussi les relations complexes de « l'Institut » avec les autres grands services occidentaux (CIA, MI6, BND), entre coopération technique, échange d'informations et espionnage mutuel. L'auteur révèle les étonnants réseaux du Mossad dans les milieux d'affaires internationaux. On découvre la double vie d'un grand producteur hollywoodien, mais aussi celle de financiers et de marchands d'armes ou de technologies, secrètement au service d'Israël. Enfin, cette édition mise à jour revient sur le rôle du renseignement israélien dans la crise du nucléaire iranien et explique les nouvelles priorités et cibles du Mossad dans les bouleversements en cours au Moyen-Orient. Un livre de référence pour tout savoir sur les guerres secrètes d'aujourd'hui.
Selon la CIA, l'année 2035 verra la Chine accéder au rang de première puissance mondiale. Ses services secrets deviendront-ils les plus influents sur l'échiquier international ? Le journaliste et écrivain Roger Faligot répond à cette question au terme d'une longue enquête sur l'histoire du renseignement chinois et les arcanes de la politique étrangère de Pékin.
Spécialiste de l'Asie, l'auteur a enquêté en Chine, à Hong Kong, au Japon, en Australie, récoltant des documents inédits, exploitant des archives originales en chinois et interviewant des spécialistes, experts du renseignement, responsables politiques, diplomates, analystes de défense, transfuges et dissidents.
Riche en révélations, l'ouvrage permet de comprendre comment la Chine veut devenir une superpuissance en s'appuyant sur des services secrets actifs dans tous les domaines : la sécurité d'État (Guoanbu), l'infoguerre, l'intelligence économique, la guerre éclair dans le cyberespace. Il présente la révolution du renseignement chinois depuis l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping, et dévoile les ambitions de Pékin dans les guerres secrètes entre grandes puissances ainsi que les nouvelles technologies de répression à Hong Kong ou contre les Ouïgours du Xinjiang. Enfin, cette édition réactualisée offre la première mise au point sur la guerre bactériologique et les aspects les plus troubles du rôle de la Chine dans la pandémie du Covid-19.
Un livre indispensable pour comprendre l'histoire de la Chine contemporaine et les nouveaux rapports de force internationaux.
Longtemps correspondant pour Intelligence Online, Roger Faligot a signé une cinquantaine d'ouvrages sur les coulisses de l'histoire moderne et sur les services de renseignement, se consacrant en particulier aux affaires asiatiques (Naisho. Enquête au coeur des services secrets japonais ; L'Hermine rouge de Shanghai ; Les tribulations des Bretons en Chine). En 2007, il a codirigé avec Jean Guisnel le best-seller Histoire secrète de la Ve République. Salué par la presse internationale, Les services secrets chinois constitue une synthèse de référence, traduite dans plusieurs langues.
Reines, courtisanes, religieuses, geishas, mères de famille, intellectuelles, prostituées, travailleuses, féministes... Cet ouvrage sans équivalent réunit les meilleurs spécialistes des femmes pour nous raconter leur véritable histoire. Dans l'Athènes ou la Rome antique, en France durant le Moyen Âge ou la Révolution, dans le Japon du XVIIIe, le Paris du XIXe ; dans les palais, les foyers, les couvents, au travail, pendant la guerre, dans la rue pour défendre leur cause, les auteurs déconstruisent les idées reçues qui nous imprègnent encore.
Loin de l'image idyllique d'une marche irrésistible vers l'émancipation, leurs textes mettent en évidence les différentes phases de cette évolution, mais aussi les freins et les retours en arrière - pas toujours là où on les croit. Du temps du silence à celui de l'égalité se dessine ainsi une histoire des femmes qui est avant tout celle d'un combat jamais terminé. Les plus grands historiens et historiennes nous en offrent ici un panorama inédit et extrêmement vivant.
Présentation : Yannick Ripa. Par Jean-Pierre Bardet, Sylvie Chaperon, Alain Corbin, Fanny Cosandey, Stella Georgoudi, François Lebrun, Jacques Le Goff, Mona Ozouf, Michelle Perrot, Michel Porret, Yannick Ripa, Florence Rochefort, Maurice Sartre, Pierre-François Souyri, Thomas Späth, Christelle Taraud, Françoise Thébaud, Laurent Theis et Georges Vigarello.
1922. Peu après son retour d'Union soviétique, Albert Londres, bien décidé à rester «journaliste au long cours», embarque pour le Japon. Pour le grand public de l'entre-deux-guerres l'Orient est «compliqué», mais l'Extrême-Orient, presque inconnu. À Tokyo dans la cité «née de l'union d'un typhon et d'un tremblement de terre», le reporter de L'Excelsior et du Petit journal capte la fascinante étrangeté du pays du Mikado, et se lie d'amitié avec Claudel, alors ambassadeur de France au Soleil-Levant. Puis en 1925, c'est le départ pour «la Chine en folie» : en rendre compte, c'est dépeindre son effervescence, son bouillonnement, son chaos : les villes de l'empire du Milieu sont comme des théâtres d'ombres où s'affrontent seigneurs de guerre et mercenaires, nationalistes et communistes, bandits et trafiquants d'opium. En Inde, le Raj britannique est lui aussi en proie à l'instabilité ; la revendication monte. Hostile aux Anglais, Albert Londres y suit attentivement les futures voix de l'indépendance, Nehru, Gandhi, Rabintranath Tagore. Loin du bruit et de la fureur du nord, la péninsule indochinoise semble elle baigner dans une torpeur coloniale trompeuse. Car à Saigon bruisse déjà la rumeur de l'agitation naissante : quelques décennies plus tard, Albert Londres y aura ses successeurs, des milliers de journalistes et écrivains venus couvrir la guerre du Vietnam. Son regard, d'une modernité déconcertante, nous donne dans ces écrits un éclairage unique sur l'Asie du début du XXe siècle.
Galeriste hors pair, marchand d'art, dénicheur de talents, Ambroise Vollard (1866-1939) est devenu le symbole d'une réussite prodigieuse dans un métier hasardeux. Grâce à son intuition exceptionnelle, il a révélé au monde les plus grands artistes, parmi lesquels Gauguin, Matisse, Cézanne, Renoir et Picasso.
Avec ces Souvenirs, il revient sur les étapes successives d'une carrière placée tout entière sous le signe de l'audace. Il raconte, par petites touches, les succès de ses découvertes, ses déceptions face aux échecs, et puis les débats, que ses choix très avant-gardistes n'ont pas manqué de susciter dans le marché de l'art. Il évoque les amitiés qu'il entretenait avec ses protégés - Manet, le Douanier Rousseau, Degas, Rodin -, leurs confidences, et nous fait revivre les grandes heures de sa célèbre galerie de la rue Laffitte, à Paris. Ses récits et analyses, toujours pittoresques, souvent teintés d'humour, font des Souvenirs d'un marchand de tableaux une référence dans l'histoire de l'art moderne.
Équitation et courses hippiques, réceptions et bals, réunions dans les cercles et les salons, bientôt promenades en automobile sont au coeur de la vie mondaine. Mais dans ce livre, Alice Bravard nous raconte aussi les stratégies matrimoniales, les engagements dans l'armée ou la diplomatie, l'exploitation des terres familiales et l'actionnariat d'entreprise ou encore la politique à l'heure d'une République aux idéaux égalitaires.
On croise des représentants plus ou moins fortunés de familles nobles, comme les Noailles, les Polignac et les Bibesco, ainsi que des bourgeois, tels le banquier Édouard André et son épouse Nélie Jacquemart. Apparaissent aussi des personnages hauts en couleurs, comme la sulfureuse princesse de Sagan et le dandy Robert de Montesquiou qui inspira aussi bien Huysmans que Proust.
Si Paris et ses hôtels particuliers constitue le centre de la vie mondaine, Alice Bravard nous emmène d'un lieu à l'autre, au rythme des saisons : la Bretagne et la Normandie en été, les domaines familiaux partout en France à l'automne, Arcachon et Biarritz, et plus encore la Côte d'Azur afin de s'épargner les rigueurs de l'hiver. Sans oublier les voyages d'agrément en Europe et dans le monde de cette élite internationale et cosmopolite.
Pour retracer ces années, Alice Bravard s'est plongée dans les chroniques du Figaro et du Gaulois et, surtout, dans les archives privées des familles. Elle donne ainsi à lire lettres de dénonciation anonymes, anecdotes tirées d'un carnet d'invitations ou d'une simple facture, extraits de correspondances piquants ou exquis, véritables morceaux d'anthologie. En définitive, elle nous offre un tableau vivant, inédit et complet de la vie mondaine à la Belle Époque.
1932. Dans la salle de bain d'un hôtel bruxellois, un espion français photographie les premiers documents décrivant une nouvelle machine à coder a priori inviolable : Enigma. Une machine que s'apprêtent à adopter les services secrets allemands. Quelques mois plus tard, avec l'aide des Français, un groupe de mathématiciens polonais entreprend de percer à jour le fonctionnement complexe de la machine. 1940. Malgré la défaite française face aux nazis, les Français et les Polonais transmettent leurs trouvailles aux Britanniques. À Bletchley Park se déploie alors une gigantesque entreprise de décodage. 1942. Sous le nez des Allemands, dans la France de Vichy, Français et Polonais continuent leurs efforts de déchiffrement. La Gestapo est à leurs trousses et le MI6 a pour priorité absolue de les exfiltrer. Pendant ce temps, les U-Boote allemands mènent une traque dévastatrice contre les navires alliés qui ravitaillent la Grande-Bretagne. Si les messages de la Marine allemande ne sont pas rapidement décodés, le Royaume-Uni ne tiendra pas. À Bletchley Park, l'un des cerveaux les plus brillants de l'histoire scientifique, Alan Turing, va apporter une contribution décisive...